En préparation pour leur congrès, les jeunes libéraux du Québec ont déclaré qu’il ne faut pas brimer la liberté individuelle pour protéger la langue française et que l’application de la loi 101 au cégep correspond à un repli sur soi.
En fait, les adversaires de la loi 101 ont toujours présenté l’accès illimité à l’école publique anglophone et son financement gouvernemental comme une question de liberté individuelle et de droit fondamental, même à l’époque où à peine 15 % des écoliers allophones étudiaient en français au Québec. C’est aussi le principal argument qui fut invoqué pour imposer les écoles passerelles par le bâillon, et celui qui est aujourd’hui utilisé contre la proposition d’appliquer la loi 101 au cégep.
Pourtant, la décision d’aller dans une école ou dans un cégep dépend avant tout du choix collectif de financer ces institutions, sans lequel il n’y aurait pas d’institutions. La liberté de choix d’un individu se rattache aux décisions et aux actions de cet individu. Mais quand ce choix dépend du choix d’un groupe d’individus ou d’une collectivité, on parle de la liberté de qui? Qu’en est-il de la liberté de choix des citoyens qui financent avec leurs taxes et leurs impôts les institutions d’enseignement? Est-ce que les individus de toutes les régions du Québec n’ont pas la liberté de décider du financement qu’ils fournissent pour donner accès à de cégeps et des universités publiques anglophones aux allophones et aux francophones?
Dans à peu près tous les pays, l’enseignement public se fait dans la langue de la majorité. Sur le plan international, le droit de choisir la langue d'enseignement n'existe pas. Et de fait, la plupart des gens trouvent normal d’étudier dans la langue officielle de l'endroit où ils émigrent. Si des jeunes libéraux décidaient d’émigrer en Italie, est-ce qu’ils exigeraient des écoles ou des universités anglaises publiques en disant que le fait de devoir aller à l’école italienne brime leurs libertés individuelles?
Il n’y a pas davantage de liberté individuelle ou de droit fondamental de choisir sa langue d'enseignement dans le reste du Canada. En vertu de la Charte canadienne, les écoles primaires et secondaires publiques de langue française des provinces anglophones ne sont tenus d’accueillir que les enfants des minorités francophones. Au Canada anglais, une grande partie des francophones n’ont tout simplement pas accès à des écoles ou à des universités francophones. Comment se fait-il que les adversaires de la loi 101 au cégep ne dénoncent pas le fait que cette supposée liberté de choix n’existe pas et n’a jamais existé dans le reste du Canada ?
Les jeunes libéraux semblent penser que les Québécois seraient refermés sur eux-mêmes parce qu’ils veulent inclure les citoyens de toutes origines à la culture majoritaire du peuple québécois. Nous serions complexés parce que nous voulons étendre la principale réussite de la loi 101, soit ses mesures scolaires, aux institutions collégiales. Bref, nous serions ethnocentriques parce que nous voulons assurer l’avenir de la nation québécoise plutôt que de nous assimiler dans l’Amérique du Nord anglophone !
L’argument moral de la liberté individuelle pour donner un accès illimité à des écoles ou des cégeps anglophones n’a aucune légitimité. C’est un choix collectif que les Québécois ont à prendre.
Les Québécois ont le droit de choisir de financer des centres de la petite enfance, des écoles, des cégeps et des universités de langue française pour les nouveaux arrivants comme pour tous les Québécois. Cela correspond à la normalité dans à peu près tous les États au monde. En maintenant des services en anglais à titre de mesure d’exception pour la minorité historique anglophone, ce mode d’aménagement linguistique continuerait à être beaucoup plus généreux envers les Anglo-Québécois que ne l’est la loi sur les langues officielles pour les francophones du ROC.
Pour favoriser le rattrapage des inégalités socio-économiques issues du passé, il faut poursuivre la francisation de l’économie et du travail au Québec. Pour y arriver, il faut renforcer la loi 101, l’appliquer au cégep et mettre fin au sous-financement des universités francophones.
À l’ère de l’économie du savoir, il est crucial de mettre fin au sous-financement des réseaux collégial et universitaire de langue française au Québec. Comme dans la plupart des États développés à travers le monde, la langue nationale doit constituer la voie de la réussite économique et sociale à l’intérieur du Québec. Il y a urgence d’agir.
Signataires :
Étienne Gougoux, président du Conseil jeunesse de la SSJBM
Philippe Perreault, président du Mouvement étudiant pour le français de l’UdeM
Maxime Laporte, président du Mouvement des étudiants souverainistes de l’UdeM
Paolo Zambito, porte-parole des Jeunes Patriotes du Québec
Christine Normandin, présidente du Comité national des jeunes du Parti québécois
Simon-Pierre Savard-Tremblay, président du Forum jeunesse du Bloc québécois
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2 commentaires
Laurent Desbois Répondre
20 juin 2011Richard Pound named honorary chairman of Swimming Canada’s CANswim Movement
juin, 16, 2011
https://www.swimming.ca/NewsArticle.aspx?newsid=2641
Richard Pound nommé president d’honneur du Mouvement CANnage de Natation Canada
16 juin 2011
Difficile à trouver, mais voir la traduction du texte sur le lien « français » :
www.swimming.ca/
https://www.swimming.ca/Default.aspx
http://www.canswim.ca/
Monsieur Lafontaine dit que le Canada veut être la « first Nation »!
Voir la place accordée à la deuxième nation du Canada dans le vidéo de promotion…..
Voici ma participation au bilinguisme multiculturel canadian :
我不懂英语!!!(Je ne comprend pas l’English!!!!)
Isabelle Gérin-Lajoie Répondre
17 juin 2011BRAVO LES GARS!
VOILÀ QUI EST PARLÉ!
RIEN À RAJOUTER! TOUT A ÉTÉ DIT, BIEN DIT. ET TOUT CELA, SANS MÊME "FERMER LA BOÎTE" AUX VIEUX DE LA VIEILLE!
TOUT UN EXPLOIT!
ISABELLE GÉRIN-LAJOIE