Les Pauvres

La clef de voûte

Tribune libre

Les pauvres, … le peuple oublié qui regarde par la fenêtre (le peuple qui argôrde dain châssis). Le peuple de la dernière strate sociétale à la frontière de Lazareville, là où s’arrête le cheval d’octroi; c’est ici où tombent les miettes de la table de l’autre monde; il n’y a rien à conquérir chez les pauvres, à part les exproprier quand on a besoin d’espace pour une table supplémentaire au marché du temple; on s’en occupe comme les oiseaux, les pauvres.

Les pauvres sont pauvres à toutes les tables des nations du monde; ce n’est pas leur monde, ils sont là comme la graminée indigène qui croît sur le bord des routes. Les pauvres ne sont pas admis dans les pâturages du monde, ils ne sont pas assez entreprenants; quand ils labourent, ils s’arrêtent de longs moments pour boire et regarder, les abeilles butiner les printemps d’or survolés, par les longues caravanes moutonneuses, du grand désert bleue de la voûte.

Les pauvres prennent tous les coups sur les joues à la proue, qu’ils tendent inlassablement, contre les outrages, des mers déchaînées des mondes en décomposition; les pauvres sont la proue et la coque du vaisseau; ils sont torturés à la poupe par des pirates, qui tentent de faire dévier le vaisseau vers l’abîme, en corrompant l’équipage de bâbord et de tribord, qui s’entredéchire sur le pont, mais les pauvres dans des efforts désespérés, tiennent bon inexorablement, le cap de l’étoile polaire; la seule lumière qu’il leur reste dans la nuit du monde; ils transportent un peuple perdu et leur mission, est de ramener ce peuple au port de la libération.

Les pauvres sont incorruptibles, ils suivent leur étoile; il ne faut jamais approcher les pauvres, en leur promettant grossièrement les retombées des grenailles, d’un essai politique; ils ne suivent qu’un seul berger et ils vous trahiront. Les pauvres ne prennent pas, ils donnent et ils ne refuseront pas de consentir, un pays à ceux avec qui ils voyagent. Il faut leur demander humblement et respectueusement, car c’est au plus grand peuple du monde, à qui vous vous adressez et ce sont eux les véritables maîtres du monde, ignorés de tous sur le pont.

Donnons-leur du respect et ils nous feront entrer en entier dans la baie de la tranquillité jusqu’au port de la libération, c’est leur mission et ils ne demandent pas mieux que de servir dignement, sur la terre des nations de l’Iris versicolor; l’œil du ciel des clajeux et ses abeilles fidèles.

Droit devant, voiles toutes! Les pauvres montent sur le pont.

https://www.youtube.com/watch?v=syZxtQLynE4&feature=player_detailpage


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1 commentaire

  • Pierre Cloutier Répondre

    26 mars 2014

    Les pauvres ont pas d’argent Les pauvres sont malades tout l’ temps Les pauvres savent pas s’organiser Sont toujours cassés Les pauvres vont pas voir de shows Les pauvres sont ben qu’ trop nonos En plus, les pauvres, y ont pas d’argent À mettre là-d’dans Les pauvres sont su’l’Bien-Être Les pauvres r’gardent par la f’nêtre Les pauvres, y ont pas d’eau chaude Checkent les pompiers qui rôdent Les pauvres savent pas quoi faire Pour s’ sortir d’ la misère Y voudraient ben qu’un jour Qu’un jour, enfin, ce soit leur tour Les pauvres gens ont du vieux linge sale Les pauvres, ça s’habille ben mal Les pauvres se font toujours avoir Sont donc pas d’affaires ! Les pauvres s’achètent jamais rien Les pauvres ont toujours un chien Les pauvres se font prendre à voler Y s’ font arrêter Les pauvres, c’est d’ la vermine Du trouble pis d’ la famine Les pauvres, ça couche dehors Les pauvres, ça l’a pas d’ char Ça boé de la robine pis ça r’garde les vitrines Pis quand ça va trop mal Ça s’tape sa photo dans l’journal... Les pauvres, ça mendie tout l’temps Les pauvres, c’est ben achalant Si leur vie est si malaisée Qui fassent pas d’ bébé ! ! ! Les pauvres ont des grosses familles Les pauvres s’ promènent en béquilles Y sont tous pauvres de père en fils C’t une manière de vice... Les pauvres sortent dans la rue C’est pour tomber su’ l’ cul Y r’çoivent des briques s’a tête Pour eux, le temps s’arrête Les pauvres ça mange le pain Qu’les autres jettent dans l’chemin Les pauvres, c’ comme les oiseaux C’est fait pour vivre dans les pays chauds Icitte, l’hiver, les pauvres gèlent Sont maigres comme des manches de pelles Leur maison est pas isolée Pis l’ gaz est coupé Les pauvres prennent jamais d’vacances Les pauvres, y ont pas ben d’la chance Les pauvres, y restent toujours chez eux C’est pas des sorteux Les pauvres aiment la chicane Y vivent dans des cabanes Les pauvres vont pas à l’école Les pauvres, c’ pas des grosses bolles Ça mange des s’melles de bottes Avec du beurre de pinottes Y sentent la pauvreté C’en est une vraie calamité Les pauvres... ... mais y ont tous la t.v. couleur
    Plume Latraverse