Loi 101 appliquée au cégep : juste une normalité !

il ne s’agit pas ici d’interdire l’accès à l’école anglaise, il s’agit simplement de ne plus le financer par l’État.

Cégep en français



Les chiffres sur le recul du français au Canada (de 99 % en 1766 à 22 % en 2006), et surtout à Montréal (il ne reste que 56, 4 % qui le parlent à la maison), sont assez implacables. Voilà pourquoi l’application de la charte de la langue française au niveau collégial n’est pas du tout de l’intolérance, mais une nécessité urgente. C’est une mesure tout ce qu’il y a de plus normale dans la vaste majorité des États démocratiques de la terre.

De plus, il ne s’agit pas ici d’interdire l’accès à l’école anglaise, il s’agit simplement de ne plus le financer par l’État. Si les adversaires de cette mesure prétendent à la fois être en accord avec le principe d’une seule langue officielle au Québec, le français, et, en même temps s’opposer au cégep inclus dans la loi 101, ils sont en parfaite contradiction.

Le droit à l’éducation pour tous n’implique nullement l’obligation de le fournir dans la langue choisie par les citoyens. Cela fait partie du pacte national. En France on offre l’école en français, en Allemagne en Allemand, En Angleterre en anglais et ainsi de suite… Même la Belgique, pays à deux langues officielles, n’applique pas le libre choix. Chacune étant enseignée exclusivement dans sa région respective (flamande ou française). Tout cela n’est que la normalité. Nulle part, il n’est interdit de suivre ses cours dans une autre langue que celle de la nation. Tout comme ce n’est pas interdit au Québec. Cependant, ce n’est pas défrayé par le gouvernement, voilà la nuance importante. Les écoles privées anglophones (ou d’autres langues) non-subventionnées demeurent permises à tous… il faut seulement en avoir les moyens.

Tout comme l’achat d’une automobile est permise à tous, elle n’est pas payée pour autant par l’État. C’est la même logique avec la langue et cela respecte le libre choix.

Au Québec, nous avons cependant consenti à une exception en conservant un réseau anglophone financé entièrement par l’État, du primaire à l’universitaire. Acte très généreux en comparaison avec le traitement qu’ont subi les minorités francophones hors Québec. Rappelons, entre autres, que l’enseignement du français fut carrément interdit en Ontario après la première année du primaire entre 1912 et 1927. Les dernières mesures discriminatoires furent levées seulement en 1944. Mais le mal de l’assimilation était fait. Et ce fut sensiblement la même chose dans toutes les provinces du Canada.

Au Québec, jamais le réseau anglophone ne fut menacé, mais est désormais réservé uniquement à la communauté historique anglophone. Voilà pourquoi l’application de la loi 101 au cégep n’est pas un radicalisme, mais une simple normalité.
Jocelyn Jalette


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