Quand Emmanuel Macron nous reparle des méfaits de la colonisation

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La colonisation, une « entreprise titanesque » bénéfique pour les pays sous-développés


À peine réélu par défaut de démocratie, nous refait le coup de la repentance coloniale. Dès sa première rencontre avec le président (à vie ?) Paul Biya, notre Président a évoqué la colonisation dont il croit savoir qu'elle fut la plaie de l'Afrique. Il nous avait déjà fait le coup en Algérie, mais là, c'est à toute l'Afrique qu'il s'est adressé. En proposant quoi ? Ce qu'il a de plus cher (dans les deux sens du terme) à son cœur du en même temps : créer une commission d'historiens des deux pays qui serait chargée de faire la lumière sur l'attitude des autorités françaises pendant et après la colonisation !


« Sur ce qui est de notre passé commun, il y a des pages glorieuses, heureuse de construction commune... Mais il a eu aussi des moments douloureux, tragiques [...] Le mot guerre est employé, c'est aux historiens de faire la lumière sur le passé » (Journal du Cameroun).


Mais il est allé encore plus loin puisque d'ores et déjà il a avoué combien la France s'était mal comportée envers ses colonies : « Si on veut aller plus loin entre le Cameroun et la France, on doit faire ce chemin », et de promettre l'ouverture « en totalité » des archives françaises, diplomatiques comme militaires, sur des « moments douloureux » et « tragiques »« Je prends ici l'engagement solennel d'ouvrir nos archives en totalité à ce groupe d'historiens conjoints qui nous ­permettront d’éclairer ce passé. »


Le Figaro rapporte d'ailleurs les propos de Valentin Dongmo, membre de l'opposition, qui a appelé le chef de l'État français à « la reconnaissance des crimes de la France coloniale comme elle a commencé à le faire en Algérie». Évoquant le franc CFA, il a parlé d'un vestige de la « Françafrique ». John Fru Ndi, président du Social Democratic Front (SDF), l'un des deux principaux partis de l'opposition, a été encore plus brutal puisqu'il a demandé « un mea culpa de la France [...] pour les violations flagrantes des droits de l'homme et les abus commis pendant la lutte pour l'autodétermination, l'indépendance et la réunification ».


Il est certain que les bienfaits de la colonisation font débat. Bernard Lugan, le vrai connaisseur de l'Afrique à qui les médias se gardent bien de donner la parole, vient de sortir un livre, Comment la France est devenue la colonie de ses colonies. Ce qu'il appelle « cette entreprise titanesque » a construit, écrit-il, 200 hôpitaux où les soins étaient gratuits, 50.000 kilomètres de routes bitumées, 18.000 kilomètres de voies ferrées, 63 ports, 196 aérodromes, des centaines de barrages, de ponts, de centrales électriques, des milliers d'école, etc. Tout cela a été entièrement payé par les impôts de l'épargne des Français. Elle coûta à la France 22 % de toutes ses dépenses sur fonds publics. Bernard Lugan explique qu’en Algérie, de 1950 à 1960, c'est 20 % du budget de la République qui y a été investi. Il cite d'ailleurs le général de Gaulle qui, dans ses Mémoires d'espoir, déclare qu'il était « résolu à dégager la France des astreintes désormais sans contrepartie que lui imposait son Empire des charges que nous coûtaient les colonies et de ce qu'il nous fallait dépenser pour entretenir et encadrer la vie lente et reléguée de ses populations, gageure où, pour ne rien gagner, nous avions tout à perdre ! »


Alors, Monsieur Emmanuel Macron, président de la République française, allez-vous encore pendant cinq ans nous obliger à nous repentir d'avoir permis à des millions d'Africains, Asiatiques, etc., de vivre mieux qu'ils n'avaient jamais vécu, même si ce ne fut pas toujours dans des conditions les plus sereines ?