Réplique à Pierre Curzi

Partir, c'est mourir

Le français — la dynamique du déclin

« Le plus important, à mes yeux, est le fait que les francophones de l'île ont quitté massivement Montréal pour s'établir en banlieue.» C’est de cette façon que le député de Borduas, Pierre Curzi explique l’anglicisation de Montréal, dans [une lettre au Devoir->22205] (1er octobre 2009). Les «francophones» qu’il n’ose pas nommer «Québécois», ont quitté l’île!
L’anglicisation de Montréal, cher Monsieur, vient en partie du fait que nous sur-finançons honteusement les institutions de langue anglaise. Peut-être n’êtes-vous pas au courant, mais votre parti se montre favorable à la construction d’un méga-centre hospitalier pour les Anglais afin qu’ils puissent continuer à faire bande à part. Et tandis que l’UQAM croule sous les dettes, les cégeps et universités de langue anglaise prennent de l’expansion.
Votre parti semble aussi tenir pour acquis que le Québec a un besoin effréné d’immigrants pour combler un soi-disant déficit démographique et de main-d’œuvre. Or le Québec, à l’instar du reste de la planète, connaît une grave crise économique. Il ne possède pas, non plus, les structures pour accueillir une population immigrante aussi importante laquelle, dans une proportion de plus de 85%, choisit de s’installer à Montréal.
Les nouveaux arrivants, précisons-le, ne sont pas obligés d’apprendre le français et estiment, pour la plupart, que l’anglais leur est plus utile. Rappelons également qu’en 1996, le Parti que vous représentez à l’Assemblée nationale et qui était au pouvoir, démantibulait les Centres d’Orientation et de Francisation des Immigrants (COFI) donnant ainsi à penser que le français n’était pas une priorité. Le message a été reçu.
Les Québécois sont, à Montréal, devenus une minorité audible. La ville semble avoir été assiégée. Dans les écoles primaires, les enfants qui parlent français, s’ennuient. Ils sont démotivés. Les enfants d’immigrants, de leur côté, se préparent à un avenir en anglais, dans des institutions de bonne réputation. Le gouvernement, dans le but d’aider leurs parents à intégrer le marché du travail, leur paie des cours d’anglais. Le français est relégué au rang de langue «atout». Et, les Québécois, minoritaires, s’en vont.
D’assister à l’anglicisation de Montréal et des environs n’est pas un spectacle réjouissant. Il faut avoir le cœur bien accroché. Plutôt que de supplier les Québécois de revenir en ville, parlez leur donc d’un moratoire sur l’immigration, de l’obligation pour tous de fréquenter les cégeps français, de l’obligation d’apprendre le français, de la nécessité de faire l’indépendance du Québec. Valorisez le français plutôt que de faire la promotion de l’anglais. Et prêchez donc par l’exemple.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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8 commentaires

  • Pierre Schneider Répondre

    5 octobre 2009

    Tout à fait d'accord avec vous, madame Moreno. Pierre Curzi et ses collègues du Pq se ferment délibérément les yeux devant les faits que vous mentionnez, probablement par peur de passer pour racistes ! Eh oui, nous en sommes rendus là, alors que les racistes (le vote référendaire en bloc des anglos et des allos l'a bien prouvé) s'acharnent à projeter leur haine contre nous.
    Il faut être complètement déconnecté de la réalité montréalaise pour tenir des propos comme ceux qu'a tenus Curzi. Il devrait avoir honte, lui et ses semblables, d'appuyer le financement indécent d'un deuxième méga hôpital pour continuer d'angliciser la métropole du Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 octobre 2009

