Inquiet du niveau élevé d’endettement des Québécois, Jean-François Lisée voudrait que l’État vole au secours des ménages au bord de la faillite.
«La faillite, c’est terrible: on vient saisir votre maison, votre voiture, beaucoup de vos bien et pourtant il y a une façon de s’en sortir», a exposé le candidat à la chefferie du Parti québécois, dans une entrevue exclusive avec notre Bureau parlementaire.
Dans l’éventualité où il arrive à succéder à Pierre Karl Péladeau aux commandes du Parti québécois et qu’il parvienne à former le gouvernement après les prochaines élections générales, le député de Rosemont s’engage à mettre sur pied un programme d’accès à la consolidation.
Cette mesure sans précédent permettrait par exemple à un ménage qui a atteint un ratio d’endettement élevé de consolider jusqu’à 20 000 $ de dettes auprès de son institution financière, mais dans un prêt garanti par le gouvernement du Québec.
«Ça ne coûte rien à l’État de faire ça (en raison de sa capacité d’emprunt). L’État, son rôle, c’est d’aider ses citoyens», a expliqué M. Lisée.
Des conditions strictes seraient toujours imposées aux participants, dont celle de passer les ciseaux dans leurs cartes de crédit.
Comme les prêts étudiants
À l’instar de la formule utilisée pour les prêts étudiants, ces prêts seraient consentis à des taux d’intérêt préférentiels, soit d’environ 4 à 5 %. Selon l’analyse effectuée par M. Lisée à l’aide d’un expert en la matière, les banques offrent actuellement des prêts pour consolidation de dette avec un taux d’environ 15 %. «Ça fait un peu l’Avare des pays d’en haut», regrette le candidat à la chefferie du Parti québécois.
La volonté d’avoir toujours plus
Plutôt que de prendre le citoyen par la main et de l’accompagner à la banque, ne serait-il pas mieux de baisser ses taxes et impôts afin de lui permettre de rembourser ses dettes plus rapidement, a questionné notre Bureau parlementaire.
Du point de vue de M. Lisée, même si on réduit taxes et impôts, «la volonté des gens d’acheter toujours plus» l’emportera.
«On est dans une société de surconsommation, alors la volonté d’avoir toujours plus est toujours là et les gens ont une impression de richesse qui dépasse leur capacité de payer», a expliqué le prétendant à la chefferie du PQ.
Bien qu’on ne puisse forcer les institutions financières à offrir un tel programme, il suffira qu’une seule banque se porte volontaire pour que les autres emboîtent le pas afin de suffire à la demande, croit M. Lisée.
En quelques chiffres
- Moyenne québécoise d’endettement : 17 800 $ par personne
- Moyenne canadienne d’endettement : 21 580 $
- Au Québec, 2,1 % des comptes sont en souffrance depuis plus de 90 jours.
- Avec environ 24 000 faillites par année (environ 38 % du total canadien), le Québec fait très mauvaise figure.
- Taux d’intérêt typique d’un prêt pour consolidation de dettes : 15 %
- Taux d’intérêt d’un prêt garanti par l’État : 4 à 5 %
Source: Jean-François Lisée, candidat à la chefferie du Parti québécois
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