Lors des entrevues données au sujet de son nouveau livre "Guide d'accès à
l'indépendance; pour la survie du Québec français", Me Guy Bertrand propose
comme solution de faire reconnaître par le reste de l’Amérique du nord (les
États unis et le Canada), les Québécois comme une espèce en voie de
disparition et qu’ils doivent être protégés comme une icône historique faite
d’un cristal d’une très grande fragilité.
Cette proposition ne tient pas la route.
Il suffit de voir pour s’en convaincre les réactions du reste du Canada
à chaque fois que le Québec a voulu faire reconnaitre son caractère
distinct .Cette querelle dure depuis l’acte de Québec de 1774.
Les Américains d’alors toujours sujets de sa Majesté et les Anglais
installés au nord ont tout fait pour éviter que cet acte ne soit passé.
Les Américains ont même inscrit l’acte de Québec dans la liste des lois
intolérables qui a servi de justification à leur guerre d’indépendance.
Suite à l’indépendance des colonies Américaines, les loyalistes venus se
réfugier au nord ont fait des pressions énormes afin de faire abroger l’acte
de Québec.
La solution que Me Bertrand propose subirait le même sort.
L’État Québécois est venu au monde à la suite de continuités qui s’étirent
sur quatre siècles, mû par une volonté (dont les fruits sont reconnus par
l’acte de Québec) qui malgré l’adversité a réussi à se maintenir vivante.
Il ne s’agit pas de la volonté des autres, comme le suggère l’idée de Me
Bertrand, mais bien de notre volonté agissante.
La volonté se traduit en acte et non en idées.
Cette volonté, c’est le nous qui fait si peur.
Cette volonté a besoin pour se maintenir d’être entretenue et son histoire
apprise par tous.
Cette volonté, c’est le geste qui se porte à la défense des acquis.
Cette volonté, c’est le fruit de nos valeurs propres.
Cette volonté, c’est l’ouverture vers ceux qui la respectent et qui veulent
contribuer à son maintien et à son développement.
Cette volonté, c’est la nôtre et si elle ne peut se maintenir par elle-même
alors toutes les volontés des autres ne réussiront pas à la maintenir.
Elle finira au fond du livre des histoires oubliées.
Nous allons célébrer l’an prochain les quatre siècles d’histoire de cette
volonté.
Elle fut, dans son histoire, malmenée et pourtant malgré tous les moyens
utilisés pour la briser, elle est encore bien vivante.
Jasmin Sauvé
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1 commentaire
Archives de Vigile Répondre
9 octobre 2007Effectivement monsieur Sauvé, c'est la volonté, et seulement la VOLONTÉ du peuple qui peut garantir la continuité de son passé qui restera inscrit dans le futur de sa propre histoire de pérennité nationale. C'est cette condition inaliénable de volonté collective qui pourrait permettre de faire évoluer sa singulière idiosyncrasie en cette course éffrenée de néoliberalisme économique, de dumping financier, de pillage des ressources naturelles et de darwinisme multiculturel. Car la vraie loyauté des citoyens est possible seulement lorsque la fidélité est exempte de tout contenu matériel, dont dérivent de façon naturelle les changements de critère.