    S'en est rendu que je m'arrange pour descendre le moins possible à Montréal
    tellement que je trouve que cette ville me ressemble de moins en moins. On se croirait
    à Ottawa et bientôt si rien n'est fait pour corriger la situation, on se croira à Toronto. Nos élus politiques ont complètement abdiqué suite au dernier référendum qui
    aurait été gagnant, j'en suis sûr, si le PQ s'était chargé de faire de l'éducation
    politique depuis sa formation. Les seules fois qu'ils ont parlé de la nécessité de la
    souveraineté (que je déteste ce mot tellement l'impact est faible!), c'était lors des
    référendums de 1980 et de 1995 soit l'équivalent de 2 mois. C'est pas fort!
    Madame Marois que je condidère
    être pour un fédéralisme renouvelé (je lui souhaite bonne chance!) s'est disqualifiée complètement avec sa
    fameuse déclaration sur le bilinguisme dans l'éducation. En plus, elle manque totalement de leadership surtout dans le contexte difficile que nous traversons pour la survie de notre langue et de notre culture.
    Allons-nous abdiquer après 450 années d'histoire en cette terre d'Amérique? Nous
    sommes à l'heure des choix: nous choisissons entre le Canada et l'assimilation ou
    le Québec pour notre plein épanouissement culturel et collectif. Et ce choix doit passer
    par une élection décisionnelle suivie d'une constitution par le peuple et pour le
    peuple. Dehors la monarchie! Vive la République du Québec! Rien n'est plus précieux
    que la liberté et l'indépendance!
    André Gignac 4-10-09

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2009

    Bien dit madame Moreno. Les solutions que vous proposées sont tellement appropriées et faciles d'application que je crains qu'encore une fois une Commission soit formée pour étudier le tout. À nos frais naturellement....
    Et lorsque le rapport d'une telle Commission sera soumis, alors pour s'assurer du bien fondé du dit rapport, une autre Commission sera nommée.
    André Drouin
    Hérouxville

  • Marcel Haché Répondre

    3 octobre 2009

    Curzi est en phase avec Louise Beaudoin, qui fait un beau texte sur l’énigme du Liban dans Le Devoir de ce samedi matin.
    L’énigme, pour elle, c’est l’alliance entre Michel Aoun, chef chrétien, et le Herzbollah. Mais pour moi, l’énigme, c’est plus ces 50000 canadiens libanais qui avaient été piégés au Liban lors de la dernière guerre menée par Israel. Y sont-ils retournés, depuis, au Liban ? Y sont-ils encore ces canadiens ?
    Mme Beaudoin va au Liban. De Québec, Curzi nous parle de Montréal. Mais tous les deux témoignent innocemment de l’abandon du peuple québécois. Des « francophones » de Montréal et de la banlieue !
    C’est bien le peuple canadien-français qui a élu récemment dans Rivière du Loup. Et c’est bien le peuple québécois qui a élu plus récemment dans Rousseau. Des deux comtés, c’est bien le comté de Rousseau qui est le plus près de Montréal !
    Comment ça se fait que des champions de la « question nationale » ne soient pas capables de Nous défendre ?
    Merci pour votre texte Caroline Moreno

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2009

    Madame Moreno,
    Finissons-en une fois pour toutes, et s’il vous plaît, faites-nous savoir ce qu’est pour vous un « Québécois » tel qu’indiqué dans votre texte.
    JLP

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2009

    Belle réponse Mme Moreno. Veuillez envoyer votre texte à tous les députés. Voilà pourquoi je vais manifester lundi:
    CONTRE LA FÉDÉRATION CANADIENNE
    POUR LE PAYS DU QUÉBEC
    (Hommage à Pierre Falardeau, nous continuons le combat)
    Lundi le 5 octobre 2009 à 12h30
    - À Montréal, au coin de la rue Ste-Catherine et de l’avenue McGill Collège, suivie d’une marche jusqu’au bureau du Premier Ministre M. Charest au coin de l’avenue McGill Collège et de la rue Sherbrooke.
    Armons-nous de drapeaux du Québec, de nos votes, de notre parole et de nos écrits !
    FINIE LA MONARCHIE ANGLAISE !
    À BAS LE DRAPEAU DU CANADA !
    FINIE LA GUERRE EN AFGHANISTAN !
    UN SEUL MÉGAHÔPITAL À MONTRÉAL EN FRANÇAIS !
    PAS DE TAXATION SANS REPRÉSENTATION!
    QUÉBEC UN PAYS !
    • 73 % des Québécois(es) sont contre la guerre en Afghanistan, selon un sondage EKOS le 16 juillet 2009, mais le gouvernement fédéral n’écoute pas les Québécois(es).
    • 86 % des Québécois(es) sont contre la monarchie, selon un sondage de l’Institut Strategic Councel le 1er juillet 2009, mais cela n’empêche pas au Lieutenant-gouverneur et au Gouverneur-général de nous gouverner.

