Marois ajouterait du mordant à l'actuelle loi 101

Un gouvernement péquiste mettrait en place de nouvelles mesures pour franciser entreprises et commerces

Nouvelle Loi 101 ?


Le Parti québécois entend implanter une «nouvelle loi 101» beaucoup plus musclée que la législation actuelle s'il prend le pouvoir aux prochaines élections. C'est du moins ce qu'a promis la chef souverainiste Pauline Marois hier, alors qu'elle était de passage dans la circonscription de Bourget, afin d'encourager le candidat péquiste Maka Kotto, qui tentera de s'y faire élire le 12 mai prochain.
«Des renforcements tellement importants doivent être apportés à une loi qu'il sera plus simple de la remettre sur la table à dessin que d'essayer de rafistoler», a soutenu Mme Marois, précisant que son parti était prêt à faire preuve de «courage» dans le dossier linguistique, contrairement à la «lâcheté» qui caractérise selon elle le gouvernement libéral de Jean Charest.
Les péquistes ont donc présenté une série de propositions qui donneraient selon eux plus de poids à la loi 101. Un gouvernement dirigé par la formation souverainiste mettrait ainsi en place des nouvelles mesures pour franciser entreprises et commerces (de 1 à 50 employés), en tenant compte de certains critères, comme le nombre d'employés et leurs liens directs avec les consommateurs. Afin d'aider les entreprises et les commerces dans ces démarches, des mesures incitatives, comme des crédits d'impôt, seraient mises en place. «Nous n'hésiterons pas à imposer des amendes si les choses ne changent pas», a-t-elle précisé.
On exigerait aussi de tout employeur dont les conditions d'embauche pour un emploi demandent la connaissance d'une autre langue que le français de démontrer la nécessité de cette connaissance pour occuper l'emploi. Mme Marois n'a pas précisé comment on entendait y parvenir. «Au Québec, il y a des droits fondamentaux: celui de travailler en français et celui d'être servi en français», a-t-elle simplement affirmé.
Pauline Marois estime aussi qu'il est nécessaire de rendre la francisation «disponible et obligatoire» pour les nouveaux arrivants. «Est-il normal que 70 % des immigrants qui arrivent ici et qui ne connaissent pas le français ne s'inscrivent pas à un cours [de francisation], a-t-elle lancé. C'est inadmissible. C'est la responsabilité du gouvernement de rendre la francisation disponible et aussi obligatoire.»
De plus, on donnerait davantage de pouvoirs à l'Office québécois de la langue française et les moyens nécessaires pour faire appliquer la loi. L'État utiliserait pour sa part le français «comme langue de l'administration dans ses relations avec les entreprises et les citoyens». Enfin, on renforcerait l'apprentissage du français dans les écoles primaires et secondaires.
Consciente que ce train de mesures impliquerait des changements majeurs, elle a dit vouloir procéder avec des objectifs réalistes «étalés dans le temps, mais avec des obligations de résultats», à l'occasion d'un rassemblement réunissant les trois candidats aux élections partielles, Maka Kotto de Bourget, Nicole Léger de Pointe-aux-Trembles, Gilles Aubé de Hull et environ 250 militants du Parti québécois.
L'élément important, a insisté la chef péquiste, c'est que le temps presse si l'on veut sauvegarder la langue française. «Les indicateurs sont clairs. Le français perd du terrain, en particulier à Montréal», a-t-elle affirmé. Et elle n'est pas tendre envers ceux qui accuseront le Parti québécois de vouloir faire le plein de votes en jouant la carte linguistique: «Retournez voir les études qui ont été finalement rendues publiques, allez voir ce qui ce se passe dans notre administration publique et, surtout, promenez-vous dans certains quartiers de Montréal. Vous reviendrez m'en parler.»
Les adéquistes ont vivement réagi aux propositions péquistes. «Malgré tous les discours péquistes, ce dont les Québécois se souviennent pourtant, c'est que le PQ a coupé dans la francisation des immigrants avant d'être battu en 2003», a ainsi fait la candidate adéquiste dans Pointe-aux-Trembles, Diane Bellemare, par voie de communiqué. Les libéraux n'ont pas réagi aux attaques souverainistes.


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