Old Harry. C'est 100%... sur ce que le Canada décidera!

Charest explicite son projet : de gré ou de force intégrer le Québec dans le Canada

Old Harry - gisement d’hydrocarbures

Ils en débattaient depuis longtemps. L'imminence de la campagne électorale canadienne aidant, une entente est intervenue. Comme il en était pour les provinces du Canada, Québec allait retirer 100% de ses dividendes. Le litige entourant le gisement Old Harry était enfin réglé. La ministre Normandeau triomphait. Il fallait se réjouir. Ce que nous fîmes. 48 heures plus tard, les détails fuitaient. C'est 100% des dividendes qui vont à Ottawa et qu'Ottawa reversera à Québec en fonction de la portion qu'il définira comme appartenant au Québec. Le plat de lentilles!
D'abord, la question des dividendes. De tout temps le Québec a apporté un soin jaloux à protéger ses rentrées de fonds. Duplessis s'était opposé à ce que le Canada perçoive en son nom l'impôt sur le revenu. Jean Lesage, en 1964, dans son accord avec Lester B. Pearson, avait élargi l'assiette fiscale du Québec en rendant automatique le virement d'un certain nombre de points de fiscalité. Robert Bourassa, en 1991, avait non seulement conservé l'administration de la TVQ mais obtenu que Québec administre la TPS du Canada. Jean Charest, lui, délibérément, abandonne cette ligne stratégique historique qui, depuis toujours, met le Québec à l'abri d'une portion importante du chantage que le Canada pratique à son endroit de façon assidue.
Ensuite la question du territoire. Québec n'a jamais reconnu que les fonds marins du Saint-Laurent soit un territoire fédéral. Non plus, il n'a jamais reconnu au Canada la responsabilité de s'immiscer dans la remise en question par Terre-Neuve de la frontière maritime de 1964 qui sépare ce dernier du Québec. Or, dans l'entente, dont on voulait que nous nous réjouissions, Charest a prévu confier au Canada la responsabilité de trancher.
Tant sur les dividendes que sur la portion du bassin Old Harry lui appartenant , le Québec sera dépendant du Canada. En plus, implicitement, Jean Charest reconnaît une juridiction du Canada sur les fonds marins du Saint-Laurent. C'est énorme! Comme recul.
Marché de dupes? Non. Marché de fédéralistes. « Canadian, first of all » et fédéraliste de choc, Charest explicite son projet : de gré ou de force intégrer le Québec dans le Canada.
Il se sait incapable de réformer le Canada pour que ce dernier fasse de la place au Québec. Comme tout le monde, il connait l'immense blocage des 83% des Canadiens qui ne reconnaissent pas le Québec comme nation et qui ne veulent rien savoir de lui. Lui qui tient mordicus à ce que le Québec demeure dans le Canada, que peut-il faire? L'affaiblir pour essayer de lui enlever le goût de voler de ses propres ailes.
Non seulement a-t-il bradé les ressources naturelles en compromettant l'avenir des générations futures du Québec, mais encore, aujourd'hui, Jean Charest déconstruit ses lignes de défense.
Un enjeu de plusieurs centaines de milliards. Encore plus grave que les commandites.


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