TROISIÈME PARTIE
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NP : Lucien Bouchard déclarait récemment que la compétition en provenance entre autres de la Chine de l’Inde et d’autres pays en émergence au plan économique, risque de provoquer une profonde mutation dans les relations industrielles en patronat et syndicats. Que fera un gouvernement de l’ADQ monsieur Dumont pour protéger les acquis des ouvriers dans le secteur industriel, des acquis rappelons-le, gagnés après d’âpres luttes et conflits de travail ?
MD : Vous savez, le Gouvernement peut toujours protéger nos industries avec des règles, mais lorsque des usines ferment, on aura beau avoir la réglementation protégeant nos travailleurs, on n'y peut rien, on perd tout. En matière de relations de travail, le rôle d’un Gouvernement est de s’assurer que les cadres et règles en place favorisent de saines relations de travail qui puissent permettre des négociations patronales-syndicales, que les conflits se règlent et que les ententes se produisent.
Par contre, il ne faut pas perdre de vue que l’autre rôle d’un gouvernement est de faire en sorte que le Québec soit compétitif et qu’il soit un lieu d’investissement attrayant. Selon moi, la première clé pour faire face à la concurrence de la Chine et de l’Inde est l’éducation.
Il faut investir en éducation, s’occuper de nos universités et de nos collèges. Malheureusement on doit faire le constat que ce secteur fut énormément négligé à tous points de vue. On a manqué de rigueur ! Avec la réforme en place actuellement je suis d’avis que nous avons totalement perdu la boussole. Les parents ne s’y retrouvent plus dans les bulletins, les ressources ne sont pas affectées aux bonnes places. Dans nos universités on a perdu beaucoup de nos cerveaux parce que nous n’avons pas assez investi.
Le Gouvernement doit impérativement repositionner le Québec à ce niveau-là, on doit devenir une économie du savoir et du savoir-faire, faut se préparer à cela et ça passe à travers l’éducation.
NP : Pour beaucoup de citoyens au Québec, l’éducation est une priorité de grande importance, et plusieurs font le même constat que le vôtre à propos des ratés de la réforme présente. Il y en a même pour regretter le cours classique…
MD : Il est bien difficile de retourner au cours classique. Mais il faut se rendre à l’évidence que l’on oublie qu’il faut former des citoyens, d’abord et avant tout, des gens qui possèdent une culture générale et une vision d’ensemble de la société dans laquelle ils vivent.
Je veux bien admettre que les cours d’histoire où on nous apprend les origines et l’évolution de la race humaine à partir de la préhistoire ont une certaine importance, mais à la fin, nous avons des jeunes qui terminent leur cours secondaire et qui n’ont aucune idée à quoi rime la Révolution tranquille, ce qui existait avant et ce qui advient après. Ce qui est, ce qui me semble important est d’arriver avec de jeunes citoyens bien formés, qui connaissent le monde dans lequel ils vivent, qui savent pourquoi les choses sont telles qu’elles sont, qui apprennent ce que sont les partis politiques au Québec, comment ils sont nés, comment les gens qui militent à l’intérieur de chacun de ces partis pensent et pourquoi. Vous savez il n’y a rien qui n’existe pour rien, toute chose a sa raison d’être. Dans la société beaucoup de gens pensent qu’ils ont raison sur tout en croyant que les autres ont tort… en quelque part chacun pourrait avoir raison à l’intérieur de ses propres convictions.
NP : Vous évoquez là un problème d’ordre philosophique…
MD : Non, mais vous voyez l’importance que chacun soit formé à comprendre pourquoi les uns pensent ainsi et les autres d’une autre manière. Il est fondamental de connaître quelles sont les écoles de pensée au Québec qui nous ont conduits, en tant que peuple et individus dans la société, que nous pensons de telle manière sur la question X et que nous pensons d’une autre manière sur la question Y. Cela est une grande déficience de la formation de nos jeunes actuellement. Et si vous avez évoqué le cours classique, c’est que c’était là une de ses grandes forces. Je pense que l’on formait, au-delà des gens qui avaient une bonne dose de connaissances élémentaires, on y formait des esprits mieux préparés à vivre en société, à comprendre les enjeux, à se démêler. Lorsque nous sortons de nos classes, il faut savoir ce qui nous attend. Cela me préoccupe énormément.
