Municipalités en danger de fermeture: les prédictions d'un expert provoquent la colère chez des élus

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Pour revitaliser le Québec, ce n'est pas l'immigration qu'il faut encourager, mais bien la natalité


Les prédictions d’un expert sur la fermeture potentielle de quelque 200 municipalités du Québec, en lien avec le vieillissement de la population, ont soulevé la colère et l’indignation de plusieurs maires concernés.


Dimanche, Le Journal publiait un reportage sur les impacts de la transformation démographique au Québec.


Un expert, président de la firme de consultants Groupe Ambition, s’est avancé sur les municipalités qui étaient en très fort danger de fermeture, d’ici 2025. Pierre Bernier a soutenu que près de 200 d’entre elles pourraient devoir fermer.


«Le mot fermeture me fait penser à Gagnonville. Je ne pense pas que l’on soit rendu là. Le gouvernement investit dans nos régions, on croit encore en nous», laisse tomber Martin Soucy, maire de Mont-Joli, l’une des municipalités citées par l’expert.


Le maire de Mont-Joli ne croit pas en la fermeture imminente de sa municipalité et qualifie les propos de l’expert de «discours apocalyptique».


«Y a-t-il trop de municipalités? Peut-être. Pouvons-nous plutôt penser à un regroupement?» propose-t-il.


Il craint des impacts négatifs, en lien avec ces prédictions. «Quand on lit ça, les gens ne voudront pas venir s’établir. Le mot fermeture fait mal», dit-il.


«Pas sérieux»


Le maire de Disraeli, Jacques Lessard, met en doute les propos de M. Bernier. Il ne nie pas que la municipalité est en dévitalisation, mais il estime qu’elle se porte mieux, depuis quelques années, et qu’il y a encore des investissements. «La population recommence à monter», fait-il valoir.


Le maire de Trois-Pistoles, Jean-Pierre Rioux, en a pour sa part contre le ton alarmiste de l’expert.


«Le solde migratoire des jeunes (25-35 ans) qui reviennent en région est positif dans la MRC des Basques et ici à Trois-Pistoles. Alors, c’est assez étonnant», commente-t-il.


Contacté par Le Journal, l’expert dit comprendre que ses propos peuvent soulever les passions, mais qu’ils sont réalistes.


«Ce n’est pas nouveau, comme réflexion. Quand on a un vieillissement de population, la pérennité d’une municipalité est questionnable», réitère-t-il.


— Avec la collaboration de Stéphanie Gendron et de Nelson Sergerie


Une situation loin d’être aussi alarmante


«Il y a plus de décès que de naissances, c’est normal parce que depuis 15 ans, il s’est construit beaucoup de résidences pour personnes âgées. C’est aberrant. On va continuer de vivre et on sait qu’on ne fermera pas.»


– Normand Morin, maire de Dégelis




«On comprend très bien notre situation, sauf qu’on n’est pas aussi alarmiste que ça. L’alarme est pas mal plus sur le recrutement et la rétention de main-d’œuvre que de penser à des fermetures de municipalités.»


– Marcel Belzile, maire de Sayabec dans le Bas-Saint-Laurent




«Je ne suis pas prêt à endosser les conclusions de ce rapport qui est très dévastateur et qui nuit à l’image et aux efforts des leaders des régions pour améliorer l’image des régions et de la Gaspésie à l’extérieur.»


– Gaétan Lelièvre, ex-ministre péquiste et consultant en développement régional




«On va rester calme et on ne fermera pas la ville de Chandler d’ici cinq ans. On fait beaucoup pour attirer de jeunes familles dans la municipalité.»


– Louisette Langlois, mairesse de Chandler


«On ne joue pas à l'autruche : on est tous très conscients que les indices démographiques sont en baisses. Mais on ne considère pas les actions et les solutions sur lesquelles on travaille 365 jours par année»


–  Cathy Poirier, mairesse de Percé


«On ne peut pas démentir des statistiques, sauf que la Gaspésie s'est donné comme objectif de faire mentir les données à propos de la chute démographique dans la région. On consacre des efforts énormes pour attirer de nouvelles familles»


–  Daniel Côté, maire de Gaspé et préfet de la MRC de la Côte-de-Gaspé