Lettre ouverte à Monsieur Stephen Harper, Premier Ministre du Canada

Dossier de Hérouxville

12 septembre 2007
Monsieur Harper,
Nous avons été étroitement liés à l’Affaire Hérouxville. Cette situation privilégiée nous a permis d’accumuler une abondante documentation en provenance de plusieurs pays, incluant le Canada, notre pays.
Les nombreux courriels et documents reçus à ce jour nous indiquent que la très grande majorité de la population québécoise désire que le Québec se soustrait de l’obligation d’accorder des accommodements religieux sur son territoire. Il semble que les mêmes sentiments soient partagés par de très nombreux canadiens, incluant les nouveaux arrivants.
En effet, plusieurs canadiens et canadiennes issus de l’Ouest et du centre du pays nous avouent leur total désaccord face à plusieurs situations qui leur semblent aberrantes. À titre d’exemple citons ce chauffeur de taxi qui refusait de conduire un aveugle accompagné de son chien sous prétexte que sa religion lui interdisait la présence de l’animal. Un autre exemple nous propose que des citoyens aient obtenus le droit de retirer leur photo de documents servant à les identifier, ce, pour motif religieux. Mais encore, récemment, des citoyens demandaient que la polygamie soit proclamée légale. La plus étonnante touche l’Alliance, syndicat canadien de la fonction publique qui obtenait auprès du Conseil du trésor du Canada que les cotisations syndicales ne soient pas versées si la religion du cotisant l’impose, remplaçant ladite cotisation par un don à l’organisme de son choix voire sa communauté, secte, église ou autres.
Ces situations sont devenues monnaie courante à l’intérieur du pays avec l’assentiment des cours de justice et de votre gouvernement. Comment ainsi se surprendre du nombre important de personnes nous informant de leur totale incompréhension et désaccord quant au fait que des prisonniers reçoivent des traitements particuliers leur accordant une alimentation conforme à leurs préceptes religieux. Cette situation est symptomatique du manque de leadership en matière de gestion carcérale. Comment se surprendre des coûts de plus en plus élevés liés à de tels accommodements.

Une brève analyse nous démontre que la source principale du problème provient de la Charte canadienne des droits et libertés de la personne dont la Cour Suprême du Canada est responsable de son application. Notre Cour Suprême est administrée par des juges et avocats. La participation citoyenne y est exclue et les ministres et députés y semblent soumis malgré l’opinion des gens qui les ont élus. La source secondaire se situe au niveau de la politique canadienne du Multiculturalisme dont l’instrument de propagande est Patrimoine Canada. La source tertiaire est reliée au Ministère de l’Immigration du Canada et ses politiques maladroites.
Il est très clair pour tous qu’une province canadienne qui voudrait se soustraire à l’obligation d’accommodements de type religieux sur son territoire ne pourrait y arriver sans que la Charte canadienne des droits et libertés de la personne ne soit abrogée.
Considérant l’enchâssement de ladite Charte à la Constitution canadienne, il est quasiment techniquement impossible de la modifier. Il ne reste alors aux provinces qu’une seule solution soit celle de se séparer du Canada. À ce titre, ladite Charte devient un outil de destruction de l’unité canadienne. Il serait donc souhaitable que nos dirigeants politiques prennent immédiatement leurs responsabilités pour soustraire la Charte des mains des juges, avocats et organisations religieuses. Une démocratie ne peut subsister en l’absence de gestes en ce sens.
Nous souhaitons que vous saurez accorder à cet avis l’importance qui lui revient et saurez de plus ajouter ce sujet à votre agenda politique lors des prochaines élections fédérales si la problématique s’avérait ne pas être encore résolue.
Bernard Thompson

André Drouin
Hérouxville, QC
CC Monsieur Stéphane Dion

Monsieur Gilles Duceppe

Monsieur Jack Layton

Madame Diane Finlay

Madame Josée Verner

Monsieur Jean Charest

Madame Pauline Marois

Monsieur Mario Dumont

Madame Yolande James

Madame Michelle Courchesne


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