Puisque nous parlons d’éducation, je suis de ceux qui pensent que l’école ne doit pas être un lieu de facilité, je ne crois pas que c’est bon de faire croire aux jeunes que c’est facile et cela va l’être lorsqu’ils seront sur le marché de l’emploi. Je pense qu’il y a une culture de la rigueur qui est à instaurer en éducation. Cette histoire que les bulletins n’ont pas de notes pour éviter que les jeunes puissent être comparés entre eux, il me semble que cela n’aide qui que ce soit de cette manière-là, ni les jeunes pas plus que collectivement. Ma propre mère est enseignante, et elle affirme que dans certains cas, faire doubler une année à un enfant est probablement le plus grand et plus beau service que l’on puisse lui rendre pour la vie entière. C’est prouvé que des gens qui se sont rendus dans les plus hautes études à l’université, qu’il y en a parfois qui ont eu à doubler une année au primaire. Tout simplement parce qu’ils ont repris leur souffle, un nouvel élan, ils ont repris confiance en eux. Je me demande parfois dans quel univers nous vivons, nous ne sommes plus capables de gérer l’échec. Tout cela est dû à un manque de rigueur. Pour une simple question de statistique où l’on veut nous faire voir le beau côté d’une réussite collective presque angélique. On se compte des mensonges à nous-mêmes, aux parents, à l’enfant; on pense que par magie, qu’en se mentant ainsi à soi-même, on finit par se faire croire que la réalité va rattraper le mensonge…
NP : Les plus grands sages de toutes les époques de l’histoire humaine s’entendent unanimement pour affirmer que l’amélioration de l’être humain passe nécessairement par une série d’épreuves ?
MD : Et voilà ! Et dans l’éducation, c’est là qu’un jeune doit apprendre une culture de rigueur et d’effort.
NP : De plus en plus de nos entrepreneurs québécois forcent ce jeu de la compétition asiatique qu’évoquait Lucien Bouchard dernièrement, en transférant la fabrication de leurs produits vers l’Asie, mettant en péril tout le secteur manufacturier québécois. Qu’allez-vous poser comme gestes monsieur Dumont pour freiner cet exode massif ?
MD : A moins de vouloir entrer en mode quasi communiste, il n’y a absolument aucun geste qu’un gouvernement pourrait poser pour les en empêcher. Le seul geste que nous pouvons poser est de faire en sorte que le Québec soit une terre où les investissements sont bienvenus. Vous savez que dans les emplois à faible valeur ajoutée, nous sommes condamnés. A moins que nous voulions tous descendre nos niveaux de vie pour concurrencer ces gens-là (d’Asie). Au contraire, il faut accepter qu’ici il faut investir, il faut faire des produits qui auront un haut capital technologique. Cela veut dire aider nos entreprises à se moderniser. Il faut avouer que la faiblesse du dollar canadien fut très mauvaise pendant des années, parce que pendant ce temps nos entreprises se croyaient performantes, se pensaient riches parce qu’elles faisaient beaucoup d’argent qu’elles mettaient directement dans leurs poches. Beaucoup trop d’entreprises n’ont pas su profiter de cette marge de manœuvre pour acheter de meilleurs équipements et se moderniser…
NP : J’ai l’impression de vous entendre parler d’Olymel...
MD : Malheureusement, il y a un rattrapage à faire aujourd’hui. Quand nous faisons face à une concurrence telle que l’Asie nous l’impose, il y a deux choix fort simples : ou bien on accepte de les concurrencer en baissant nos niveaux de vie pour arriver à leur niveau à eux, ou bien on se dit qu’il faut avoir des machines innovatrices, de nouvelles manières de produire qui le soient tout autant, qu’ils ne pourront jamais nous rattraper dans ces domaines et façons de faire. Lorsque les choix sont ainsi présentés, il me semble que, comme nord-américains et québécois, ce n’est pas long que l’on choisit.
