Cap sur l’indépendance!

Notre dépendance nous coûte 50 milliards $ par année

Antidote à l'élection canadienne - Démarrage d'une campagne citoyenne

Chronique de Gilbert Paquette

Que fait le Canada avec nos 50 milliards ?
En ce mois des impôts et d’élections canadiennes, les organismes qui appuient Cap sur l’indépendance ont décidé de mener dès maintenant une campagne de sensibilisation à la dépendance fiscale de notre nation à l’égard de la nation « canadian ». Cette campagne se déroulera principalement sur l’Internet et les média sociaux au cours du mois d’avril.
Pour y participer, inscrivez-vous sans tarder aux pages suivantes :
[ www.capsurlindependance.org->www.capsurlindependance.org]
[www.facebook.com/pages/Cap-sur-lindépendance/146074202108467->www.facebook.com/pages/Cap-sur-lindépendance/146074202108467]
http://twitter.com/#!/capindependance

***
Tous sont obligés de reconnaitre maintenant la viabilité économique d’un Québec indépendant qui se classerait parmi les nations les plus riches de la planète. Toutes nos réalisations au Québec l’ont été pour l’essentiel sans l’apport du gouvernement central et malgré le carcan constitutionnel. On ne soulignera jamais assez que notre nation a réussi à progresser tout en se privant d’une grande partie de ses recettes fiscales, environ 50 milliards de dollars cette année, versées à l’état canadien qui les gère en fonction d’intérêts et d’objectifs déterminés par un parlement où nous sommes de plus en plus minoritaires.
Notre identité nationale distincte nous conduit à considérer l’État québécois comme notre seul véritable État national, avec comme conséquence que nous nous désintéressons de ce qui se passe à Ottawa, comme si les milliards que nous y envoyons étaient en quelque sorte la rançon de la conquête dont le gouvernement canadian peut disposer à sa guise. Nous assistons ainsi régulièrement à cet absurde débat sur la crise « soi-disant » permanente des finances publiques de l’État québécois, où il manque toujours de l’argent pour l’éducation, la santé, la culture, la lutte à la pauvreté et le développement durable, sans que soit évoquée la cause principale, soit la réalité fiscale coloniale qui est nôtre dans le régime canadien.
Voici quelques exemples de cette réalité :
- Le gouvernement central a investi 14 milliards dans le développement des hydrocarbures, en particulier dans l’exploitation pétrolière des sables bitumineux de l’Alberta et quelque 6 milliards dans le développement du nucléaire en Ontario, mais pas un seul dollar dans le développement de l’hydro-électricité au Québec. Comme nous finançons plus de 20% du budget fédéral, c’est donc au minimum 4 milliards de nos taxes qui ont été investies dans les ressources énergétiques des autres provinces. Et maintenant Terre-Neuve…
- Mais, il faut souligner surtout l’obsession ridicule des politiciens fédéraux à l’égard de la défense comme si le Canada était une grande puissance offensive. Le budget de la défense canadienne totalisera quelques 460 milliards de dollars sur 20 ans, soit 23 milliards par année, dont le Québec environ 4,6 milliards par année, ce qui dépasse le déficit actuel du Québec qui amène le gouvernement du Québec à sabrer dans l’éducation et la santé. Le seul coût de la guerre en Afghanistan à laquelle la majorité des Québécois étaient opposés nous a d’ailleurs coûté au minimum 2 milliards $ en 10 ans.
- La fondation Suzuki maintient un compteur des subventions aux compagnies pétrolières , lesquelles totalisent plus de 2 milliards depuis le 25 septembre 2009. À l’encontre des valeurs du Québec, le gouvernement du Canada investit dans l’armement et le pétrole, plutôt que sauvegarder l’environnement et l’avenir de la planète.
- Les politiques « fédérales » de soutien à la recherche scientifique, génératrices de milliers d’emplois de haut niveau favorisent systématiquement l’Ontario. Sur les 58 milliards investis par Ottawa de 1993 à 2007, 29 milliards, soit près de 60%, l’ont été en Ontario. Nous avons payé 12 milliards et reçu 9 milliards $. Au niveau des centres de recherche 27 centres ont été créés du côté ontarien et 0 dans l’Outaouais québécois.
- Sur le plan financier également, l’état canadien met tout en œuvre depuis plusieurs décennies pour développer Toronto comme centre financier international, comme centre des transports et des communications, au détriment de Montréal, jusqu’à ce projet de création d’une agence ontarienne, pardon « nationale », qui remplacerait les autorités des marchés financiers des provinces dont celle du Québec. Dans le seul budget « fédéral » de l’année 2010, nous avons contribué pour près de 3 des 14 milliards de dollars dans l’industrie automobile ontarienne, alors que le gouvernement central a investi un maigre 100 millions dans la revitalisation de l’industrie forestière québécoise.
S’il y a une chose qu’a démontrée la crise financière actuelle, c’est l’importance de l’État. Sans les gouvernements et leurs investissements massifs pour renflouer l’économie, nous allions vers la catastrophe. L’unité et la cohérence de l’action de l’État pour catalyser les moyens d’une société sont primordiales. Cette cohérence est actuellement canadienne, favorisant le développement de l’Ontario et de l’Ouest. Elle pourrait être totalement québécoise. Avec le double du budget un Québec indépendant dépenserait 100 % de nos taxes et impôt en fonction des priorités et des besoins du Québec, 0 % dans les sables bitumineux de l’Ouest ou l’énergie atomiques et 100 % dans nos ressources renouvelables. Nous pourrions réaliser un projet d’indépendance énergétique par la coordination de nos dépenses en énergie, en transport, en environnement, en politique industrielle, en éducation, en communication, en commerce extérieur, responsabilités dont une bonne partie nous échappe.
Non seulement sur le plan identitaire et linguistique, mais aussi sur le plan budgétaire et économique, il est urgent d’accéder à l’indépendance le plus rapidement possible, de mettre fin à notre dépendance fiscale, et par conséquent politique, pour entrer dans l’économie du 21ème siècle. Là est clairement la voie de notre avenir.

