Qui doit diriger le Parti Québécois ?

S’il n’en tient qu’à moi, il n’y aura plus de club élitiste détenteur de la vérité au sein de mon parti.

Tribune libre - 2007


La réaction du SPQ libre ou, à tout le moins, de son président est révélatrice de ses véritables intentions. « Je ne vois pas ce qui est dépassé dans ce programme », nous assure-t-il, confirmant ainsi qu’il voit son rôle comme celui de gardien de l’orthodoxie péquiste telle que ce groupe la conçoit. Mme Marois, si elle tient à se mettre à l’écoute des Québécois, devra auparavant surmonter cet obstacle. C’est en voyant que le programme péquiste est le fruit d’un large consensus plutôt que le fait d’une minorité que les Québécois pourront se convaincre qu’elle a le leadership nécessaire pour être première ministre. ([Bernard Descoteaux, Le Devoir->7552])

Par dépit et inconscience, les purs et durs, les prétendus gardiens de l’orthodoxie feront-ils en sorte de couler définitivement le PQ ? Pourtant, l’orientation à donner au programme et à la révision du statut privilégié du SPQ libre au sein du parti me semble bien claire : les prima donna à la Landry ainsi que les solistes du SPQ libre sont invités à cesser de saper l’autorité de la cheffe.

S’il n’en tient qu’à moi, il n’y aura plus de club élitiste détenteur de la vérité au sein de mon parti. En temps et lieux, la situation sera ramenée à la normale et fera en sorte que tous les votes des membres soient égaux et sans représentation (instance) privilégiée.

Les orthodoxes purs et durs ont maintenant le loisir de rentrer dans les rangs ou d’explorer une nouvelle voie qui s’ouvre à eux : Québec solidaire. Ils pourraient ainsi assouvir leur soif de pouvoir et de vedettariat sans avoir à prendre la responsabilité d’une défaite électorale pour motif d’idéologie désincarnée des attentes de la population en général.

Serge Longval,
Longueuil


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2 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    9 juillet 2007

    Monsieur Dionne a parfaitement raison. Ce que le Parti Québécois n'a pas compris, c'est que l'indépendance, ce n'est pas un élément de programme qu'on peut biffer ou édulcolorer à la sauce du temps sans conséquence aucune. Ce parti a été créé pour placer le Québec sur un statut d'égal à égal avec le Canada, un pays indépendant, et non pas négocier un partage plus respectueux des pouvoirs pour la nation francophone qui a participé à sa fondation. Si ma lecture est inexacte, cela signifierait que le parti n'est pas indépendantiste et que, par conséquent, ceux-ci n'y ont plus (s'il y en a déjà eu!) leur place.
    Un parti qui aspire à former le gouvernement et qui ne se préoccupe que de ce que pense la population subordonne donc son programme à celui dicté par les faiseurs d'opinion publique. Si cette perception reste toujours réfractaire à un changement de statut politique (l'indépendance), cette idée ne sera jamais retenue ou promue par ce parti.
    Or, une idée comme l'indépendance d'une nation par rapport à une autre, ce n'est pas un programme habituel de gouvernement. Les partis politiques étant créés pour défendre des idées, ce n'est pas à la population de dicter son programme à un parti, mais l'inverse, s'il croit, bien sûr, à sa pertinence. Si l'on ne fait aucun effort pour faire avancer l'idéal de son parti, un idéal aussi fondamental que la liberté d'un peuple par rapport à un autre, cela envoie un très mauvais message à la population, d'autant plus qu'on a tenté d'en vanter la faisabilité pendant aussi longtemps.
    L'idée des clubs politiques au sein du PQ n'a été qu'une stratégie pour gagner du temps par rapport aux indépendantistes motivé(e)s, afin de tenter de freiner l'hémorragie de la coalition souverainiste et la formation d'autres partis politiques indépendantistes. À refuser, comme André Boisclair l'a fait l'an dernier avec le M-E-S, la création d'autres clubs politiques qui auraient pu enrichir la réflexion du parti sur des éléments particuliers de son programme (comme c'était pourtant l'objectif), le Parti Québécois a produit tout à fait l'effet contraire à celui désiré, braquant l'opinion publique et même de l'ensemble des membres contre la seule parcelle de bon sens qu'il lui reste (le SPQ Libre).
    Cette attitude intransigeante se poursuivant et même s'officialisant sous Pauline Marois, malgré les résultats pourtant désastreux enregistrés par le parti en entretenant la confusion sur sa volonté de respecter son objectif de pays, il n'y a pas d'autre choix pour les indépendantistes que de créer un nouveau véhicule politique pour la cause du pays du Québec.
    Sans indépendantistes (M-E-S) et sans progressistes (SPQ Libre), le Parti Québécois n'est plus qu'une coquille vide, ne reflétant que l'écho de sa propre désintégration.
    Si Pauline Marois fait l'unité au sein du PQ, ce sera l'unité de quoi? Deviendra-t-elle une deuxième Kim Campbell?
    Les femmes ne méritent certainement pas la répétition d'un scénario aussi mal planifié pour les encourager à faire de la politique!

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juillet 2007

    Vous trouvez réellement que le SPQ-libre est un groupe de "purs et durs"?
    Ce serait pas plutôt le contraire? Ce serait pas plutôt Marois qui ferait partie du club des mous et résignés? Ce n'est pas le SPQ libre qui est en train de faire couler le navire, bien au contraire. Le SPQ libre est probablement tout ce qui reste de représentation de l'idée de l'indépendance au sein du parti. La seule raison qui me pousserait encore à voter pour un parti qui a laissé tomber sa cause.
    C'est plutôt la désaffection péquiste envers son projet, son article numéro 1, qui provoquera sa chute.