Tout cela nous ramène à la question de l’éducation que nous évoquions tantôt et à l’innovation. René Lévesque avait démoli Duplessis en disant que l’on vendait notre minerais pour pas grand-chose parce que notre ressource était presque donnée. Et lorsque, nous, nous ne faisons que peu d’efforts pour avoir les meilleures universités, les meilleurs laboratoires, enfin tout ce qu’il faudrait pour conserver ici nos meilleurs cerveaux, que ces gens-là s’en vont en Ontario ou aux États-Unis, font de la recherche qui donne des nouveaux produits qui sont fabriqués ailleurs qu’ici avec toutes les retombées économiques, c’est pire encore de ce que disait René Lévesque, puisque nous laissons aller notre meilleure ressource qu’est le savoir, parce que nous sommes incapables de se dire qu’au Québec il faut donner les opportunités pour que cela fonctionne. Je pense que nous avons très mal mesuré ce que nous perdons en réalité, lorsque cette qualité d’êtres humains-là en est forcée à l’exode.
NP : La SRC révélait récemment que le congrès américain s’apprête à modifier les lois américaines, afin de permettre l’importation massive de médicaments en provenance du Canada. Plusieurs spécialistes de ce côté-ci de la frontière s’inquiètent d’une telle transformation des règles du jeu, certains prétendant qu’en 38 jours, une pénurie sur plusieurs types de médicaments risque de se produire lorsque cette loi sera changée. Stephen Harper aurait déclaré qu’il n’y aucunement lieu de s’inquiéter. Mais vous, monsieur Dumont, si vous devenez premier ministre du Québec, qu’allez-vous faire pour protéger nos malades chroniques, nos personnes âgées et les jeunes enfants nécessitant d’être soignés par des médicaments qui risquent littéralement de disparaître de nos pharmacies, ou s’il en reste, provoquer une flambée des prix ?
MD : Je crois qu’à moyen terme, les marchés vont s’ajuster et que les compagnies pharmaceutiques vont produire les bonnes quantités pour suffire à la demande. L’inquiétude évoquée est à court terme, nos gouvernements doivent s’assurer que nous avons chez-nous les réserves nécessaires pour soigner nos gens en priorité.
NP : Est-ce que cela veut dire interdire l’exportation de médicaments aux États-Unis ?
MD : Il est clair que nos gouvernements ont un devoir diplomatique et de s’asseoir avec les autorités américaines. Il y a différentes choses qui peuvent être faites. Je dois avouer qu’à moyen terme cela ne m’inquiète pas. S’il y a plus d’acheteurs qui achètent de plus grands volumes, c’est une question de temps pour que les compagnies pharmaceutiques s’ajustent en conséquence pour produire en quantités suffisantes pour non seulement répondre aux demandes en exportations, mais pour faire en sorte aussi que nos tablettes de nos pharmaciens ici soient bien garnies. Mais il est clair qu’à court terme le devoir du Gouvernement est de s’assurer que la santé et le confort des citoyens ne courent pas le risque d’être mis en péril.
NP : D’ailleurs que pensez-vous de la nouvelle politique du médicament du ministre de la Santé et des services sociaux, monsieur Philippe Couillard ?
MD : Cela est de très mauvaise augure. Pour moi la politique du médicament (celle qui prévalait avant) devait servir à discipliner un peu tout le monde, les compagnies pharmaceutiques entre autres, et aussi à mieux gérer le dossier des patients. On sait tous que l’absence de carte à puce empêche de pouvoir mieux être au fait de ce que nos personnes âgées ont à prendre comme médicaments. Un va voir un médecin et se faire prescrire quelque chose. Plus tard, il va voir un autre médecin pour se faire prescrire autre chose. Je pense qu’il y a un constat qui se fait que nos personnes âgées prennent peut-être beaucoup de médicament et que cette chose doit être mieux coordonnée. S’il faut admettre que des médicaments sont nécessaires pour soigner divers types de maladies, on est plusieurs à penser que si plusieurs de ces médicaments sont nécessaires, on pense aussi qu’il s’en prend beaucoup, beaucoup.
Donc la politique du médicament avait un de ces objectifs de discipliner la gestion de médicaments et également protéger l’autonomie de la personne. Maintenant que le constat que nous sommes forcés de faire avec cette nouvelle politique du médicament du ministre Couillard, c’est que les compagnies pharmaceutiques vont pouvoir augmenter leur prix. Je dois dire que ça augure mal.
