Charte de la langue française

La loi 101 a 30 ans

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Loi 101 - 30e anniversaire - Adoption de la loi 101

Camille Laurin, père de la Charte de la langue française, ou loi 101

Le 26 août 1977, la Charte de la langue française, ou loi 101, est adoptée et affirme sans équivoque que la langue commune au Québec, utilisée dans toutes les sphères de la vie, est le français.
Mandaté par le premier ministre René Lévesque pour réaliser cette tâche, le ministre d'État au développement culturel, Camille Laurin, refuse de simplement revoir la controversée Loi sur la langue officielle du gouvernement libéral précédent. Il présente plutôt une politique linguistique ambitieuse, qui vise à assurer à primauté du français au Québec, à la fois dans l'affichage, dans l'enseignement et en milieu de travail.
L'une de ses mesures les plus importantes était de permettre l'accès à l'école anglaise seulement aux enfants dont les parents avaient eux-mêmes reçu leur éducation en anglais au Québec ou au Canada.
Symbole des aspirations de la majorité francophone du Québec, mesure de protection nécessaire dans le bassin anglophone de l'Amérique du Nord, politique coercitive et radicale portant atteinte aux droits des minorités: 30 ans après son adoption, la loi 101 suscite encore des interprétations diverses et de la controverse.
Plusieurs lois et jugements subséquents en ont d'ailleurs réduit la portée initiale. Le dernier épisode en date est survenu mercredi dernier, lorsque la Cour d'appel du Québec a invalidé une disposition de la loi qui concernait l'accès à l'école anglaise. Promulguée en 2002, la loi 104 interdisait à certains parents d'inscrire leur enfant dans une école anglaise non subventionnée pendant un an pour devenir ensuite admissible au réseau d'écoles anglaises publiques.

Une longue crise linguistique
L'adoption de la Charte de la langue française faisait suite à près de 10 ans de crise linguistique au Québec.
En juin 1968, à Saint-Léonard, la commission scolaire décide d'imposer l'école élémentaire française aux nouveaux élèves pour la rentrée. Cela signait en quelque sorte la fin des classes bilingues créées en 1963 pour accueillir les immigrants, surtout italiens.
En novembre 1969, le gouvernement unioniste de Jean-Jacques Bertrand fait adopter la loi 63, qui permet aux parents en faisant la demande d'envoyer leurs enfants à l'école anglaise. Ceux-ci doivent toutefois acquérir une connaissance d'usage du français.
En juillet 1974, la loi 22, adoptée sous le gouvernement libéral récemment réélu de Robert Bourassa, fait pour la première fois du français la langue officielle du Québec. Mais, encore une fois, ses dispositions concernant la langue d'éducation, qui imposent des tests de connaissance de l'anglais préalables à l'admission à l'école anglaise, ne satisfont personne.
La loi 101 sera l'aboutissement de tout ce processus, qui aura donné lieu à certaines des secousses politiques les plus importantes de l'histoire du Québec.
Événement spécial à Montréal
À Montréal, l'anniversaire sera souligné dimanche par une marche et un rassemblement organisés par le Mouvement Montréal français. L'événement se déroulera dans un parc adjacent à l'Office de la langue française du Québec, rue Sherbrooke.
La veuve de Camille Laurin, Francine Castonguay-Laurin, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, le député péquiste Pierre Curzi, le président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, Jean Dorion, et les chefs syndicaux Claudette Carbonneau et Réjean Parent seront notamment présents.
Le Mouvement Montréal français revendique une application plus rigoureuse de la Charte. Il estime que l'usage de l'anglais est de plus en plus répandu dans les institutions, les milieux de travail, les services publics, les cégeps et les universités.
Le gouvernement de Jean Charest a quant à lui lancé une série de publicités soulignant l'importance de la Charte de la langue française pour la société québécoise. Ces messages seront diffusés au cours des prochaines semaines.


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