Moins de droits ?

17. Actualité archives 2007

S'en doutait-elle? Quand, il y a à peine plus d'un an, Michaëlle Jean a choisi de renoncer à sa nationalité française au nom d'arguments tirés de la logique militaire, la gouverneure générale du Canada a affirmé haut et fort la supériorité de la raison d'État sur les droits individuels, notamment le droit moderne du citoyen moderne d'avoir une deuxième nationalité.
Personne à l'époque ne s'en est ému. Personne n'a songé à lui faire remarquer que la France était un pays ami et allié, qu'en tout état de cause, son lien avec la défense nationale était purement symbolique et que jamais, au grand jamais, le Canada ne la mettrait dans les secrets de sa défense. On a donc laissé passer. Et le précédent a ainsi été créé, au vu et au su de tous, au plus haut niveau de l'État canadien.
Certains travailleurs de Bell Helicopter viennent de l'apprendre à leurs dépens: s'ils ont pu croire un moment qu'en additionnant citoyennetés et passeports, ils se donneraient plus de droits, ils savent maintenant qu'en réalité, ils s'en donnaient moins. Mais comment venir à leur secours dans un régime constitutionnel où le précédent est roi? Et, surtout, comment s'étonner que la suspicion systématique dans laquelle seront tenues certaines nationalités paraisse dorénavant légitimée?
Je m'inquiète pour tous les doubles nationaux du Québec et, au-delà, pour toutes les personnes parmi nous, bien plus nombreuses encore, qui sont porteuses d'une identité étrangère. Mais je me rassure en pensant que ceux qui rédigeront la future constitution du Québec trouveront les mots pour empêcher que de telles choses ne se produisent jamais chez nous.


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