Publicité sur les forces armées: Le chef libéral l'a-t-il approuvée ou non?

Martin s'embourbe

Élections 2006 - Publicités du PLC

Paul Martin a admis avoir approuvé «personnellement» les publicités négatives attaquant son adversaire conservateur Stephen Harper, incluant la plus controversée, portant sur les forces armées canadiennes. Le premier ministre s'est plus tard contredit en affirmant ne pas avoir donné son approbation à ce message que son parti a dû remiser avant même qu'il ne soit diffusé.
Bombardé de questions à ce sujet alors qu'il tentait de relancer sa campagne en difficulté dans la région de Toronto, M. Martin a indiqué à trois reprises hier avoir donné sa bénédiction à la publicité controversée touchant les forces armées canadiennes.
Mais la campagne libérale s'est embourbée davantage quelques heures plus tard après qu'on eut appris que la ministre de la Sécurité publique, Anne McLellan, avait, la veille, affirmé le contraire à Edmonton.
«On n'avait pas l'intention de diffuser cette publicité. Elle n'a pas été approuvée par le premier ministre. Cela ne se voulait pas un commentaire au sujet des forces armées», a dit Mme McLellan, qui livre une dure bataille pour conserver son siège, le seul détenu par les libéraux en Alberta.
Et mercredi soir, le candidat libéral de la région de Vancouver, Keith Martin, a traité d'imbécile le responsable de cette bourde majeure durant un débat entre les candidats locaux.
«Il y a un idiot quelque part qui a envoyé cette annonce avec les 11 autres. Cette annonce n'a jamais été approuvée ni par le parti ni par le premier ministre (...) Nous nous excusons auprès des hommes et des femmes qui portent l'uniforme», a-t-il lancé.
Puis, hier soir, M. Martin a de nouveau été contraint de justifier ces annonces durant un forum de discussion organisé par le réseau anglais de Radio-Canada.
M. Martin a nié que ces annonces étaient négatives. «J'ai approuvé ces publicités. Il n'y a pas de doute à ce sujet», a-t-il répété. Invité à s'expliquer davantage par l'animateur Peter Mansbridge, M. Martin a affirmé : «Nous avons retiré cette annonce. Je ne l'ai pas approuvée. C'est ce qui s'est passé. L'annonce a été réalisée. Je ne l'ai pas réalisée. Immédiatement après l'avoir vue, nous avons décidé de la retirer parce que nous craignions qu'elle soit mal comprise.»
L'annonce n'a jamais été diffusée, mais elle a quand même été envoyée aux réseaux de télévision et le PLC l'a affichée pendant quelques heures sur son site Internet mardi.
Grave erreur
Tentant de calmer la colère des soldats, M. Martin a dit que son gouvernement a accordé la plus importante hausse salariale aux militaires et qu'il leur voue «une grande admiration». Le chef libéral a aussi tenté d'embarquer le chef d'état-major des forces armées canadiennes, le général Rick Hillier, dans cette controverse en affirmant qu'il voulait avoir une unité pour mieux coordonner les efforts des militaires lorsqu'une catastrophe naturelle frappe une région du pays. M. Martin n'a toutefois pas offert ses excuses.
Mais le ministre du Revenu, John McCallum, qui a déjà dirigé le ministère de la Défense, a soutenu que cette publicité était une grave erreur. «Je crois qu'il est évident que l'annonce sur les Forces armées était une erreur, en tant qu'ancien ministre de la Défense. Mais le parti a accepté de la retirer.»
Durant l'entrevue au réseau CTV, le chef libéral a continué ses attaques. Il a soutenu que M. Harper s'inspire «de l'ultra extrême droite américaine» dans l'élaboration de ses politiques.
Devant la panoplie de sondages qui prédisent une défaite des libéraux et qui montrent un taux d'insatisfaction record à son endroit au Québec, M. Martin a soutenu que ce genre de mauvaises nouvelles fait partie de toute campagne électorale. Selon un sondage publié dans le quotidien The Globe and Mail, 80 % des Québécois désapprouvent le bilan de M. Martin comme premier ministre.
«J'ai mené la bataille contre le Bloc. Je déteste dire cela, mais le Bloc jouit d'une certaine popularité parce qu'il ne fait campagne qu'au Québec. Mais je suis celui qui a mené le combat. J'ai dit que le Québec fait partie du Canada», a-t-il affirmé.


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