Libre-échange et mondialisation décadente

Économistes atterrés


RÉDUCTION DES RECETTES DE L’ÉTAT = CRISE DE LA DETTE
« Vingt ans d’aveuglement. L’Europe au bord du gouffre», c’est le titre du
troisième ouvrage des Économistes atterrés (1). Le premier de la série
intitulé Le Manifeste des économistes atterrés « lançait un cri d’alarme
contre ceux qui tentent de nous faire croire que la SEULE solution à la
crise est libérale », déclare Benjamin Coriat, professeur d’économie à
l’Université Paris 13 et coprésident des Économistes atterrés (2).
Quel énigmatique manifeste économique, quel étrange constat de ces
économistes atterrés ! En effet, la solution à la crise économique libérale
ne peut être ‘libérale’ car alors il n’y aurait pas de crise économique
‘libérale’. C’est par la faute des mesures économiques ‘libérales’ –
anarchiques – que l’économie dite ‘libérale’ est en crise. Mais soyons
honnête, la politique économique capitaliste ne peut être que ‘libérale’,
c’est-à-dire follement et librement à la poursuite du taux de profit
maximum – alors que les lois inéluctables qui régissent ce système
économique anti-démocratique entraînent la baisse tendancielle des taux de
profit –. Les politiques dites ‘libérales’ sont donc une réponse à cette
quête perpétuelle, jamais assouvie, et non pas une solution à la crise
‘libérale’.
Écoutons à nouveau l’économiste atterré et indigné : « Dans cet ouvrage-ci,
nous voulons tordre le cou à l’idée que la crise est la conséquence de
dépenses publiques liées à une politique sociale trop dispendieuse. Il
s’agit d’une mystification. Ne nous trompons pas de crise. La dette est
intégralement provoquée par la spéculation financière » (3).
« C’est le coût de la crise financière qui nous a mis en difficulté et a
fait éclater la dette souveraine », ajoute l’économiste Coriat. « Il est
donc aberrant de taper sur les politiques sociales. Cette folie sur les
cures d’austérité ne va pas nous faire sortir du trou financier. En 2011,
les entreprises du Cac 40 (indice boursier parisien) ont distribué 37
milliards d’euros sous forme de dividendes. En regard, le coût de la dette
publique en France est de 45 à 48 milliards d’euros. On appréciera » (4).
Ici l’économiste outré a parfaitement raison, l’assistance sociale
prodiguée aux banques et aux boursicoteurs à coups de milliards de fonds
publics a été le vecteur qui a provoqué l’éclatement vertigineux de la
dette souveraine (auxquels s’ajoutèrent les dépenses militaires débridées).

Les Économistes prostrés en appellent à un renouveau de la protection
sociale : selon eux, la déconstruction des systèmes de protection sociale
s’est accélérée dans la plupart des pays d’Occident à partir de la décennie
90, donc bien avant la crise boursière des ‘subprimes’ (2008) et avant la
crise de la dette souveraine de 2011. « Dans les médias, la protection
sociale (celle destinée au peuple pas celle destinée aux banques, NDLR)
continue d’être présentée comme un puits sans fond, et la persistance des
besoins de financement comme le résultat d’une croissance sans cesse plus
forte des dépenses. «Pourtant, l’analyse des comptes sociaux dément ce
discours – renchérit Monsieur Coriat. La part des dépenses sociales dans
le PIB est à peu près stable depuis 15 ans ». Tout est dit, la part des
dépenses sociales dans le produit intérieur brut est stable depuis 15 ans.
Ces dépenses sociales ne peuvent donc avoir provoqué la hausse vertigineuse
des déficits gouvernementaux et l’accroissement de la dette souveraine…
Les déficits publics sont davantage le résultat d’un manque de recettes et
d’une hausse de certains postes budgétaires (déboursés militaires et
subventions aux banques) que de l’augmentation incontrôlée des dépenses
sociales.
Avec la croissance des besoins sociaux (vieillissement de la population,
progrès médical, augmentation de la population), le dogme ‘libéral’ selon
lequel il ne serait plus possible de dépenser davantage pour la protection
sociale a entraîné des difficultés accrues de financement dans les services
et les établissements de santé, d’autant que la multiplication des emplois
à temps partiel et la progression du chômage ont réduit drastiquement les
recettes de l’État. Les politiques ‘libérales’ ont transféré aux ménages
une part croissante de ce financement, pendant que les employeurs
bénéficiaient d’exonérations de cotisations sociales et que les riches
obtenaient des congés d’impôts, des dégrèvements fiscaux. Tous ces
‘cadeaux’ se sont traduits par un manque à gagner fiscal important, déclare
l’économiste pétrifié.

