Loi 101 : la Charte a ses mérites

Loi 101 - 30e anniversaire - Adoption de la loi 101


Simon Boivin - Même si elle aimerait assouplir la loi 101, une majorité des anglophones et allophones du Québec juge que l’adoption de la Charte de la langue française, il y a 30 ans, a eu un impact positif sur la société québécoise.



Plus de 79 % des francophones estiment que la loi linguistique a eu un effet bénéfique chez nous. Même chose pour près de 57 % de ceux dont la langue maternelle n’est pas le français, révèle un sondage SOM — La Presse.
« Je pense qu’on peut voir beaucoup de choses dans ce sondage, mais certainement pas une levée de boucliers contre la loi 101 », indique Guy Larocque, de la maison SOM.
Fait à remarquer, les 65 ans et plus, qui ont vécu presque autant avant l’adoption de la loi qu’après, sont souvent moins enthousiastes que les 18 à 24 ans. Par exemple, alors que les plus jeunes croient à 82 % que l’impact de la loi 101 sur la langue de travail a été positif, leurs aînés ne partagent cette vision qu’à 59 %.
« C’est plutôt curieux, remarque M. Larocque. Je n’ai pas d’explication à cela. Les 18-24 n’étaient pas nés il y a 30 ans. Je me pose la question : est-ce que c’est simplement parce qu’ils ont toujours vécu cela qu’ils trouvent que c’est positif ? »
Bien qu’ils reconnaissent des mérites à la législation, les anglophones et allophones sont irrités par au moins deux aspects. En effet, ils sont 42 % à juger qu’elle a eu un impact négatif sur la langue d’enseignement.
« Il semblerait que la langue d’enseignement est ce qui leur fait le plus mal dans la loi 101 », note M. Larocque.
Aussi, anglophones et allophones sont beaucoup moins nombreux, 52 %, à trouver que la loi linguistique a eu une influence positive sur la langue d’affichage. Ceux dont la langue maternelle est celle de Molière estiment à 76 % que cela a été bénéfique. Ainsi, les francophones sont deux fois moins nombreux que leurs concitoyens à trouver que la Charte de la langue française a changé quelque chose dans leur quotidien, à 17 % contre 32 %.
Il s’agit peut-être des raisons qui amènent anglophones et allophones, même s’ils reconnaissent des mérites à la loi à 57 %, à être pratiquement aussi nombreux à souhaiter qu’elle soit assouplie, voire remplacée. Ils sont 44 % à considérer qu’elle a eu un impact négatif sur l’image du Québec.
Ils croient aussi dans une plus forte mesure — à 63 % contre 44 % pour les francophones — que plus d’immigrants choisissent de vivre en français au Québec depuis la naissance de la loi 101.
« C’est leur perception, on peut dire aussi que c’est leur réalité », souligne M. Larocque.
À peine 19 % des Montréalais n’ont jamais à parler anglais dans le cadre de leur travail, indique le coup de sonde. Cette proportion grimpe à plus de 40 % pour la grande région de Québec. Il apparaît aussi clairement que les gens qui parlent anglais fréquemment reçoivent un salaire plus élevé. Et que plus le niveau de scolarisation augmente, plus la langue de Shakespeare est employée souvent.
Réalisé auprès de 1002 personnes, le sondage comporte une marge d’erreur de 4,4 %, 19 fois sur 20.


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