Fluoration de l'eau à Trois-Rivières

Le droit de parole mais pas pour tous au CIUSSS MCQ

Une soirée qui nous laisse un goût amer

Tribune libre

Nous étions trois citoyens, membres de la CTETS, parmi la vingtaine de trifluviens ayant assisté à la séance publique d'information du 18 octobre 2016, où le CIUSSS MCQ présentait le rapport annuel de gestion et le rapport de la commissaire aux plaintes et à la qualité des services pour 2015-2016.

Arrive la période de questions. L’une de nous, en tant que citoyenne, demande une clarification sur la définition légale des produits de fluoration que la ville de Trois-Rivières veut injecter dans l’eau potable des citoyens. Elle précise que l’Ordre des dentistes prétend que le produit de fluoration est un supplément minéral alors que le directeur de santé publique, Dr Arruda, affirme que c’est un produit de traitement de l’eau potable. Aucun ne parle de la vraie nature de l’acide hexafluorosilicique : un médicament non homologué imposé à l’ensemble de la population et destiné à traiter la carie dentaire. Cette citoyenne demande aussi au PDG du CIUSSS, M. Martin Beaumont, de réitérer la demande auprès du MSSS de « mettre en place les moyens pour consulter la population et vérifier si le critère de l’acceptabilité sociale de la fluoration est respecté », tel que demandé par les élus municipaux le 4 juillet dernier.

Sur un ton condescendant, affirmant haut et fort détenir un doctorat en santé publique, M. Beaumont répond qu’il ne sera jamais notre allié et qu’il continuera à défendre son équipe de promotion de la fluoration de l’eau potable. Seule concession de sa part : il a reconnu la nécessité de clarifier le vocabulaire utilisé pour définir le produit de fluoration.

Le PDG a ainsi terminé son intervention, refusant d’entendre les deux autres citoyens en mentionnant qu’il ne veut pas de débat. Ce n’était pourtant que des questions citoyennes et non un débat. Nous aurions pu nous attendre à cette réaction de la part du maire de Trois-Rivières, mais nous sommes restés estomaqués devant tant de rigidité et de manque d’ouverture venant de la direction du CIUSSS MCQ. Car dans sa présentation, le PDG était fier de nous dire que la transparence, le respect et l’écoute des citoyens étaient des valeurs importantes et que le CIUSSS plaçait l'usager au centre des préoccupations. Hélas ! Une fois de plus, les bottines ne suivent pas les babines.

Dommage ! Nous avions deux autres excellentes questions :

- Que le fluorure soit un médicament, un élément nutritif, un produit de traitement de l’eau ou un déchet industriel impropre à la consommation humaine, comment le CIUSSS va-t-il faire pour contrôler la quantité d’eau fluorée ingérée par un individu, compte tenu de sa santé, de son âge, des médicaments qu’il consomme et du fluor existant dans les aliments et l’environnement? Comment le CIUSSS va-t-il faire pour contrôler la quantité d’eau qu’un diabétique ou une personne atteinte d’hypothyroïdie va ingérer ? Il en va de même pour les insuffisants rénaux, les malades sous dialyse, les femmes enceintes, les bébés et les travailleurs qui boivent beaucoup d’eau.

- Le MSSS pourra-t-il subventionner la Ville de Trois-Rivières pour rembourser les citoyens qui présenteront des factures d’achat d’eau non fluorée à laquelle ils ont droit. Pourra-t-il communiquer la réponse aux citoyens qui ont le droit inaliénable d’obtenir un service public d’eau non fluorée ?

Une soirée qui nous laisse un goût amer et un doute immense sur la volonté du CIUSSS MCQ d’aller à la rencontre des citoyens pour répondre vraiment à leurs questions et tenir compte de leur volonté.

