Notes mises en ligne par Wikileaks - Des diplomates américains voyaient un avantage dans l’éclatement du Canada

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Lire attentivement le commentaire de J.-C. Pomerleau au pied de l'article

Des diplomates américains en poste au Canada dans les années 1970 estimaient que, à court terme, l’indépendance du Québec créerait d’« immenses » problèmes pour leur pays, mais qu’à plus long terme la présence de plusieurs États le long de leur frontière serait peut-être bénéfique, selon des notes diplomatiques mises en ligne par WikiLeaks cette semaine.
Le site Internet a regroupé 1,7 million de documents publics issus des archives nationales américaines et les a classés afin que les internautes puissent les consulter grâce à de simples recherches par mots-clés. La plupart des documents ont été rédigés dans les années 1970.
Ainsi, dans une note envoyée en octobre 1973, les diplomates américains en poste à Ottawa craignent un éclatement du Canada, si le Québec devenait indépendant. « Un Canada divisé ou balkanisé ne serait pas dans notre intérêt. Des États rivaux au nord, qui seraient en concurrence pour obtenir notre attention (et celle des autres), cela voudrait dire qu’il y aurait d’immenses problèmes de toutes sortes à l’horizon pour nous (économie, défense, etc.) ».
Dans la note rédigée deux jours avant l’arrivée au pouvoir du Parti libéral de Robert Bourassa, les diplomates américains se félicitent de ce que la question des relations avec les États-Unis n’ait pas été abordée durant la campagne. « C’est cela que nous souhaitions vraiment, nous espérons que cela va continuer ainsi », lit-on. Mais, peu importe le résultat de l’élection, les diplomates américains en poste à Ottawa notent que le PQ continuera à monter en puissance. L’organisation attire beaucoup de jeunes, constatent les diplomates. « Les jeunes d’aujourd’hui au Québec sont constamment en train de se faire laver le cerveau par des enseignants qui sont des séparatistes ou qui ont des tendances séparatistes », explique le câble diplomatique.
La position américaine vis-à-vis de l’indépendance du Québec semble avoir toutefois évolué à partir de 1976. Dans un câble diplomatique envoyé à partir du consulat de Québec un mois avant l’élection de René Lévesque, la diplomatie américaine estimait que les intérêts des États-Unis pourraient être mieux servis à long terme si leur frontière au nord était longée par « plusieurs petits États dépendants plutôt qu’une unité politique de taille moyenne, comme c’est le cas présentement ».
Mais la note diplomatique signée par le consul américain à Québec, Francis Terry McNamara, précise qu’à court terme, les États-Unis risqueraient de se retrouver dans une situation intenable, si le Québec se séparait. « Il est probable qu’on se retrouverait dans une position similaire à celle d’un membre d’une famille dans laquelle le père et le fils auraient une amère dispute », peut-on lire dans la note diplomatique. Il recommandait à l’époque aux diplomates de ne pas s’exprimer à ce sujet, afin d’éviter que leurs propos ne soient repris à leur compte par les partisans d’un des deux camps.
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Commentaires parus sous l'article sur le site du Devoir :
Jean Claude Pomerleau :
David Rockefeller dans le camps du OUI !
D’origine russe, ayant vécu au Canada, et aujourd’hui installé en Espagne, Daniel Estulin est un journaliste d’investigation plusieurs fois récompensé, qui enquête sur le Bilderberg Group. Son livre, La Véritable Histoire des Bilderbergers, a été vendu à plus de 2 millions d'exemplaires.
Dans cette ouvrage il nous révèle que la question de la souveraineté du Québec a été abordé sous l'administration de Reagan, début des années 80 :
David Rockefeller, George Schultz et Paul Volker ont soutenu auprès du Président Reagan, que le Canada pourrait être avalé économiquement et politiquement par les États Unis au cours des 15 prochaine années pour devenir le 51 e État américain. Exception faite pour le Québec francophone. La solution favoriser la séparation du Québec !
En réponse :
Djosef Bouteu
Les Canadiens partagent déjà la même langue et la même culture que les Étatsuniens. Il n'y a pas grand chose à «avaler» sauf à être porté sur l'autophagie. Bien sûr c'est différent pour le Québec, qui constitue une nation.
C'est tellement inconfortable pour les Canadiens que ça donne une monarchite aigüe et du révisionisme historique pour mousser des guerres «canadiennes».
Un tel contexte est de plus en plus aliénant pour le Québec qui ne partage pas ces valeurs. Le Canada se réinvente une identité totalement déconnectée de l'univers culturel québécois.
Serge Daigno
Cela confirme ce que je maintiens depuis des années. Et c'est la raison pour laquelle nous devons conserver la devise Canadienne, quoiqu'il advienne de notre avenir. Il serait temps pour nous de considérer Ottawa et le Canada anglais comme deux entités distinctes. En clair, la question référendaire devrait se limiter exclusivement sur le maintien (ou non) de notre association avec Ottawa. Voilà la condition gagnante pour enfin passer à autre chose.


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