NP : Dans un autre dossier qui semble devenir un enjeu de grande importance dans l’économie québécoise, la filière de la production de l’énergie éolienne, la fédération québécoise des municipalités s’apprête à entériner la demande de plusieurs de ses membres et elle prendra, vraisemblablement position en faveur de la nationalisation de l’éolien. Où campe l’ADQ en cette matière et pourquoi ?
MD : Nous ne sommes pas pour la nationalisation de l’éolien, parce qu’a priori, c’est une centralisation; les régions n’auront ni le pouvoir ni les retombées économiques. Les gens auront les éoliennes en pleine figure, mais sans pour autant avoir le pouvoir de dire où, quand et comment. Mais par contre, et même monsieur Charest l’a récemment reconnu, il y a une nécessité d’imposer des règles et un cadre de références, de ne pas laisser les municipalités et les MRC à elles-mêmes, il (monsieur Charest) se réveille tard, mais il y a une nécessité là-dessus.
NP : Est-ce que la simple instauration de quelques règles suffirait à discipliner le milieu des producteurs de l’énergie éolienne ?
MD : Mais le milieu a des pouvoirs. Les municipalités et les MRC ont des pouvoir en cette matière. Prenez l’exemple de ce qui se passe chez-nous dans l’Est du Québec; il y a des projets communautaires qui sont pilotés par les MRC. Il y a donc des mécanismes pour que le milieu puisse faire connaître son approbation, une approbation sociale ou non en regard de tel ou tel projet. Ce dont il faut s’assurer, c’est que le partage des redevances soit correct et équitable envers tous les partenaires. Jusqu’à maintenant par contre, les démonstrations indiquent que cela n’est pas très favorable autant à l’égard des communautés que des propriétaires terriens. On se rend compte qu’en Ontario ou ailleurs, les redevances et prix des terres sont plus élevés, avec un prix de l’énergie qui concurrence le marché nord-américain. Il faut donc être sensible à ce que les gens du milieu et les propriétaires terriens récupèrent leur juste part du gâteau.
NP : Un film projeté sur nos écrans montréalais prolonge un débat lancé en 2005 par le groupe des Lucides, il s’agit de L’Illusion tranquille. Un sondage récent démontre que la population québécoise ne partage en aucune manière les solutions draconiennes proposées par les Lucides afin de résorber la dette publique du Québec. Dégel des frais de scolarité, augmentation des prix de l’électricité par Hydro-Québec pour les rendre concurrentiels au prix du marché, etc… Jusqu’à quel point l’ADQ endosse-t-elle le discours des Lucides ?
MD : Ce que nous disons dans notre programme à propos des prix de l’électricité au Québec est de deux ordres :
1) Il faut cesser de geler les tarifs de l’électricité parce que nous ne faisons que les pelleter par avant. Il faut être conscient que tout augmente partout et en tout temps. Lorsqu’une organisation gèle ses tarifs, elle est tout de même aux prises avec la croissance du coût de l’ensemble de ses opérations qui, eux, ne gèlent jamais. Le salaire des employés poursuit également sa croissance et c’est normal.
2) Mais de l’autre côté, nous avons au Québec une classe moyenne qui est littéralement égorgée, et nous ne pouvons permettre un choc tarifaire des prix de l’électricité, comme le gouvernement libéral s’apprête à le faire dans le domaine de l’assurance automobile avec une augmentation drastique du permis de conduire et de l’immatriculation. Or à ce propos, de l’augmentation des tarifs, si on en reconnaît la nécessité, on croit à une approche équilibrée à l’égard des gens de la classe moyenne.
Quant aux autres points des Lucides, j’adhère au constat général. Le Québec est très endetté, nous avons vécu avec une bureaucratie très lourdes, une multitude d’organismes gouvernementaux dans tous les domaines, à tel point que nous manquons d’argent aujourd’hui pour l’essentiel des rôles de l’État. Nous, à l’ADQ, on s’est fait de l’école d’une « débureaucratisation » du Québec, d’une plus grande prudence dans les dépenses publiques. On se fait également de l’école d’arrêter ses gels de tarifs qui sont beaucoup plus des mesures politiques, opportunistes et électoralistes que responsables.