« Les Économistes atterrés dressent les indicateurs qui témoignent de la
baisse de la couverture sociale : hausse du ticket modérateur,
multiplication des déremboursements, instauration de forfaits et de
franchises couplés au développement des dépassements d’honoraires. Résultat
: la prise en charge de la consommation de soins de santé et de biens
médicaux par la Sécurité sociale a fortement diminué (depuis 1990, NDLR) »
(5).


CONCURRENCE INTER-IMPÉRIALISTES
Ce qu’il faut toutefois comprendre c’est qu’ils sont inévitables ces
dégrèvements d’impôts, ces congés de cotisation sociale et de cotisation
chômage, ou encore ces congés de contribution aux caisses de retraite.
Elles sont incontournables ces subventions destinées aux banques, aux
multinationales et aux milliardaires de l’industrie. Comment voulez-vous
qu’un capitaliste canadien, américain ou français parvienne à concurrencer
un capitaliste chinois qui paie sa force de travail environ 300 euros par
mois alors que ses concurrents occidentaux paient dix ou quinze fois ce
salaire sans compter les avantages sociaux (régimes d’assurance emploi,
assistance médicale, assurance accident du travail, caisse de retraite,
etc.) ?
En termes économiques les dépenses gouvernementales dites ‘sociales’ sont
des coûts, – des dépenses – qui se trouvent inclus dans le prix des
produits offerts sur le marché. La ‘mondialisation’ et le ‘libre-échange’,
éliminant les entraves – les protections tarifaires – entre les pays, ont
placé toutes les marchandises, même la marchandise « main d’œuvre »
directement en concurrence avec les marchandises et les coûts de production
des pays asiatiques y compris la Chine.
L’économiste atterré et indigné devrait comprendre que le fait d’augmenter
les charges sociales des entreprises de France, du Canada, des États-Unis
élève directement le prix des marchandises commercialisées par ces vieux
pays impérialistes en déclin qui ne sont plus concurrentiels face à
l’impérialisme chinois.
LEVONS DES PROTECTIONS DOUANIÈRES !
Mais alors, pourquoi ne pas imposer des barrières tarifaires et taxer les
importations chinoises, indiennes, asiatiques pour les rendre plus
onéreuses et les empêcher d’entrer sur nos marchés étranglés ? Impossible,
ce sont les impérialistes occidentaux eux-mêmes qui ont imposé
l’élimination progressive des barrières tarifaires et qui imposent
aujourd’hui le ‘libre-échange’ et le ‘libéralisme’ économique aux
asiatiques.
L’Organisation mondiale du commerce (OMC), mise sur pied par les pays
occidentaux, a pour tâche de surveiller les récalcitrants et de sanctionner
les protectionnistes qui ferment leurs frontières à l’invasion des produits
asiatiques et chinois. Cent cinquante pays sont membres de l’OMC et vivent
sous les diktats de cette organisation pour la mondialisation sans compter
les édits du FMI et de la Banque Mondiale.
Pourquoi les capitalistes occidentaux ont-ils creusé ainsi leur propre
tombe en abolissant les protections douanières, se plaçant à la merci de la
concurrence étrangère ? C’est tout simplement que vers les années 1975 les
capitalistes d’Occident ont pris modèle sur leurs concurrents impérialistes
soviétiques qui eux délocalisaient en partie leur production vers les pays
de leur sphère d’influence, pays aux salaires plus bas qu’en Union
Soviétique. C’est ainsi que la Tchécoslovaquie, l’Allemagne de l’Est, la
Pologne, la Hongrie sont devenues des pays ateliers de l’impérialisme
soviétique. Chaque pays satellite avait sa spécificité industrielle,
certains pays de la sphère d’influence tiers-mondiste n’avaient pour tâche
que de fournir certaines matières premières (Cuba le sucre, Angola le
pétrole, Vietnam le riz), d’autres des produits usinés ou semi-usinés.
À partir de 1975 les impérialistes occidentaux ont appliqué ce modèle
d’exploitation aux pays sous leur domination en Asie, en Amérique latine
et en Afrique et ils ont commencé à fermer leurs usines en métropole et à
les relocaliser dans les pays néocoloniaux. C’est alors qu’ils ont eu
l’idée d’abolir les barrières tarifaires et de préconiser le
‘libre-échange’ de façon que les marchandises de leurs filiales en pays
coloniaux puissent entrer en métropole sans être taxées. Pour un
impérialiste français, canadien ou américain encaisser ses profits à partir
de sa filiale taiwanaise ou coréenne ou à partir de son usine de Montréal,
de Toulouse ou de Pittsburg n’a aucune importance puisque pour ce
capitaliste le profit est sa seule patrie.
