"Nous réussirons"

Devant l'ONU, Harper réaffirme la détermination canadienne de chasser définitivement les talibans d'Afghanistan

Le Canada en Afghanistan



Nous publions ici un extrait de l'allocution prononcée hier devant l'Assemblée générale de l'ONU par le premier ministre du Canada.
Peu après les attaques du 11 septembre 2001, les Nations unies ont reconnu qu'en prônant le terrorisme, le régime taliban était une menace à la paix et à la sécurité mondiales.
Kofi Annan, notre distingué secrétaire général, que nous remercions de ses dix années de loyaux services, a expliqué en peu de mots la raison pour laquelle nous devons combattre le terrorisme.
Le terrorisme, a-t-il dit " est une attaque directe contre les valeurs essentielles que défendent les Nations unies: la primauté du droit, la protection des civils, le respect mutuel entre les peuples de confessions et de cultures différentes; et le règlement pacifique des conflits. "
Voilà pourquoi nous avons, au sein des Nations unies, la responsabilité de vaincre le terrorisme. Voilà pourquoi, unanimes et déterminées, les Nations unies ont assumé leurs responsabilités et joué leur rôle. Et voilà pourquoi le Canada, qui a perdu 24 de ses ressortissants dans les attaques du 11 septembre, a répondu à l'appel.
Et nous sommes là. La mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan est la plus importante mission politique spéciale de l'organisation.
Et c'est aussi - et de loin - l'engagement le plus important et le plus vaste du Canada à l'étranger.
Ainsi, la mission de l'ONU est la mission du Canada.
Il y au moins 19 agences de l'ONU présentes en Afghanistan. Elles oeuvrent inlassablement à aider le peuple afghan et son gouvernement national à se débarrasser des auteurs d'actes de terrorisme et à bâtir une démocratie et une société sûres.
Parallèlement, environ 20 000 soldats - dont plus de quelque 2500 Canadiens- provenant de 37 pays participent à l'action militaire menée pour stabiliser l'Afghanistan et pour éliminer une fois pour toutes, les dernières traces du régime taliban.
Toutes nos actions en Afghanistan - civiles et militaires - sont menées en conformité avec le mandat du Conseil de sécurité des Nations unies.
Bref, nous sommes tous solidaires, de concert avec le gouvernement démocratiquement élu d'Afghanistan et sous l'égide de l'organisation qui représente notre volonté collective.
Mais soyons réalistes. Les défis auxquels nous faisons face dans ce pays sont énormes. Il n'y a pas de remède miracle.
Contribution civile
De plus, la réussite ne peut venir que des seules mesures militaires. Nous le reconnaissons tous. La réussite exige aussi une contribution civile forte et inébranlable. Des éducateurs, des ingénieurs, des conseillers en élections, une aide directe et une assistance technique. La liste est longue, mais ces contributions sont essentielles.
Voilà pourquoi le Canada prend part à des travaux tels que la reconstruction des écoles de fillettes, détruites par les talibans ivres de haine.
Voilà pourquoi nous avons augmenté au printemps dernier notre aide au développement, portant la contribution totale du Canada à près d'un milliard de dollars sur 10 ans, afin d'aider le peuple d'Afghanistan.
Ces deux actions - reconstruction d'une société éclatée et environnement sécuritaire stable - vont de pair.
Nous faisons des progrès - de cela nous n'en doutons pas. J'en veux pour preuve les 5 millions de réfugiés rapatriés, les 5 millions d'écoliers et plus et les 10 millions d'électeurs pour divers scrutins démocratiques.
Plus d'un quart des sièges de l'assemblée législative de l'Afghanistan sont désormais occupés par des femmes - ce qui est remarquable dans une nation où il y a encore peu d'années les filles n'avaient pas le droit d'aller à l'école et les femmes n'avaient aucun droit quel qu'il soit.
Le succès de cette mission, qui procure à la fois la sécurité et le développement, est essentiel à la sécurité, au gagne-pain et à l'avenir même du peuple afghan - mais il est aussi vital à la santé et à l'avenir de notre organisation.
En première ligne
Rappelons-nous que le gouvernement démocratiquement élu d'Afghanistan - qui est dirigé par le président Karzaï - a demandé l'aide des Nations unies et de ses États membres dans la lutte qu'il mène contre la terreur, l'intimidation, la violence et l'oppression.
Nous avons répondu. Mais les progrès que nous avons réalisés en Afghanistan ne sont pas irréversibles. Pas encore.
Des soldats, diplomates et coopérants canadiens sont en première ligne pour assurer l'avenir de l'Afghanistan. Les Canadiennes et les Canadiens sont extrêmement fiers du rôle de leader qu'ils ont joué, mais ils pleurent aussi les pertes qu'ils ont subies.
Nous sommes tout à fait conscients du fait que la mission de l'ONU n'est pas terminée. Nous ne nous faisons aucune illusion sur les difficultés qui nous attendent. Ces difficultés ne nous effraient pas, ce qui nous effraie, c'est l'absence de volonté commune au sein de cette organisation.
Après tout, si nous trahissons le peuple afghan, c'est nous-mêmes que nous trahirons. Car il s'agit de la plus forte mission des Nations unies et celle qui nous met donc le plus à l'épreuve. Notre volonté commune et notre crédibilité seront jugées. Nous ne pouvons pas nous permettre d'échouer. Nous réussirons.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé