Nous ne reviendrons pas sur les raisons de son départ, qu’elle a ma foi fort bien expliqué. On devrait plutôt s’attarder sur le constat que si aujourd’hui, pour une majorité de Québécois, la souveraineté ne représente plus une option envisageable, c’est qu’on ne peut plus parler de péril en la demeure. Les relations entre le Québec et le reste du Canada ne sont plus aussi mauvaises qu’autrefois et le Québec s’en tire quand même de manière acceptable dans la fédération canadienne, à tel point que la grogne contre le pacte fédératif s’est récemment déplacée vers l’ouest.
Le plus paradoxal dans tout ça, c’est qu’en travaillant avec acharnement à améliorer le sort du Québec dans la fédération canadienne et en défendant bec et ongles ses intérêts, le Parti Québécois et son partenaire de combat le Bloc Québécois sont devenus en quelque sorte les artisans de leur propre malheur en comptant des points dans le filet de la mobilisation souverainiste.
Seule une suite d’événements dramatiques, comme celui qui touche actuellement le Canada avec SNC-Lavalin, sera en mesure de polariser les opinions publiques dans ce territoire immense que constitue le Canada pour en venir à briser le statu quo fédératif. Et l’initiative de rouvrir le dossier pourrait fort bien venir cette fois d’ailleurs qu’au Québec!
Le militantisme à la «Parti québécois» ne sert à rien et ce n’est pas en annonçant des campagnes référendaires que les souverainistes québécois vont y changer quelque chose. L’histoire préfère plutôt s’écrire d’elle-même, au fil des événements qui jalonnent le passage du temps. Catherine Fournier l’a compris parce qu’elle n’avait pas encore eu le temps de faire sienne la doctrine délétère du PQ. Son message coup-de-poing est clair et limpide et je la félicite. Non seulement pour son audace, mais aussi pour sa sagesse précoce.