Parti québécois - Le SPQ libre ne se laissera pas enterrer facilement

PQ - Pauline : gouverner mais encore ?....

Pauline Marois peut bien projeter de faire un grand ménage au Parti québécois, le SPQ libre ne se laissera pas enterrer facilement, prévient le président de ce club politique, Marc Laviolette.
«Dans le PQ, il y a différents courants. On a le droit d'exister au même titre que les autres. Je ne vois pas pourquoi on disparaîtrait», a affirmé M. Laviolette hier lors d'un entretien téléphonique avec Le Devoir.
Marc Laviolette réagissait au questionnement soulevé depuis quelques jours par l'entourage de Mme Marois à propos de la pérennité du SPQ libre (Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre) au sein du Parti québécois. La réflexion de la nouvelle chef péquiste aurait été nourrie par la tournée régionale qu'elle a faite avant de prendre les rênes de sa formation politique. Certains péquistes rencontrés dans les diverses circonscriptions auraient critiqué le fait qu'il y a deux catégories de membres au PQ: ceux du SPQ libre et les autres.
En fait, le problème provient de la grande influence des membres de ce club politique dont la naissance avait été autorisée par Bernard Landry et qu'André Boisclair n'a pas remis en question. Militants rompus aux règles d'assemblée strictes, à la discipline de rédaction de propositions et aux arguments rodés au quart de tour, les membres du SPQ libre ont participé à la «saison des idées». D'aucuns diront qu'ils ont pris les débats d'assaut. Du coup, l'impulsion à gauche donnée au programme du Parti québécois leur est attribuée. Compte tenu des résultats électoraux du 26 mars, qui ont relégué le PQ au troisième rang, cela soulève maintenant des critiques.
Mais Marc Laviolette estime que le pouvoir du SPQ libre n'est pas aussi considérable qu'on le dit. Pourtant, ce club politique a droit à deux délégués lors des réunions du conseil national et à un représentant au sein de la conférence régionale des présidents.
Avec l'arrivée de Pauline Marois à la tête du PQ, la semaine dernière, son intention clairement annoncée de mettre au rancart la mécanique référendaire et sa volonté de moderniser la social-démocratie -- bref, son objectif faire les choses autrement --, l'existence du SPQ libre est discutée. Mais la situation n'inquiète pas le moins du monde Marc Laviolette. «Ça prend un congrès pour changer les statuts», a-t-il affirmé, rappelant que le prochain est prévu en 2009, à moins qu'un congrès spécial ou d'orientation ne soit convoqué.
M. Laviolette entend lui aussi les critiques, notamment celles de l'ancien ministre Joseph Facal, ami de Pauline Marois et signataire du manifeste des «lucides». Pour cet ancien président de la CSN, «l'avenir n'est pas à droite».
«Mme Marois était dans la salle quand le programme a été adopté. Elle a voté pour ça. Il y a bien du monde qui s'essuie les pieds sur le programme par les temps qui courent. Je ne vois pas ce qui est dépassé dans ce programme», a-t-il ajouté.
Lorsqu'elle a officiellement lancé sa candidature à la direction du PQ, en mai dernier, Pauline Marois a indiqué que le PQ devait se recentrer. Se radicaliser, a-t-elle prévenu, constitue «une recette assurée pour la marginalisation, pour le suicide».
Mais pour l'instant, le président du SPQ libre estime que l'État plus efficace que propose Mme Marois n'est pas défini. Pourtant, M. Laviolette et quelques-uns de ses compagnons du SPQ libre ont rencontré Mme Marois récemment. «On ne sait pas ce qu'elle veut faire. Moderniser la social-démocratie, on verra. [...] Pour l'instant, il n'y a rien sur la table, sauf une déclaration générale. Le PQ est au centre-gauche et c'est très bien comme ça», a-t-il fait valoir.
La nouvelle chef péquiste entend préciser sa vision des choses dès l'automne. Pour l'instant, elle s'emploie à mettre de l'ordre dans l'organisation interne de son parti. Et il n'est pas question de faire quelque commentaire que ce soit sur l'éventuelle disparition du SPQ libre. Le changement d'approche de Pauline Marois consiste également à ne plus déballer les états d'âme du PQ sur la place publique. Comme les partis adverses, le PQ tentera dorénavant de laver son linge sale en famille.
Mais ce souhait ne risque pas vraiment de faire taire les militants, du moins pas ceux du SPQ libre. En janvier dernier, Marc Laviolette avait vertement critiqué le chef d'alors, André Boisclair, qui avait affirmé que l'ère des gouvernements péquistes «copain copain» avec les centrales syndicales était chose du passé. M. Boisclair avait par la suite apporté des nuances, affirmant que le PQ n'est pas antisyndical. M. Laviolette ne regrette pas ses commentaires: «Il avait dit des insanités.»
M. Laviolette a maintenant laissé entendre qu'un changement de position du PQ en ce qui a trait au dégel des droits de scolarité ne passera pas comme une lettre à la poste. Un débat est à prévoir, dit-il.
Le SPQ libre est un organisme à but non lucratif créé en mai 2004 et visant à faire de l'éducation populaire. Il compte environ 200 membres.


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