L’ADQ est un parti qui parle pour la classe moyenne et responsable. Ne faites que considérer un instant le mois de la rentrée à l’école. C’est terrible pour les familles à moyen et bas revenus. Lorsque ce mois-là se termine, ce n’est pas un mythe que de dire que les gens sont vraiment cassés à la fin de ce mois-là. Alors quand on nous parle de choc tarifaire, que soit de l’électricité, du permis de conduire et l’immatriculation, ce n’est vraiment pas tenir compte de la réalité de la classe moyenne québécoise.
NP : La famille semble être une des grandes priorités du programme de l’ADQ, monsieur Dumont. Des statistiques publiées récemment démontraient que la France, avec des politiques natalistes très efficaces, est en voie de devenir le pays le plus populeux du continent européen. Au Québec, un phénomène de baby-boom semble être observé depuis l’instauration du régime de congé parental.
1) Ne trouvez-vous pas curieux, monsieur Dumont, que le discours des Lucides, dans le but de résorber la dette québécoise, ne mentionne aucunement, dans ses solutions, une politique nataliste aussi agressive que celle instauré en France ?
MD : C’est un manque ! Et ce n’est pas le seul. Mais le document des Lucides ne contient que neuf pages, il ne s’agit pas d’un programme d’un parti, mais un constat de société. Et en ce qui regarde la famille et la natalité, je constate que c’est une faiblesse de ce document.
2) Convenez-vous que l’instauration d’une politique nataliste qui propulserait la démographie québécoise à la hausse sur une longue période en terme d’années et de décennies, devrait être la première solution à être mise en œuvre pour répondre aux inquiétudes des Lucides à propos de la dette publique du Québec ?
MD : Oui et non. On a un problème de dette versus un problème de démographie où il est trop tard pour la régler complètement. Un enfant qui vient au monde ces années-ci, effectivement, il sera sur le marché du travail dans une vingtaine d’années.
La dette que nous avons aujourd’hui, les augmentations de coûts du système de santé, la réduction du nombre de travailleurs, dans dix ou quinze ans d’ici, même si un effort très significatif est fait maintenant… il faut se préparer sur le plan de nos finances collectives et à bien préparer nos affaires aujourd’hui.
Écoutez, la question de la natalité, j’y crois fermement et c’est beaucoup plus large. Je crois à l’avenir du Québec à long terme et puis, après moi. Un mélange de solutions est nécessaire pour contrer le problème de la dette publique du Québec. La natalité pour un peuple qui vit un problème démographique est inévitable. Pour un peuple qui veut assurer la pérennité de sa langue, qui a travaillé à se faire reconnaître comme une nation, il est clair que cette nation-là est inclusive, elle intègre à sa langue et à sa culture des immigrants de partout à travers le monde. La natalité fait partie du processus naturel de la continuité de la culture et de la langue au Québec. Mais il est clair qu’on ne peut demeurer la société avec le plus faible taux de natalité au monde. Cela même à l’intérieur du Canada, notre poids ne fait que décliner et s’affaiblir. Il était un temps où représentions 25% de la population canadienne. Cela n’est plus vrai aujourd’hui, nous sommes autour des 23%. C’est un poids réel et politique qui s’affaiblit en même temps. Sans revenir à ce que nos grand-mères donnaient comme enfants par famille, il faut s’attaquer de manière très significative à la natalité. Et en même temps, il faut s’assurer que les gens qui veulent avoir des enfants, puissent être dans un contexte confortable pour le faire.
3) NP : Quelles sont les politiques familiales que l’ADQ mettrait de l’avant pour non seulement favoriser une croissance démographique, mais également pour permettre aux hommes et femmes s’engageant dans une vie parentale, de pouvoir y consacrer ce qu’exige le fait d’élever une famille ?