( s ) Christiane Bernier, Philippe Giroul et Joan Hamel


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5 commentaires

  • Gilles Parent Répondre

    9 novembre 2016

    Le CIUSS promet la transparence aux citoyens mais il l'opacité du bitume des sables bitumineux. Dans votre lettre, vous avez posé trois questions fondamentales relativement à la fluoration : la nature du produit chimique administré, le contrôle inexistant de la dose administrée et des précisions sur l’apport total en fluorure surtout pour les groupes à risques. Ce sont des questions fondamentales pour lesquelles la Santé publique est incapable de trouver et de fournir des réponses car les prémisses sur lesquelles la fluoration repose sont incompatibles avec la science médicale alors que pourtant la fluoration est présentée comme une mesure de santé publique qui s’appuie sur la science. Si c’est vrai que la fluoration est scientifique, pourquoi donc que nos autorités de la santé sont incapables de répondre à ces questions pourtant légitimes et pourquoi évitent-elles de répondre au point de mettre un bâillon à ceux qui posent des questions. Cela fait plus de trois ans que nous reposons ces mêmes questions à tous les niveaux des autorités de la santé jusqu’au ministre de la santé, fusse-t-il le Dr Réjean Hébert ou le Dr Gaétan Barrette sans obtenir une réponse sensée. Le Dr Barrette prétend que les produits chimiques de fluoration servant à la prévention de la carie dentaire ne sont que des produits de traitement de l’eau alors qu’ils ne traitent absolument pas l’eau mais directement les personnes qui les consomment, ceci contre leur consentement. Ce but thérapeutique leur confère la fonction d’un médicament. La simple idée que des autorités de la santé puissent proposer le recours à un produit de traitement de l'eau, d'une qualité industrielle impropre à la consommation humaine, comme un remède contre une maladie transgresse toutes les règles de l'éthique médicale en soin de santé. Personne ne proposerait du sel de déglaçage de rue ou de la limaille de fer industriel, remplis d'impuretés, pour la préparation des aliments pourtant nos autorités nous proposent ces produits industriels fluorés contaminés comme remède contre la carie. Ce n'est donc pas surprenant que Santé Canada ne réglemente pas les produits de fluoration et ceci ni comme agents thérapeutiques et ni comme sources d’un nutriment pour la fortification d’un aliment. Ils ne passeraient même pas les exigences sanitaires pour servir à la prévention d'une maladie ni les règles des bonnes pratiques de fabrication.

  • Gilles Parent Répondre

    8 novembre 2016

    Le CIUSS promet la transparence aux citoyens mais il l'opacité du bitume des sables bitumineux. Dans votre lettre, vous avez posé trois questions fondamentales relativement

  • Robert Duchesne Répondre

    2 novembre 2016

    La stratégie des promoteurs de la fluoration est de faire comme si les citoyens n'existaient pas, d'éviter à tout prix de se prononcer sur l'argumentaire des opposants car ils savent très bien que nos arguments sont pertinents et référencés, contrairement aux leurs.Beaumont du CIUSSS et le maire Lévesque de Trois-Rivières n'ont que mépris envers l'opinion et la volonté des citoyens. Une pétition s'opposant à la fluoration de l'eau potable à Trois-Rivières endossée par quelque 18 000 signataires ne les interpelle que pour trouver des moyens de la contourner et de ne pas en tenir compte. Ils savent parfaitement qu'une telle pétition pour une ville comme Trois-Rivières est extrêmement significative et représentative, mais jamais Beaumont ne daignera exprimer ce qu'il en pense car pour lui ça n'a aucune valeur. Quant au maire, il déclare stupidement que les "gens signent n'importe quoi", ce qui équivaut à traiter d'imbéciles ces 18 000 citoyens qui lui disent ne pas vouloir de son traitement médical imposé à toute la population. Je n'ai aucun respect pour ce genre d'individus qui se croient tout permis du haut de leur piédestal de pacotille.

  • François A. Lachapelle Répondre

    21 octobre 2016

    Quel étroit d'esprit que ce Martin Beaumont, quel spécialiste inquiet de sa science et incapable de vivre avec une controverse. Il habite une tour de verre le pauvre et c'est le peuple qui pâtit de son incompétence.
    Avec ou sans doctorat en santé publique, les personnes qui occupent des postes sensibles dans des organismes d'état ne devraient pas refuser les débats à caractère informatif.
    Il aurait dû démontrer un minimum d'ouverture et au moins demander quelles étaient les autres questions qualifiées d'excellentes par Monsieur Giroul et recourir à sa science pour offrir un début de réponse.
    En matière de santé, les absolus sont très rares.

  • Joan Hamel Répondre

    21 octobre 2016

    C'est assez choquant de constater qu'un PDG d'un CIUSSS de par son statut, sa formation universitaire de doctorat en santé publique et sa croyance dans la fluoration de l'eau potable puisse ainsi se permettre de bâillonner les citoyens qui ont une opinion différente de la sienne en les empêchant de poser des questions lors d'une séance publique. Si le PDG du CIUSSS MCQ avait eu une formation différente, aurait-il (elle) écouté les autres questions au moins pour nous démontrer qu'il est possible que les bottines suivent les babines !