Squared

Gilbert Paquette67 articles

  • 97 980

Ex-ministre du Parti Québécois
_ Président des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)

Gilbert Paquette est un chercheur au Centre interuniversitaire de recherche sur le téléapprentissage (CIRTA-LICEF), qu’il a fondé en 1992. Élu député de Rosemont à l’Assemblée nationale du Québec le 15 novembre 1976, réélu en 1981, Gilbert Paquette a occupé les fonctions de ministre de la Science et de la Technologie du Québec dans le gouvernement de René Lévesque. Il démissionne de son poste en compagnie de six autres ministres, le 26 novembre 1984, pour protester contre la stratégie du « beau risque » proposée par le premier ministre. Il quitte le caucus péquiste et complète son mandat comme député indépendant. Le 18 août 2005, Gilbert Paquette se porte candidat à la direction du Parti québécois. Il abandonne la course le 10 novembre, quelques jours à peine avant le vote et demande à ses partisans d’appuyer Pauline Marois. Il est actuellement président du Conseil d’administration des intellectuels pour la souveraineté (IPSO).





Laissez un commentaire



7 commentaires

  • Jacques Bergeron Répondre

    11 avril 2011

    Mais si ce n'était pas cette annonce qui intéressait ceux et celles qui veulent se donner un pays indépendant, mais plutôt de savoir si ce pays,appelé Québec, que nous voulons nous donner, sera un pays de langue française ou un pays bilingue français-anglais, avant de devenir anglais tout simplement et de compléter l'oeuvre des Anglo-saxons de se donner un continent à leur image? Je suis si certain de ce que je soumets aux dirigeant-e-s du groupe qui nous interpelle sur l'économie,que si les Canadian décidaient d'inclure dans leur consitution que le Québec est un «pays» de langue française,dont toutes ses lois doivent s'inspirer,
    garantissant,toujours dans cette constitution, que leur cour suprême ne pourra pas intervenir dans les affaires du Québec,. pour quelque motif que ce soit, il n'y aurait plus de «velléité» d'indépendance chez celles et ceux qui veulent se donner un pays indépendant de langue française, capable de devenir le foyer de toutes les locutrices et de tous les locuteurs de notre langue en terre des Amériques, ce dont nous devons convaincre Mme Marois et ses troupes oeuvrant à l'encontre de notre langue par leur refus (à prévoir) d'obliger tous les Québécois et toutes les Québécoises à compléter leurs activités scolaires pré-universitaires, appelées collégiales, en Français, chose qui ne sera pas facile celle-ci souffrant du complexe de celle ou de celui qui ne sait pas parler la langue de ses maîtres, depuis le traité (de l'abandon des Canadiens)) de Paris entre l'Espagne, la France et l'Angleterre en février 1763.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2011

