FIN DE FERROQUÉBEC

Québec a sa part de responsabilité, dit-on sur la Côte-Nord

La lourdeur administrative compromet l’éclosion de projets industriels importants, soutient la présidente de la Chambre de commerce de Port-Cartier

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La bureaucratie... Libérale !

La région de la Côte-Nord est encore sous le choc de l’annonce-surprise de l’espagnole FerroAtlantica de renoncer à son projet d’usine de silicium métal à Port-Cartier. Les intervenants socio-économiques dénoncent la lourdeur administrative et la lenteur de la prise de décision à Québec.

« Dix-huit mois, jour pour jour, se sont écoulés depuis l’annonce du projet. Ce sont des délais trop longs pour le développement de ce genre de projets. Si le Québec veut prétendre dans le futur recevoir de grands projets industriels, la lourdeur administrative de l’État et la complexité du processus politique devront être améliorées et revues », a dénoncé mardi Danielle Beaupré, présidente de la Chambre de commerce de Port-Cartier.

La décision a été publiée le 16 décembre. Évoquant l’effet perturbateur de l’accroissement de la production chinoise de silicium, FerroAtlantica soulignait qu’il lui fallait travailler à optimiser ses installations actuelles, faisant une croix sur le projet FerroQuébec. « Cette décision n’est pas motivée par des enjeux locaux. Malheureusement, pour FerroAtlantica, aucun nouveau projet ne peut rivaliser avec la possibilité de consolider nos propres installations », avait précisé le président de l’entreprise espagnole dans un communiqué.

La venue de FerroAtlantica au Québec avait été annoncée en janvier 2014 par le gouvernement péquiste. Celui du projet d’usine de silicium métal à Port-Cartier a été présenté en juin 2014 par le premier ministre Philippe Couillard. Ce n’est que le 30 septembre 2015 que FerroQuébec apprenait qu’elle n’avait pas à soumettre son projet au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement. Le ministère de l’Environnement disait alors poursuivre son analyse sans préciser de date pour la délivrance d’un certificat d’autorisation.

L’investissement de 382 millions devait créer environ 345 emplois directs à Port-Cartier, près d’un millier pour le Québec. « C’était une lueur d’espoir. On pouvait espérer compenser pour Cliffs Natural Resources [qui s’est placée sous la protection des tribunaux],pour les pertes d’emplois chez Arcelor-Mittal et chez Arbec, ou pour les difficultés du secteur forestier », énumère le président de la Corporation de développement économique de la région Port-Cartier, Yves Desrosiers, au cours d’un entretien au Devoir.


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