Jean Philippe Angers - La chef du Parti québécois, Pauline Marois, a présenté, dimanche, à Montréal, ses projets sur la question nationale, détaillant les mesures qu'elle compte prendre avant d'en arriver à un éventuel référendum sur la souveraineté du Québec.
Mme Marois a résumé son programme qu'elle a intitulé «Plan pour un Québec souverain» en disant vouloir passer de l'approche du «tout ou rien» à celle du «toujours plus pour les Québécois». La chef du PQ souhaite «rompre avec l'immobilisme» grâce à ce plan qui doit être discuté et bonifié d'ici la tenue du prochain congrès national, au printemps 2011.
Le plan propose de freiner et de combattre les intrusions du gouvernement fédéral dans les compétences exclusives du Québec. Un gouvernement du Parti québécois s'assurerait qu'Ottawa se retire des champs de compétence exclusifs avec une compensation financière pleine et entière pour le Québec.
Un gouvernement du PQ ferait aussi en sorte d'assumer pleinement tous les pouvoirs de la province, en affirmant les valeurs québécoises notamment la primauté de la langue française, égalité entre les femmes et les hommes et la laïcité des institutions publiques et en les enchâssant dans la Charte des droits et libertés de la personne.
Une constitution et une citoyenneté québécoise seraient adoptées et des gestes seraient posés à l'égard de l'enseignement de l'histoire, de la protection de la langue et de l'indépendance énergétique.
Le PQ prévoit adopter une nouvelle loi 101 et lui donner un réel statut de Charte, afin notamment de s'assurer de la francisation des entreprises et des commerces de moins de 50 employés et que le français soit la langue de l'administration dans ses relations avec les entreprises et les citoyens.
Le plan propose aussi de redéfinir l'espace législatif partagé avec Ottawa pour que le Québec assume ses responsabilités notamment dans les domaines de l'immigration et de l'environnement.
Le PQ souhaite également la création d'un rapport d'impôt unique.
Mme Marois a souligné que toutes ces actions pouvaient se réaliser dans le cadre constitutionnel actuel. «Si (le gouvernement canadien) n'est pas capable de respecter sa constitution, on a un problème», a-t-elle fait valoir, ajoutant que le premier ministre Jean Charest «ne demande rien et n'obtient rien».
La chef du PQ a affirmé qu'elle ne proposait pas de «référendums à répétition», faisant référence à l'hypothèse de référendums sectoriels portant sur autre chose que la souveraineté.
«D'ici le moment où un référendum gagnant proclamera la souveraineté du Québec, le Parti québécois a le devoir de proposer aux Québécois une démarche qui les fera avancer et qui nous rapprochera de notre souveraineté», a déclaré Mme Marois en conférence de presse, accompagnée du député de Borduas, Pierre Curzi, et du président du Parti québécois, Jonathan Valois.
Elle a réitéré que l'objectif ultime du parti était de tenir un référendum sur la souveraineté du Québec, mais que beaucoup de gestes pouvaient être poser d'ici là «pour faire avancer les Québécois».
Elle a dit que le PQ voulait utiliser «toutes les compétences du Québec pour faire avancer les Québécois». «Nous allons nous faire élire sur ce mandat», a assuré Mme Marois.
Selon Mme Marois, il s'agit aussi d'un «instrument de mobilisation» pour le mouvement souverainiste. «Les militants du PQ auront l'occasion de débattre de ces projets avec leurs concitoyens, pour arriver en campagne électorale avec un plan clair et sans doute bonifié», a-t-elle expliqué.
«Notre objectif est de tenir un seul référendum, sur la souveraineté du Québec (...) lorsque nous serons prêts à le faire et lorsque nous aurons la conviction que nous avons un appui majoritaire de la population», a ajouté Mme Marois.
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