    La “RoCanadian nation building policy” a toujours, avec les impôts et taxes des Québécois, favorisé le développement économique du ROC au détriment de celui du Québec. L’aide d'Ottawa au développement économique a contribué à la création, de façon exponentielle, de la richesse partout dans le ROC en négligeant sciemment de tout temps l’économie du Québec. Alors qui est le dindon de la triste farce “CANADA” ? Poser la question est y répondre.
    Vive la majorité toute naturelle de députés bloquistes à la House of commons du ROC !!!
    Que les geignards pro-colonialisme rocanadian, complices d’extorsion de nos taxes et impôts québécois par le RoCanada, aillent se faire…réconforter par leur Fürer Harper et leur dernier Tsar Ignatieff.
    Jean-Pierre Gascon

  • François A. Lachapelle Répondre

    6 avril 2011

    Il est nécessaire de parler de notre dépendance budgétaire envers les dépenses décidées par Ottawa, un parlement fédéral malheureusement très centralisateur et non représentatif de l'identité naturelle et historique du Québec. Les députés sont là pour le rappeler à la face même du Canada. Certains prétendent que cette présence est inutile: rien de plus faux. Le Canada des gouvernements minoritaires n'est plus le même Canada.
    J'ai aussi accroché sur les frontières du Québec montrées sur le logo de Cap sur l'indépendance et j'ai lu le commentaire de mise à jour écrit par Gilbert Paquette.
    Effectivement, il s'agit de corriger la ligne droite qui longe le 52e parallèle qui est fortement critiquée. Cette ligne découle de la décision du Conseil Privé de Londres et affaiblit par le fait même toute la décision de 1927. Comme le reconnaît le sens commun, une chaîne est aussi forte que son plus faible maillon.
    J'ajoute les points suivants concernant les frontières du Québec: a) mettre un pointillé le long de la côte est face à la mer du Labrador à une distance de un mille de la côte pour reporter cette frontière avant 1927.
    b) placée une ligne pointillée aussi au large de la côte de la Baie d'Hudson et de la BAie James pour inclure dans le territoire du Québec les Îles qui apparaissent à marée basse.
    Il faut affirmer nos prétentions dans le but de corriger des erreurs qui ont été faites en l'absence de représentants du Québec qui pouvaient avoir à coeur les intérêts du Québec. Au moment de la décision de 1927, durant les années préparatoires, le Québec faisait faussement confiance au Canada. C'était le temps de la belle illusion des deux peuples fondateurs. Depuis la loi constitutionnelle de 1982, c'est la belle époque des droits des minorités constituant une mosaìque nationale sans personnalité. C'est le chacun pour soi poussé à l'extrême. Ce n'est pas ce que je souhaite pour le Québec.
    En 2011, l'abus de confiance doit cesser de la part des bons samariatains et le Québec doit proclamer clairement ses prétentions qui souvent coulent de source avec des frontières naturelles.
    Il faudra lire le prochain livre de Henri Dorion géographe bien connu, co-signé avec le juriste Lacasse chez Septentrion, titre: Le Québec: territoire incertain.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2011

    Il va y avoir une manifestation le 23 juin 2011 en avan du parlement ville de Québec a 13hpm | partager l`information.| Contre Charest et la corruption. Séparé a militer chacun pour notre miette nous somme faible face a lui et la corruption , mais unis ensemble nous sommes de loin plus fort! 13% de l`électorat le veux au pouvoir. Journé de fierté Nationnal , allons nous boire pour oublier ou manifester pour changer ?
    Lien vers l`évènement : http://www.facebook.com/event.php?eid=138410332891739

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2011

    Il ne s'agit pas d'inclure le Labrador (!!) mais bien de suivre la ligne de partage des eaux. C'est simple.

  • Gilbert Paquette Répondre

    6 avril 2011

    Cette remarque nous a été faite plusieurs fois. Nous sommes à changer le logo de Cap sur l'indépendance pour y représenter la carte du Québec incluant le Labrador.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2011

    Bonjour M. Paquette,
    Une carte du Québec accompagne votre texte. On y observe une délimitation de la frontière entre le Labrador et le Québec (ligne droite) qui ne correspond pas à celle que revendique le gouvernement du Québec. Double-cliquez ici pour en avoir le coeur net : http://www.gpfchicago.org/images/carte-quebec-grande.jpg ou bien encore ici: http://www.mrnf.gouv.qc.ca/territoire/portrait/portrait-frontieres.jsp
    Disons que pour des nationalistes, ignorer la délimitation exacte du territoire de la nation fait un peu pic-pic.