Ma langue près du fleuve géant

Tribune libre

Ma langue française
La langue c'est comme la muraille de Chine, et c'est précisément notre langue qui aura fait que nous sommes encore un peuple francophone après quatre siècles, malgré l'environnement anglophone au nord, au sud, à l'est, et à l'ouest.
Qui désire parler en anglais ici sur cette terre du Québec?
Que ceux qui désirent à tout prix nous immerger tous dans la langue anglaise, nous expliquent en détails, le pourquoi de cette urgence; qu'ils nous expliquent pourquoi exactement, et pas avec des clichés subliminaux économiques de peurs dont ils ont déjà été eux-mêmes inoculés à leur insu par des manipulations en amont de propagande intellectuelle économiques, qui cachent l'intégration uniforme d'un troupeau économique mondial de servilité contrôlé par les vieilles familles anglo-saxonne.
Qu'ils nous expliquent pourquoi un peuple de sept millions d'individus dans les mieux éduqués au monde, avec un territoire d'eau potable, de lacs, de rivières, de mers, du plus grand fleuve au monde, de forêts, de magnifiques systèmes montagneux avec parfois des plantes uniques au monde sur certains sommets, de terres cultivables défrichées par nos lointains et proches ancêtres parfois à grands coups de tabarnacs miséreux et en français, près du fleuve géant.
Qu'ils nous expliquent donc pourquoi les québécois qui ont tout ce qu'il faut pour exister mieux que quiconque, doivent-ils continuellement s'enfarger dans les mises à jour abrutissantes pour rattraper un supposé retard que nous aurions sur les autre? Quels autres? Quel retard?
Ma mère quand elle pétrissait la pâte avec ses deux mains dans une cuve pour nous faire du pain moi mes frères et mes soeurs et que nous la dérangions trop souvent pendant cette opération laborieuse, eh bien c'est avec une bonne claque qui pétait dans un nuage blanc qu'elle nous éloignait pour pouvoir continuer à travailler en paix, et le soir nous mangions du bon pain chaud. C'est celà se réaliser et se faire respecter quand la situation l'exige.
Ici naissent des génies du savoir, des métiers, des lettres, de la technologie, des arts tout azimut, et vous salauds de colonisés, vous essayez encore de tenter de nous convaincre qu'on a absolument besoin des autres pour survivre?
Et vous poussez l'affront jusqu'à nous imposer l'apprentissage de leur langue. C'est pas une tour de babel planétaire qu'on désire ériger ici:
<< NOUS DÉSIRONS DE TOUT NOTRE COEUR, DE TOUT NOTRE AMOUR, DE TOUTE NOTRE ÂME, DE TOUTE NOTRE INTELLIGENCE, DE TOUTE NOTRE AFFECTION, NOTRE TENDRESSE, NOTRE CONTEMPLATIVITÉ, DE TOUTE NOTRE DIGNITÉ, EXISTER EN ENTIER COMME PEUPLE INDÉPENDANT ET SOUVERAIN >>.
Alors, ce n'est certainement pas en anglais que nous parviendrons à prendre possession de nous-mêmes bonyeu!
Trop paresseux pour parler et écrire correctement sa propre langue, le colonisé apprend une autre langue moins compliqué qu'il aura en plus l'excuse de pouvoir massacrer n'en étant pas natif; donc la paresse ne disparait pas automatiquement en s'évadant dans une autre langue. Çela l'a toujours séduit lui le colonisé, l'accent d'un anglophone qui dégueule le français comme du steak haché qui sort des orifices de la gueule de sortie d'un hache-viande, assortis d'un air supérieur tout en brassant sa poignée de change dans ses poches. Voilà le totem inspirateur de réussite du colonisé.
C'est essentiellement la paresse d'exister par soi-même qui fait du colonisé qui paie ses impôts de rage, un être à la dérive des aléas du marché. Pire, c'est lui qui les cultive ces aléas du lendemain économique incertain.
Il cherchera toujours à s'accomplir en s'inspirant des étrangers, même si pour celà il lui faut donner sa garde-robe au complet et celle de ses descendants ; chez lui l'inspiration doit toujours être soumise à l'évaluation des étrangers d'abord, il ne lui vient pas à l'esprit, que l'étranger inspiré, ne s'enfarge pas de ces modalités colonisantes.
Ainsi le colonisé perd sa vie à essayer de vivre sa vie en s'hybridant à celle des autres. Au fond c'est un paresseux payeur de déficit qui maudit ceux qui ne veulent pas vivre et faire comme lui. << La colonisature gonflabe, non marci! >>
Les colonisateurs-intégrateurs savent celà eux et ils l'exploitent bien.
Parler une autre langue? Peut-être, mais pas au prix de s'oublier soi-même.
Je me souviens de ma langue près du fleuve géant.
Serge Jean


Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Serge Jean Répondre

    13 octobre 2012

    << Nous parlons des fédéralistes,bien évidemment,qui croient avoir raison simplement parce qu’ils sont nombreux.>>
    Tiens, vous m'inspirez le souvenir d'une belle pensée de monsieur Gandhi, monsieur Haché, alors voilà:
    << L'erreur ne devient pas vérité parce qu'elle se propage et se multiplie; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit. (Gandhi) >>
    Jean

  • Marcel Haché Répondre

    13 octobre 2012

    "...s’enfarger dans les mises à jour abrutissantes pour rattraper un supposé retard que nous aurions sur les autre ? Quels autres ? Quel retard ? "
    Quel retard ? Celui des retardataires.Quel autres ? Les Nôtres,bien de chez-nous. Au Québec, les retardataires ont la prétention de penser qu'ils sont à l'avant-garde.
    Nous parlons des fédéralistes,bien évidemment,qui croient avoir raison simplement parce qu'ils sont nombreux.
    Si un jour les québécois se donnent un pays, certains fils constateront un peu gênés ce qu'avaient dit leur père ou leur grand-père à propos de la liberté du peuple québécois.Ils réaliseront qu'ils font partie d'une lignée de retardataires.
    Bien évidemment,ils pourront s'amender pour la lignée,les peuples étant constitués de familles dignes.