Mario Dumont avait raison

Tolérance des Québécois / Sondage sur le racisme des Québécois


La virulence de la réplique d'André Boisclair et de Jean Charest - arrivée avec 48 heures de retard ! - démontre, si cela était nécessaire, que Mario Dumont, une fois de plus, a fait mouche : oui, l'affaissement du leadership politique encourageait la provocation de minorités de plus en plus marginales. La majorité québécoise - les «pure laine» comme les «autres» - se sentait abandonnée par ses chefs.
Il y a des mois que nos chefs politiques -- le chef du Parti québécois en particulier -- auraient dû mettre le holà face aux exigences déraisonnables de quelques minorités braillardes. Ils avaient un devoir historique de monter aux barricades pour défendre le Québec, tel qu'il est partout et pas seulement dans le village de Montréal ou sur la montagne de Westmount. À défaut, nous n'avions droit qu'à une forme «d'à-plat-ventrisme».
Mais au-delà de ces escarmouches politiques, quels braves gens nous sommes, tout de même ! Nous sommes racistes et ne nous en cachons pas lorsque les autres prennent trop de place et nous emmerdent. Mais en même temps, nous sommes de bons bougres : nous ne tabassons pas les autres à coups de bâtons de baseball.
Bataille entre chroniqueurs
Nous l'avons échappé belle d'ailleurs : s'il avait fallu qu'un grand journal de Toronto, avec l'aide d'une maison de sondage de Winnipeg, découvre et annonce en manchette que 59 % des Québécois sont des racistes, imaginez les protestations ici ! Il aurait sans doute fallu convoquer l'Assemblée nationale et y présenter une motion de blâme à l'endroit des détracteurs du Québec.
[Disons tout de suite qu'il est triste de voir un débat aussi sérieux détourné de son sens par quelques commentateurs à l'affût d'excuses pour s'en prendre aux concurrents des autres groupes de presse. Les attaques mesquines de certains chroniqueurs contre Jean-Marc Léger sont de surcroît malhonnêtes : ce débat, qui devait être dans l'air du temps, a commencé dans la deuxième semaine de janvier à... Radio-Canada, puis s'est poursuivi dans La Presse. Quand va-t-on se rendre compte que ces batailles entre chroniqueurs des groupes de presse différents sont ridicules : ni Paul Desmarais ni Pierre Karl Péladeau n'en demandent tant...]
Ceci dit, la révélation la plus importante des travaux de Jean-Marc Léger est apparue jeudi lorsqu'on nous apprit que la vaste majorité des Néo-Québécois -- 74 % -, tout comme les Québécois de souche - 83 % -, en ont ras le bol des accommodements dits raisonnables. On le savait mais l'opinion de la majorité silencieuse était une fois de plus occultée par les élites politiques et les pontifes politiquement corrects des grands médias.
Message clair
Désormais, le message est clair pour les élites politiques et les chefs des administrations publiques. Plus d'accommodements, clame la majorité, «même si cela va à l'encontre de certaines croyances religieuses ou pratiques culturelles». On ne peut être plus clair.
Il est malheureux que le débat de la semaine ait été mal lancé par une première constatation à tout le moins douteuse : 59 % des Québécois se diraient «racistes»... J'ai moi-même répondu consciencieusement au questionnaire de samedi dernier dans le Journal. À la sixième question, j'ai répondu que je ne me considère «pas du tout raciste». Pourtant, aux 35 autres questions, j'ai répondu comme la majorité des Québécois.
Je pense qu'il aurait fallu laisser cette question de côté, ou la reprendre, ou l'expliquer et surtout ne pas lancer le débat avec cette constatation bizarre : cela donne quoi de savoir que près de deux Québécois sur trois se pensent racistes si tout, dans leur comportement et dans leurs opinions, démontre qu'ils ne le sont pas ? En fait, la contribution essentielle de Jean-Marc Léger est d'avoir amené les Québécois à dire qu'ils en ont assez des «accommodements raisonnables» et qu'ils se jugent, collectivement, trop tolérants. Telle est la question qui nous intéresse tous mais que ni les chefs politiques traditionnels, ni les élites bien pensantes n'osaient poser.
J'oserais presque dire que l'affaire est close maintenant. Devant la clarté des réponses données à Jean-Marc Léger, ce devrait être «tolérance zéro» pour toute atteinte aux lois et règlements du Québec. Si un groupe ose prétendre le contraire, il ne devrait même pas être question d'entamer le dialogue avec lui. La seule chose à faire sera de lui montrer la porte du tribunal le plus proche. Il ne manque pas d'avocats qui s'intéressent de longue date à ces lucratives questions, n'est-ce pas mon cher Julius ?


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