Depuis l’agora jusqu’à Twitter, qu’y a- t-il de changé dans la manière humaine des hommes et des femmes d’occuper la place publique ? Rien de fondamental, à mon avis, et comme le démontre une énième fois l’actuelle campagne électorale.
Comme d’habitude, exception faite des très rares périodes de désirs de révolution, la pensée y est absente. La pensée qui fait advenir l’Histoire, celle qui dirige l’action dans le but de bouleverser profondément les assises de la société.
Rappelons-nous les discours des Patriotes, ceux du Rassemblement pour l’indépendance nationale (RIN), même ceux de la Révolution tranquille et ceux du Parti québécois dans la première moitié des années 1970.
Rien de tel, hic et nunc, où triomphent la « chicane », la dispute, pas même la polémique qui, elle, est un lieu de vraies discussions pouvant réunir autant que séparer, pourvu que le but réellement poursuivi par tous les adversaires soit le bien commun. Ce qui n’apparaît pas à l’évidence dans les plateformes électorales et les discours des PLQ et CAQ.
Comment ne pas s’étonner et se révolter, à voir Jean Charest faire reposer son espoir de reprendre le pouvoir en s’appuyant sur la minorité canadienne-anglaise du Québec, partie de la majorité dominante du Canada qui, depuis la Conquête anglaise, n’a eu d’autre objectif que de dominer ou assimiler la nation québécoise ?
Comment ne pas s’indigner et s’inquiéter, à voir François Legault déclarer la guerre à toutes les forces vives de la société québécoise, celles qui, au cours des deux derniers siècles, ont mené les luttes, sur tous les fronts, politique, économique, social, culturel, pour la survie de la nation, d’abord, pour son plein épanouissement depuis les débuts des années 1960 ?
Comment ne pas déplorer que des citoyens et citoyennes québécois, de toutes origines, de toutes conditions sociales, de tous âges, qui n’ont pas intérêt à être trompés se laissent tromper ?
Comment ne pas se demander ce qui les amène à désirer le leurre, l’illusion, le voilement, aussi insatisfaits soient-ils, de s’être laissés enliser dans un système qui les floue, le mensonge, l’exploitation et la domination étant dans sa nature constitutive ?
Si ce n’est que les PQ, QS et autres ON, chacun pris séparément, ne leur offrent pas une véritable solution de rechange ? Alors qu’ensemble ils pourraient être une force invincible. Incapables de faire front commun, ils montrent que leurs intérêts particuliers l’emportent sur le bien commun.
Et ceux qui sont ici à blâmer, au contraire de ceux qui défendent les intérêts des plus forts, sont les porte-étendards minoritaires du discours de libération : les QS et ON.
Je n’hésite pas à dire que dans le contexte actuel de la lutte indépendantiste, ces deux partis en sont les tristes adversaires, situation d’autant plus déplorable que leur ralliement au Parti québécois assurerait la nécessaire radicalisation de celui-ci.
Que conclure, si ce n’est que la seule utopie que peut maintenant se permettre la nation québécoise est l’élection d’un gouvernement péquiste majoritaire ?
C’est l’assise indispensable de la continuation de la lutte jusqu’à la victoire décisive.
C’est mon espoir.
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Andrée Ferretti - Écrivaine
Qu’espérer?
Élection Québec 2012 - les souverainistes
Andrée Ferretti124 articles
"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "
Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille mod...
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"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "
Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille modeste, elle fut
l'une des premières femmes à adhérer au mouvement souverainiste québécois
en 1958.Vice-présidente du Rassemblement pour l'indépendance nationale, elle
représente la tendance la plus radicale du parti, privilégiant l'agitation sociale
au-dessus de la voie électorale. Démissionnaire du parti suite à une crise
interne, elle fonde le Front de libération populaire (FLP) en mars 1968.Pendant
les années 1970, elle publie plusieurs textes en faveur de l'indépendance dans
Le Devoir et Parti pris tout en poursuivant des études philosophiques. En 1979,
la Société Saint-Jean-Baptiste la désigne patriote de l'année.
Avec Gaston Miron, elle a notamment a écrit un recueil de textes sur
l'indépendance. Elle a aussi publié plusieurs romans chez VLB éditeur et la
maison d'édition Typo.
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