    • 90 % des Québécois(es) francophones estiment que la langue française est menacée à Montréal, selon un sondage web Léger Marketing le 22 juin 2009, mais tant que le Québec restera une province, le français n’aura jamais le statut de langue nationale, et le Québec n’aura jamais tous les pouvoirs en matière de langue et de culture.

    . 76 % des Québécois(es) sont favorables à la construction d’un seul méga hôpital à Montréal, selon un sondage CROP le 26 mars 2006, mais cela n’empêche pas le gouvernement de favoriser l’anglicisation des services de la santé à Montréal et de réduire la disponibilité des ressources en régions.
    • 62% des Québécois(es) sont pour la souveraineté du Québec, selon un sondage CROP/NP le 28 septembre 1991, mais le drapeau du Canada flotte encore sur nos terres et nous envoyons toujours des impôts au gouvernement anglais d’Ottawa.
    Unissons-nous pour un gouvernement souverainiste/indépendantiste à Québec et la reconnaissance d’un pays du Québec
    VIVE LE QUÉBE LIBRE
    Mille et une raisons pour que le Québec devienne un pays : http://www.coalitionsouverainiste.com/1001raisons.aspx

  • Tremblay Sylvain Répondre

    3 octobre 2009

    «avant de cibler les raisons pour lesquelles les francophones quittent l’île et avant de développer des politiques de retour vers Montréal, il faut établir un consensus parmi tous les Québécois qui ont à coeur la survie de la langue française : le retour des francophones à Montréal est une condition nécessaire au renversement de l’anglicisation du coeur économique du Québec» - Pierre Curzi.
    C'est gênant, m. Curzi est "porte-parole de l’opposition officielle en matière de langue", et il pense celà. Autant dire qu'il n'y en n'a pas d'opposition officielle en matière de langue, m. Charest et ses députés peuvent faire ce qu'ils veulent, nous bourrer d'immigrants anglophones et anglophiles, bourrer les poches des institutions et corporations qui nous anglicisent, il n'y a pas de gardien de but, la voie est libre, le diable est aux vaches. Vous l'avez, m. Curzi, votre réponse, madame Moreno vous le dit noir sur blanc, c'est clair et net, ce n'est pas de la faute des francophones qui quittent l'île, ils ont le droit de vivre où ils veulent, ce n'est pas de vos affaires, et ce n'est pas de l'affaire du gouvernement non plus. Les solutions, madame Moreno vous les donne, et je pense bien qu'il n'y a pas besoin de grosse enquête pour comprendre qu'elle a raison. Je pense celà aussi, et je l'appuie totalement.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2009

    Bien dit! Et Bravo! Directement dans l'oeil du cyclone, chère Caroline.
    En effet, il faut avoir le coeur solide pour voir et entendre ce que je vois ici au centre-ville et dans le métro. C'est de plus en plus désolant et inquiétant. Et là, ne parlons pas de la propreté... Si ce n'était des commerçants immigrants qui me respectent et qui m'aiment bien, je quitterais aussi. Combien de temps ces commerçants immigrants tiendront-ils le coup? Je me le demande.
    Le PQ aura-t-il le courage de donner un coup de barre vigoureux? Donner le signal de la fin de la récréation?
    Hélas, il a pris l'habitude, tel le BQ à Ottawa, de fonctionner dans un environnement, une mentalité anglophones et il semble trouver cela normal. Le PQ serait-il colonisé à ce point? Leur locomotive va dans toutes les directions...électorales...
    Pourra-t-on voter pour des partisans du bilinguisme de plus en plus institutionnalisé? Doit-on encourager par scrutin cette arnaque?
    Marie Mance Vallée