En Marge du débat sur le CETA

Pour une pause de réflexion sur le libre-échange. Des arguments économiques.

Blog économique et citoyen

Tribune libre

N.B. J'ai obtenu l'accord de Thomas Lederer ( thomaslederer@hotmail.com ) de proposer sa réflexion aux lecteurs de Vigile
Résumé:
Le débat sur le CETA se concentre actuellement de manière extrêmement vive sur ses enjeux juridiques et démocratiques. Il soulève par ailleurs de vives questions sur les conséquences sociales et environnementales du traité, dénoncées de longue date et à juste titre par de nombreux acteurs de la société civile. En revanche, sur la dimension économique, qui est fondamentalement la raison d’être du traité, le débat actuel se cantonne encore trop souvent à une opposition de croyances, entre ceux qui croient aux vertus du libre-échange, et ceux qui n’y croient pas (ou plus). Cette partie du débat mérite d’être mieux expliquée et comprise, pour remettre en question certaines idées reçues, pour expliquer les transformations que l’économie a connu ces dernières années, et pourquoi un traité comme le CETA pose des risques significatifs pour notre économie.
Dans une volonté de concision, cet article se concentre sur une réflexion économique, ce qui n’empêche pas son auteur de partager des convictions fortes sur les enjeux environnementaux, sociaux et démocratiques déjà largement commentées par ailleurs, et dont la dimension économique ne saurait être isolée.
La suite sur : https://economiecitoyen.wordpress.com
L'auteur: Thomas Lederer ( thomaslederer@hotmail.com )
Je suis un citoyen belge, professeur d’économie, cadre au département stratégie d’une entreprise multinationale, je suis également passé par le milieu de la recherche académique et par le monde du conseil. Ces différentes expériences m’ont permis de développer une vue à la fois plurielle et concrète du fonctionnement de notre économie. Je suis convaincu qu’expliquer l’économie de manière transparente est un enjeu fondamental de nos sociétés. Mon objectif est de faire mieux comprendre l’économie en l’expliquant de manière accessible, avec un attachement particulier à la remise en cause des idées reçues. Je m’exprime ici à titre personnel et mes opinions ne reflètent pas celle de mes employeurs, ni ne les engagent en rien. .


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2 commentaires

  • Gaston Carmichael Répondre

    5 novembre 2016

    Merci M. Giroul,
    Quelle excellente vulgarisation de ce qu'est un BON libre-échange vs un MAUVAIS libre-échange!
    Je vais conserver précieusement cette référence.

  • François A. Lachapelle Répondre

    4 novembre 2016

    Le commerce hors des marchés publics s'effectue majoritairement dans le secret entre le vendeur et l'acheteur, le concurrence oblige à ce qu'on répète.
    Il y a le commerce blanc, légal si l'on peut dire et la commerce noir, celui qui échappe à toutes normes et législation. Il y a même le commerce gris qui est un mélange des deux. Je pense ici au lait de maternité fabriqué en Chine qui contenait de la mélamine... bon pour les os !
    Le dernier accord commercial entre l'Union européenne et le Canada appelé AECG, "Accord économique et commercial global" changera-t-il quelque chose pour nous Québécois ?
    L'AECG changera-t-il quelque chose dans l'opacité naturelle dans les échanges commerciaux ? Dit autrement, le consommateur saura-t-il quels sont les ingrédients contenus dans son produit qui en détermine la qualité et les effets sur sa santé ? Dans le cas des produits autres que la nourriture, la qualité tient aussi une place importante. Prenons comme exemple la rencontre entre les nouveaux compteurs intelligents installés à plus de 3 millions d'exemplaires et le voisinage de ces compteurs avec des personnes électro-sensibles au quotidien et durant leur sommeil ... altéré !
    D'accord, on ne peut pas passer de 100% d'opacité à 1% d'opacité. Exemple: une enquête d'une télé française a porté sur l'identification et l'usage par les viticulteurs des produits ajoutés en sus du raison pour la fabrication de leurs vins. La législation française permet l'utilisation de près de 60 produits différents de la vigne à la bouteille. Un seul de ces produits doit obligatoirement être écrit sur l'étiquette de la bouteille de vin, un seul. Et de surcroît, des vignerons utilisent même des produits défendus. Comment ces faits influencent-ils la qualité du vin que l'on boit en vain ...
    En sus de la qualité des produits commerciaux, on pourrait parler de tout ce qui constitue la vie quotidienne. Sous l'angle des accrocs environnementaux issus du commerce international, il y a les distances par milliers de kilomètres qui entre autre altèrent la qualité de produits de consommation.
    Sur le plan social et politique, il y a ce fameux tribunal d'arbitrage des différents entre des sociétés privées ou cotées en bourse qui peuvent poursuivre des États, soit ainsi attaquer des législations voulues par les populations concernées. C'est une avancée gratuite et titanesque pour la profitabilité des trans-nationales.
    Dans le fond, on aurait dû consulter la population sur les 1600 pages de cet accord parce que le commerce international interfère avec nos vies et interfère avec le commerce local. Pierre-Marc JOHNSON n'en voyait pas l'utilité et il faudrait lui demander ce qu'il pense de la démocratie "non exercée" par la population mais confiée à une oligarchie bienveillante.
    Est-il sage d'écraser des emplois existants par cet Accord et les nouveaux emplois à créer compenseront-ils les emplois disparus ? Et les questions laissées sans réponse sont légions.