Il se passe rarement une journée sans qu'on entende parler de pénurie de main-d'oeuvre dans plusieurs secteurs du marché du travail.
Qu'on se console en se disant que la situation est comparable à celle de nombreux autres pays occidentaux. Ce n'est pas pire ici qu'ailleurs.
Et malgré ce qu'en disent certains employeurs et grosses compagnies, inconscients des conséquences néfastes sur la préservation de l'identité collective et de la paix sociale, et qui ne songent qu'à leur profit personnel, la solution pratique ne se trouve pas dans plus d'immigration, loin de là.
Le Québec a déjà largement dépassé sa capacité d'intégration des nouveaux immigrants, surtout ceux qui viennent des pays sous-développés qui refusent de prendre part aux enjeux et objectifs de la nation québécoise de souche, à commencer par l'apprentissage de la seule langue officielle du Québec, le français. Et c'est sans parler du fardeau social que plusieurs finissent par devenir. On le constate dans la métropole cosmopolitisée et anglicisée à outrance, où le Québécois authentique ne s'y retrouve plus.
C'est pourquoi il est clair que l'immigration doit plutôt diminuer. L'embauche de travailleurs étrangers temporaires peut être considérée, comme on le fait déjà pour les travailleurs saisonniers dans les champs. Lorsqu'on n'a plus besoin d'eux, ils s'en retournent enrichis dans leur famille.
Pour remplacer l'immigration massive aux conséquences négatives et qui nuit plus qu'elle n'aide, pourquoi ne pas faire appel aux femmes à la maison qui sont plus nombreuses qu'on ne croit, une main-d'oeuvre valable et utile qu'on sous-estime encore trop, et qui sont peut-être une partie de la solution.
Plusieurs catégories de femmes au foyer pourraient se montrer intéressées à retourner sur le marché du travail, pour les raisons habituelles: avoir plus d'argent à dépenser pour de petits luxes, socialiser, se sentir utile, connaître l'esprit d'équipe, accomplir des tâches valorisantes, bref, être actif.
Quelles catégories de femmes au foyer peut-on aller chercher avec un peu d'habileté et de persuasion?
1- les nouvellement retraitées ou celles plus anciennes.
Aux dernières élections municipales, ma coéquipière était une avocate nouvellement retraitée depuis à peine juillet. Elle m'a confié avoir choisi le travail aux élections pour se désennuyer un peu, et que les cours de yoga et d'aquarelle ne suffisaient plus. Et elle n'est pas la seule à se morfondre rapidement après la prise de retraite, surtout si elle est hâtive. Voilà la candidate rêvée pour un retour rapide sur le marché du travail!
2- les femmes au foyer qui n'ont plus travaillé depuis leur mariage (et il y en a plus qu'on ne croit).
À mon supermarché de quartier, on embauche depuis quelque temps des dames mûres qui deviennent vite les favorites de la clientèle. Elles sont accueillantes, nous reconnaissent, nous font une petite conversation qui nous met de bonne humeur et fidélisent la clientèle, contrairement aux caissiers plus jeunes qui ne vous regardent même pas et ne vous adressent jamais la parole.
3- les femmes qui élèvent leurs enfants à la maison de la naissance jusqu'à leur majorité.
Peut-être cette catégorie pourrait-elle envisager le travail à temps partiel, ne serait-ce que pour se changer les idées un peu.
4- les jeunes mères qui prennent un long congé parental jusqu'à ce que l'enfant aille à l'école, de 0 à 5 ans. Ces dernières pourraient être incitées à abréger cette période d'un an ou deux.
5- n'oublions pas les plus jeunes. Il existe un certain nombre de jeunes filles décrocheuses de 15 à 25 ans qui restent à la maison familiale à traîner. C'est à leurs parents de les motiver à se trouver du travail en y mettant la pression nécessaire, ou à défaut de retourner aux études.
Additionnez toutes les candidates potentielles appartenant à ces catégories et vous obtiendrez des dizaines de milliers de travailleuses qui sauront se rendre utiles au marché du travail et répondre à une bonne partie des besoins actuels.
On pourrait imaginer un programme gouvernemental d'incitation au retour au travail, avec des mesures comme des crédits ou des exemptions fiscales augmentant avec le nombre d'années passées hors du marché du travail.
Cette approche a fait ses preuves pour recruter des préposés aux bénéficiaires ou favoriser le retour au travail des infirmières retraitées.
En conclusion, on peut affirmer qu'il y a une quantité appréciable de nouvelles travailleuses à aller chercher et à ramener sur le marché du travail pour pallier à la pénurie de main-d'oeuvre.
Vive les travailleuses québécoises!
(Photo d'en-tête: gracieuseté de l'auteur)
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1 commentaire
Normand Bélair Répondre
23 novembre 2021Bravo, beau texte.
Merci.