Partir ou se faire éjecter

Recomposition politique au Québec - 2011



Le 30 juin 2004, Le Devoir publiait une lettre que je lui envoyais, intitulée «Démission en bloc du Bloc», dans laquelle je démontrais comment le Canada venait de se sortir du Québec et dans le même souffle, l'obligation du Québec à sortir du Canada.
J'écrivais que «la voie la plus directe et la plus incontestablement légitime de le faire actuellement serait que les 54 députés du Bloc québécois démissionnent en bloc». Malheureusement, conditionnés par notre aliénation séculaire, nous avons cru, à ce moment, comme aujourd'hui (jusqu'à avant-hier), que ce parti avait les moyens de ses ambitions: défendre les intérêts du Québec dans le Parlement canadien, jusqu'à l'avènement de l'indépendance. Erreur magistrale. Dans le meilleur des cas, le Bloc québécois n'a pu que retarder l'adoption des lois les plus néfastes à l'existence nationale du peuple québécois. Ce qui, avec raison, horripilait le Canada, une nation qui a ses propres aspirations et objectifs à réaliser pour être elle-même.
Le 2 mai, ironie suprême, grâce au vote massif de la nation québécoise en faveur du NPD, la nation canadienne s'est débarrassée d'un de ses obstacles majeurs à se gouverner librement selon ses intérêts et besoins, ses aspirations. Et ce ne sont pas les quatre survivants de la débâcle qui y changeront un seul iota. Reste donc au Bloc québécois la décision de quitter honorablement le bateau, avant d'être mis à l'eau sur un radeau de sauvetage percé.
***
Andrée Ferretti - Le 4 mai 2011

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Andrée Ferretti124 articles

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"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "

Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille modeste, elle fut
l'une des premières femmes à adhérer au mouvement souverainiste québécois
en 1958.Vice-présidente du Rassemblement pour l'indépendance nationale, elle
représente la tendance la plus radicale du parti, privilégiant l'agitation sociale
au-dessus de la voie électorale. Démissionnaire du parti suite à une crise
interne, elle fonde le Front de libération populaire (FLP) en mars 1968.Pendant
les années 1970, elle publie plusieurs textes en faveur de l'indépendance dans
Le Devoir et Parti pris tout en poursuivant des études philosophiques. En 1979,
la Société Saint-Jean-Baptiste la désigne patriote de l'année.
Avec Gaston Miron, elle a notamment a écrit un recueil de textes sur
l'indépendance. Elle a aussi publié plusieurs romans chez VLB éditeur et la
maison d'édition Typo.





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