Si demain la France érigeait des barrières tarifaires et imposait des
tarifs douaniers aux produits importés, ce sont les entreprises Renault,
Peugeot, Vivendi, Lagardère, Veolia ou Michelin qui ne pourraient plus
importer en France les marchandises qu’elles font produire en Thaïlande, au
Vietnam, en Côte d’Ivoire, en Corée et en Chine.
Si un pays capitaliste décidait de quitter l’OMC et d’ériger des barrières
douanières à ses frontières, d’abord il ne pourrait le faire sans se doter
de sa propre monnaie nationale. Ensuite, il ferait augmenter drastiquement
le prix des marchandises importées offertes sur son marché national ce qui
provoquerait une inflation importante et la dépréciation de l’épargne des
travailleurs et, par ricochet, la diminution de la consommation
domestique; ce qui entrainerait à son tour la réduction des recettes
fiscales de l’État et l’augmentation de la dette souveraine, sans parler
des mesures de rétorsion que les pays capitalistes voisins seraient en
droit de lui imposer sur ses propres exportations.
J’entends d’ici clamer les nationalistes-socialistes, dont Ron Paul –
candidat libertarien à l’investiture républicaine – : « Mais nous pourrions
ainsi à l’abri de la concurrence chinoise réindustrialiser la France, les
États-Unis, le Canada, la Grèce, l’Italie, et produire nos propres
marchandises pour nos marchés domestiques ». Que nenni! Sous la division
internationale du travail impérialiste certains pays produisent des
matières premières, d’autres fournissent l’énergie fossile, d’autres la
main d’œuvre bon marché, d’autres les usines de transformation primaire,
quelques-uns des machines-outils (Allemagne, Japon, Chine) moyens
essentiels à la production des outils de production des marchandises.
Toutes ces marchandises doivent pouvoir circuler d’un pays à l’autre afin
de permettre aux capitalistes de réaliser le plus haut taux de profit et
pour cela ravir à ses concurrents ses matières premières, sa force de
travail (plus-value) et ses marchés.
La ‘ré-industrialisation’ d’un pays impérialiste désindustrialisé est une
chimère que colportent les opportunistes en chemises brunes
nationales-socialistes à l’occasion des mascarades électorales.

LE MÉCANISME DE LA CRISE ÉCONOMIQUE CAPITALISTE
Résumons l’ensemble de la mécanique de fabrication des crises économiques
sous le régime capitaliste. Pour maintenir leurs profits les entreprises
des vieux pays impérialistes décadents – françaises, canadiennes,
américaines, britanniques, espagnoles italiennes – ont fermé plusieurs
usines dans leurs pays respectifs et les ont relocalisées dans des pays
émergents, semi-coloniaux, aux salaires de misère.
Ce faisant ces entreprises ont provoqué chômage, emploi précaire,
diminution des contributions aux programmes d’assurance emploi, aux
programmes d’assurance médicale et aux régimes de retraite des employés et
réduction proportionnelle des taxes et des impôts versés à l’État, tout en
réduisant en parallèle le pouvoir d’achat de leurs clients dans les pays
métropolitains, clients que ces entreprises sollicitent tout de même pour
acheter leurs marchandises fabriquées en Asie.
Moins d’argent à l’État et moins de pouvoir d’achat dans les poches des
clients métropolitain en chômage ou sur l’assistance sociale amènent les
banques à stimuler la demande en offrant du crédit inconsidérément : des
millions de maisons ont été achetées à crédit, des automobiles et des
appareils électroniques aussi. Que survienne une légère hausse des taux
d’intérêts ou une perte d’emploi, les emprunteurs surendettés ne peuvent
rembourser. Ils déclarent faillite personnelle et les banques s’effondrent
– les gouvernements volent au secours non pas des emprunteurs mais des
créanciers – les banquiers – et renflouent ces milliardaires à coup de
fonds publics dévalués et inflationnistes alors que les revenus de l’État
s’amenuisent comme peau de chagrin. C’est la crise de la dette souveraine –
pas assez de revenus fiscaux tirés d’une économie asphyxiée et trop de
déboursés en faveur de capitalistes qui exigent des aides de l’État
providence pour maintenir la consommation, les emplois encore disponibles
dans le tertiaire parasitaire et les quelques usines qui n’ont pas encore
été délocalisées. C’est la spirale infernale de la misère.
