Pas d’autres Musulmans au Québec

Respectons les droits acquis de ceux qui sont déjà parmi nous…. Mais n’en acceptons plus !

Les points sur les i


Depuis quelques jours, dans la foulée de cette affaire de minarets interdits en Suisse, on parle beaucoup de racisme en France, en en détournant le sens. On établit aussi souvent le parallèle Islam-chrétienté de façon qui me semble abusive. Ce que j’en dis ici me semble conforme à la réalité
L’Islam est la plus jeune et la plus “avancée” des grandes religions monothéistes. Elle préconise un seul champ, sans solution de continuité, du politique, du social et du religieux. L’Islam est totalitaire, au sens strict du terme, comme aucune idéologie occidentale n”a pu l’être, car il a fait l’économie d’un détour par l’individualisme et la notion de nation.
L’islam est un engagement total. On ne peut être un Musulman dans le vrai sens du terme et reconnaître une separation entre la religion et l’État qui définirait pour chacun un domaine où il est souverain, les mettant ainsi sur un pied d’égalité. Pour un Musulman, c’est une hérésie. Dans la problématique de l’Islam, l’idée d’une séparation entre le religion et l’État est régressive et tous les concepts que nous étayons de cette idée de séparation, comme la laïcité, sont simplement non-avenus.
La laïcité est un concept inacceptable pour un vrai Musulman. Il n’y a donc pas de façon dont un bon Musulman puisse être une bon citoyen français ou canadien. Il y a incompatibilité. Aussi longtemps qu’on ne tient pas compte de cette incompatibilité, on est dans l’incompréhension ou l’hypocrisie… et on dit des bêtises. Il est inintelligent de discuter d’une relation Occident-Islam avec des Musulmans à partir des principes et des critères de l’Occident.
J’insiste pour dire que cette vision totalitaire que préconise l’Islam N’EST PAS ABSURDE ni intrinsèquement MAUVAISE. Rien ne dit que ce n’est pas celle qui prévaudra, car notre démocratie, devenue pure corruption, est loin aujourd’hui d’avoir le haut du pavé dans ce débat. Je dis seulement que l’Islam et notre vision occidentale du monde sont incompatibles. Il n’y a rien a gagner à vouloir les faire cohabiter.
La démonstration de l’inacceptabilité des Mulsulmans en Occident – se termine quand on accepte que la fusion entre le religieux et le politique – qui est ESSENTIELLE à l’Islam - fait de tout Musulman un objecteur de conscience à toute gouvernance civile dans tout pays ou ne s’applique pas la sharia. Il ne peut se soumettre de bonne foi aux lois d’un pays comme la France ou le Canada, et ne peut viser qu’à renverser cette gouvernance. Est-ce le citoyen que l’on veut ? Comment le Musulman, qui ne PEUT reconnaître la légitimité absolue de la loi canadienne au Canada, aurait-il sa place au Canada ?
Quand on parle des Musulmans « modérés », on joue sur les mots et on triche. Si un Musulman est modéré au point de vouloir s’intégrer à la vision du monde d’un citoyen laïque de France ou du Canada, il n’est plus un Musulman. Il est un “laique postislamique”, comme il y a des millions de “laiques postchrétiens” en Occident. Ce n’est pas lui qui fait problème. Il est aussi assimilable que tous les autres qui sont venus et dont les enfants ou petits enfants sont indiscernables des autres citoyens de souche. Le postislamique est le bienvenu, quel que soit son pays d’origine ou sa couleur de peau.
Le problème, c’est celui qui veut rester un Musulman et est donc imperméable à l’idée de séparation entre la religion et l’État. On ne règlera pas ce problème en jouant sur les mots, mais en disant clairement que ce Musulman n’a pas plus sa place au Québec que je n’aurais la mienne à La Mecque. Je suis en principe passible de la peine de mort si j’entre à La Mecque.
Beaucoup de gens imaginent La Mecque comme le Vatican : un église et quelques dépendances. La Mecque est en fait une ville plus populeuse que Marseille, dont l’existence comme entité civile indépendante de son caractère religieux est niée au point que les non-musulmans n’y sont pas admis. Comment mieux exprimer que Islam et État sont indissociables ?
Je souligne, encore une fois, que je n’ai pas de querelle avec l’Islam. Seulement avec l’Islam en Occident… Le problème que pose l’intégration de cette minorité en au Québec découle de cette fusion-confusion entre religion et identité. Beaucoup de postislamiques ne demandent sans doute qu’à être intégrés et assimilés. Ils se disent Musulmans, simplement parce qu’ils ne savent pas se définir autrement que comme Musulmans ! Problème tragique, car leur volonté d’intégration est perçue par les autres comme une apostasie.
Leur assimilation est alors rendue plus difficile dans le contexte d’une contrainte et de l’ostracisme de leur communauté. D’où cette notion qui semble paradoxale, mais qui est pourtant bien évidente, que l’intégration des “postislamiques” - qui peuvent devenir d’excellents citoyens canadiens – sera d’autant plus facile qu’il y aura moins de “Musulmans” au Canada et au Québec
Respectons les droits acquis de ceux qui sont déjà parmi nous…. Mais n’en acceptons plus !
http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/03/12/170-les-quant-a-soi/
http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/03/12/173-un-brin-de-causette/
Pierre JC Allard

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Pierre JC Allard18 articles

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[Avocat (1957), économiste (1965)->http://nouvellesociete.wordpress.com/auteur/]. Premier directeur général de la Main-d’oeuvre au gouvernement du Québec, directeur général de l’Institut de Recherches et de Normalisation Économique et Scientifique (IRNES) et vice-président adjoint (Finance/Administration) du Groupe SNC.





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