M. Charette,
Le mois dernier suite à la diffusion de notre communiqué demandant votre démission, nous avons pu lire dans un article de Paul Journet sur Cyberpresse que vous feriez le point sur votre avenir politique avant la rentrée parlementaire et après avoir consulté vos électeurs durant la période estivale. Mercredi dernier, toujours sur Cyberpresse dans un article de Tommy Chouinard, nous apprenions que vous aviez décidé de terminer votre mandat. Est-ce bien le cas?
Si tel est bien le cas, permettez-nous de vous soumettre quelques questions auxquelles nous aimerions obtenir des réponses avant la rentrée parlementaire, puisque le point sur votre avenir politique semble déjà avoir été fait.
D'abord, si vous avez décidé de poursuivre votre mandat, c'est que les électeurs du comté rencontrés lors de votre tournée estivale et ceux qui ont répondu à votre courriel se sont montrés favorables à votre volte-face. Pourquoi donc craindre de mettre votre siège en jeu en consultant tous les électeurs du comté lors d'une élection partielle, seule consultation valable en démocratie. Si les électeurs du comté pensent comme vous, vous serez réélu et aurez ainsi les coudées franches et l'assurance morale de bel et bien avoir encore l'appui de vos commettants.
Il semble que vous ayez quitté le Parti Québécois car vous ne souhaitez pas que le Québec s'engage sur la voie d'un troisième référendum sur son avenir politique. Toutefois, vous vous dites toujours souverainiste; cela se défend; plusieurs Québécois veulent l'indépendance sans pour autant souhaiter la tenue d'un référendum. Si tel est le cas, pourquoi n'avez-vous pas défendu avec ferveur et détermination la proposition amenée par les membres de votre propre comté au congrès national du Parti Québécois d'avril dernier, proposition qui visait à empêcher l'introduction du mot "référendum" dans l'article 1 du programme, souhaitant faire fi du moyen et voulant se concentrer sur l'essentiel: la réalisation de l'indépendance.
Pour ce qui est de votre rapprochement avec la CAQ de François Legault, permettez-nous de le citer alors qu'en mai 2005 dans son toujours pertinent document Finances d'un Québec souverain il affirmait:
«L’incapacité du Parti libéral depuis son élection, non seulement de respecter sa promesse de baisser les impôts mais plus encore, celle de financer adéquatement la santé et l’éducation, est révélatrice. Dans l’état actuel des choses, les gouvernements provinciaux au Québec sont presque réduits à l’impuissance. La situation ne s’améliorera pas dans un avenir prévisible. Les chiffres sont implacables. Les gouvernements de la province de Québec, quelle que soit leur couleur politique, vont continuer à marcher sur la corde raide. Ils ne disposeront pas, au cours des prochaines années, des revenus nécessaires pour maintenir, et encore moins pour améliorer, la qualité des services publics.»
Dites-nous M. Charette qu'y a-t-il de changé au Canada depuis? Le gouvernement d'Ottawa a-t-il transféré des pouvoirs et des sommes assez importantes afin de permettre au gouvernement du Québec de jouer son rôle convenablement? Ottawa a-t-il cessé d’empiéter nos champs de compétence et d'utiliser son pouvoir fédéral de dépenser nous remettant la part de nos impôts nécessaire au bon fonctionnement de nos systèmes de santé et d'éducation? Ottawa a-t-il cessé de dépenser l'argent des impôts des Québécois pour: mener des guerres impériales à l'autre bout du monde, sauver de la faillite des compagnies privées ou encore favoriser l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta? Ottawa a-t-il cessé de mettre ses propres priorités devant celles des Québécois?
Il semble que vous et la CAQ êtes en faveur d'un moratoire (mot à la mode) sur la question nationale. Or, vouloir remettre à dans 10 ans la question de l'avenir du Québec, c'est accepter l'état actuel des choses, c'est accepter le déclin du Québec. En quoi est-ce une nouvelle option politique, en quoi cette position diffère-t-elle de celle du Parti Libéral de Jean Charest?
Comme vous voyez, plusieurs questions se posent quand à votre avenir politique et plus encore en ce qui à trait à celui du Québec. Voici une dernière question qui fait le lien entre les deux: pourquoi moins d'un mois avant d'avoir quitté le parti avez-vous signé une lettre demandant à Jacques Parizeau de vous faire confiance? De notre côté, nous n'avons plus confiance et nous continuons de croire que tous les électeurs du comté devraient avoir la chance de s'exprimer à ce sujet lors d'une élection partielle.
En espérant des réponses de votre part,
Le comité exécutif du Parti Québécois de Deux-Montagnes.
Lettre ouverte à Benoit Charette
Le comité exécutif du Parti Québécois de Deux-Montagnes
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