L’IMPÉRIALISME CHINOIS
Pendant ce temps se profilait à l’horizon – 1990 – une nouvelle
superpuissance industrielle bénéficiant du coût dérisoire de sa main
d’œuvre. Contrairement aux pays ateliers du Sud-Est asiatique, la Chine
championne de la ‘mondialisation’ développe ses propres entreprises
nationales à l’abri de sa monnaie, le Yuan sous-évalué – c’est la tactique
qu’utilise la Chine pour sa protection douanière – si bien que ce sont les
capitalistes nationaux chinois qui empochent les profits et profitent des
lois ‘libérales’ de libre-échange imposées préalablement par les
capitalistes des vieux pays impérialistes en déclin (6).

La nouvelle puissance chinoise redéfinit l’ensemble des relations
commerciales, industrielles et financières de la planète et impose sa
nouvelle division internationale du travail. Pendant que la situation
économique et financière des pays impérialistes occidentaux se détériore
constamment, ils en viennent à emprunter à la Chine capitaliste
extrêmement riche. De pays débiteur la Chine devient pays créditeur – le
nouveau banquier du monde capitaliste. C’est le triomphe du yuan sur le
dollar déprécié pendant que l’euro tente de se maintenir à flot.
Nous en sommes là présentement. Pour combattre ce nouveau concurrent
chinois, les pays impérialistes occidentaux n’ont pas d’autres choix que de
réduire le coût de la marchandise « main-d’œuvre » – force de travail –
mais cela est très difficile car un ouvrier occidental ne peut pas se
contenter d’un salaire de 300 euros par mois. Sans services sociaux, sans
services médicaux, sans soutien à l’éducation et sans contribution aux
régimes de pension, il mourrait de faim tout en travaillant comme un
forçat. Déprécier et déliter totalement la force de travail ne peut être la
solution aux problèmes des capitalistes occidentaux qui pourtant s’y
exercent avec acharnement.
SUBVERSION ET GUERRES LOCALES
Les lois incontournables du développement systémique capitaliste le mènent
à l’impasse. Comme ils ne peuvent concurrencer l’impérialisme chinois sur
le terrain de la productivité et de la performance industrielle (sauf
l’Allemagne et le Japon qui y sont parvenus un certain temps) les
impérialistes des pays en déclin (États-Unis, France, Royaume-Uni, etc.)
tentent par la subversion et la guerre de rapine de nuire aux intérêts
chinois et de lui ravir ses sources de matières premières, ses
approvisionnements en pétrole et ses marchés.
Voilà pourquoi depuis 1990 on assiste à une recrudescence des guerres
régionales, des conflits locaux, à la remise en cause des résultats
électoraux dans les pays néocoloniaux, à l’éclatement de révolutions
colorées manigancées, à la révolte des peuples arabes, à l’agression contre
le Liban, à la subversion contre la Syrie, l’Iran, le Yémen, à l’éclatement
de guerres de basse et de haute intensité dans les ex-républiques
soviétiques et dans de nombreux pays d’Afrique. La rivalité
inter-impérialiste entre les trois grands blocs États-Unis-ALENA – Euroland
– Alliance de Shanghai a pris cette forme meurtrière avant de possiblement
dégénérer en conflit généralisé.
Afin de mieux contenir les appétits et les ambitions chinoises et de faire
face à ses éventuelles représailles Obama annonçait en janvier 2012 le
redéploiement des troupes d’agression américaine – abandonnant des fronts
secondaires pour concentrer leurs subversions en Asie et autour du
Pacifique face à la Chine – redéploiement que nous avions annoncé en
décembre 2011 (7).
De tout ceci il faut déduire que ce n’est pas par mauvaise volonté, par
bêtise, méchanceté ou par incompétence que les capitalistes occidentaux et
leurs gouvernements de laquais à la solde des multinationales nous ont
menés à la faillite et à la ruine sociale. Ce sont plutôt les lois
inéluctables du système économique capitaliste ‘libéral’ dont l’objectif de
l’activité économique n’est pas de satisfaire les besoins sociaux du peuple
travailleur mais d’accumuler le plus de profits possible, peu importe que
cela entraîne la réduction des services à la population, l’esclavage
salarié et le chômage, la paupérisation des peuples et la misère pour le
plus grand nombre.
Non, effectivement, la SEULE solution à la crise ‘libérale’ n’est pas
‘libérale’, monsieur l’économiste exaspéré ; SEULES les causes de la crise
sont ‘libérales’. Dans ces conditions comment faire pour sortir
collectivement de ce calvaire économique ‘libéral’ ? Par des ‘réformes’
vous ne parviendrez pas à sauver ce système en décrépitude, alors pourquoi
ne pas l’occire ?