MD : Nous devons être clairs sur une chose dès le départ : le gouvernement actuel n’a pas de politique familiale. Il n’y a que le système des garderies. Nous ne sommes pas contre une politique de garderies, il faut en avoir une, mais ce n’est pas tout. Il s’agit là d’un ingrédient d’une politique familiale. Nous, à l’ADQ, nous proposons pour les familles qui n’ont pas recours à l’utilisation des garderies, le retour à l’allocation familiale et universelle. Deuxièmement, (et c’est inscrit dans le programme de l’ADQ), il y a l’allocation d’une somme spéciale de $5000 à la naissance du troisième (et les suivants) enfant, y incluant les adoptions. Car on veut aussi, pour les familles, simplifier les mécanismes d’adoption et aider financièrement les familles qui veulent adopter des enfants, car l’adoption coûte très cher. Et une troisième mesure qui fait sourire, et vous allez voir jusqu’à quel point il y a des incongruités dans notre système. Je me base sur notre propre expérience de famille chez-nous : la vasectomie est couverte par le régime d’assurance santé, le « rebranchement » l’est également. Mais les efforts de fertilité ne le sont aucunement. C’est un non-sens ! Alors nous à l’ADQ, nous proposons aux familles qui ont des problèmes de fertilité une aide financière pour les aider à avoir des enfants. Sans enlever quoi que ce soit aux uns, je pense qu’il faut couvrir les frais de ceux et celles qui ont des problèmes d’infertilité.
NP : Mais ce que j’évoquais dans ma question sans l’avoir nommé est la conciliation travail-famille.
MD : C’est vrai qu’il y a des efforts à faire de ce côté. Mais je me dis que si on aide les familles au plan financier, il va se créer des marges de manœuvre allant dans le sens de cette conciliation-là.
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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projet...
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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projets plein la tête et des rêves à réaliser.
Après avoir obtenu un premier diplôme universitaire en philosophie au milieu des années ’90, Normand Perry débute sa vie publique comme pamphlétaire, exprimant ses opinions librement, ces dernières étant publiées régulièrement dans les journaux régionaux, les quotidiens et divers sites Web.
Depuis avril 2004, il travaille chez [Soleil communication de marque->http://www.soleilcom.com/], agence de publicité montréalaise, où il est au développement des affaires, en veille stratégique et aux relations publiques.
Depuis juillet 2010, il s’est vu confié un projet radiophonique à [l’antenne de Radio Ville-Marie->http://www.radiovm.com/index.aspx] où il conçoit, réalise, anime et supervise le montage d’une émission portant sur l’orthodoxie chrétienne au Québec : [Voix Orthodoxes->http://www.voixorthodoxes.org/].
Sa plume va le conduire en politique active.
Après s’être fait connaître comme pamphlétaire à partir du début des années 2000 dans sa région du Suroît, il se fait remarquer, et on lui propose la présidence de circonscription au Parti Québecois dans Soulanges au début 2005. Suite à la démission inattendue de Bernard Landry en juin 2005 comme chef de cette formation politique, Normand Perry appuie d’emblée la candidature de Louis Bernard tout en s’opposant farouchement à l’élection d’André Boisclair. Lorsque ce dernier remporte la chefferie du PQ en novembre 2005, Normand Perry démissionne de sa présidence et quitte le PQ sur-le-champ.
A l’automne de la même année il se fait élire au conseil municipal à Les Coteaux dans la circonscription de Soulanges au Québec. Il se voit confier notamment les responsabilités du comité des loisirs, où conçoit et implante un programme de subvention à l’activité sportive pour les jeunes; il occupe la vice-présidence du HLM, il aussi responsable de la sécurité publique et participe activement à la fondation de la Régie inter municipale des Pompiers du Lac-St-François (fusion des services des incendies de Les Coteaux et St-Zotique).
Lors de la création du nouveau parti politique Québec solidaire en février 2006, il en devient membre et participe au congrès de fondation à Montréal. Il se porte candidat aux élections provinciales de mars 2007 pour cette formation politique dans la circonscription de Beauharnois.
Après ces quelques années en politique active, il poursuit son œuvre de réflexion pamphlétaire, notamment sur le [Blogue de Normand Perry->http://normandperry.blogspot.com/] tout comme sur Vigile et bien d’autres médias québécois
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1 commentaire
Michel Guay Répondre
6 février 2007L'unique question qui mérrite d.être posée à Mario Dumont est : Pourquoi il veut des pouvoirs provinciaux et régionaux au lieu de voter pour des plein pouvoir nationaux et internationaux ?