_______________________________________________
(1) Les économistes atterrés : changer d’économie ! Nos propositions pour
2012 : Editions les liens qui libèrent : 18,50 euros : janvier 2012
Retrouvez les économistes atterrés sur leur site : http://atterres.org/
(2) Pour cette partie nous nous sommes inspiré de l’article de Anne-Marie
Thomazeau. 6.01.2012.
http://www.viva.presse.fr/spip.php?page=article&id_article=16404
(3) http://www.viva.presse.fr/spip.php?page=article&id_article=16404
(4) http://www.viva.presse.fr/spip.php?page=article&id_article=16404
(5) http://www.viva.presse.fr/spip.php?page=article&id_article=16404
(6) Vincent Gouysse. Le réveil du dragon s’accélère! Septembre 2011.
http://www.communisme-bolchevisme.net/download/Le_reveil_du_dragon_s_accelere.pdf
(7) « (…) essaiera de soulever une vague de protectionnisme et de
nationalisme fanatique et les États-Unis tenteront d’impulser une
désastreuse "Guerre Froide" contre la Chine. Au cours de 2011 Obama a
fourni le cadre et la justification d’une confrontation à grande échelle et
de longue durée avec la Chine. Ce sera un effort désespéré pour maintenir
l’influence étatsunienne et conserver ses positions stratégiques en Asie et
partout dans le monde.»
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/deux-mille-douze-avant-et-apres-107411
«Les États-Unis seront contraint de réduire leurs dépenses militaires et
d’abandonner certains théâtres d’intervention pour concentrer leurs efforts
sur quelques scènes prioritaires.». Nous connaissons maintenant ces
scènes prioritaires, la Chine et le Pacifique.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    20 janvier 2012

    Bien d'accord avec vous, M.Bibeau. J'ai toujours considéré le Libre-échange comme la contrebande des riches. Depuis quand un pays doit-il encourager la contrebande?
    En ce qui concerne les subventions aux banques, je vais en expliquer le processus. Mais avant tout, on doit expliquer que les banques ont le privilège d'accorder des hypothèques. En théorie, elles prêtent de l'argent pour des hypothèques, dans la réalité, elles ne prêtent rien car les hypothèques ne leur coûtent pas un sou. Selon les Accords de Bâle, accords revisés jamais respectés,les banques n'ont besoin que de provisions que de 4%, c'est-à-dire qu'elles peuvent prêter $100 en ayant seulement $4. en caisse. Mais ce qu'on ne dit pas c'est que les hypothèques précédentes sont comptabilisées dans le 4% comme si c'était de l'argent comptant. Or ce vice de comptabilité permet de prêter indéfiniment sans avoir aucun sou en caisse. Les banques ont donc appliqué la doctrine du Crédit social à leur compte. Et le pire c'est qu'elles réussissent à faire des déficits avec un tel système. Déficits que les gouvernements remboursent en mettant des obligations sur le marché. Quand Québec Solidaire parle de nationaliser les banques, c'est pour arrêter de rembourser les pertes bancaires et de faire en sorte que ce soit les gouvernements qui prêtent à la place des banques. Ainsi les revenus des hypothèques pourraient être réinvestis dans des programmes sociaux et/ou dans l'économie véritable.
    Pour en revenir au Libre-échange qui n'est pas un échange, cela consiste à permettre la concurrence par dessus tout dans tout. On accentue le processus avec des accords internationaux comme le Traité de Lisbonne, comme aussi l'Accord Économique et Commercial Global (L'AECG) entre le Canada et l'Europe. Il va de soi que la libre concurrence dégrade les conditions sociales car les compagnies agissant dans des pays qui n'offrent aucune protection sociale empochent tous les contrats.Je peux être le plus bas soumissionnaire si j'ai des sous-contractants en Afrique ou en Inde. Tout nouvel accord consiste à offrir en pature de nouveaux secteurs de l'économie de sorte qu'à un moment donné les multinationales auront plus de pouvoirs que les gouvernements et vont contraindre tous les gouvernements à abolir toutes les protections sociales. Les pays résistent en mettant des obligationss sur le marché et en permettant aux banques d'endetter tous les citoyens bien au delà du raisonnable. On sait bien que cela ne pourra pas se faire indéfiniment. Il faut donc voir ce qui se passe, être conscient des accords hypocrites des gouvernements et réagir à cette doctrine du néolibéralisme qui sabote la démocratie.
    Même si c'est décadent, les gouvernements se font les complices de cette nouvelle doctrine sous de fausses représentations comme la libéralisation de la connaissance et toutes sortes d'autres balivernes qui n'ont rien à voir avec les buts, les objectifs véritables.