Lettre à Monsieur Le Hir

Tribune libre

[Monsieur Le Hir->27294]
Vous écrivez :
“Il faut que les citoyens se réapproprient l’idée d’indépendance. Il faut qu’ils réalisent qu’elle ne se fera que s’ils s’en occupent.”
Pour les citoyens, que signifie « s’en occuper » ?
Les citoyens, c’est nous tous. « Ils » n’existe donc pas, mais nous ; je , tu, il… chacun de nous sommes les citoyens. Personne n’est au-dessus des citoyens parce que chacun de nous formons la nation. Nous nous sommes habitués à penser que les politiciens que nous élisons sauraient faire parce que sachant mieux que nous ce qui nous convenait. Or, ce qui convient, c’est ce que le peuple en tant qu’autorité démocratique suprême incarne et manifeste. En laissant tout pouvoir aux parlements, nous avons renoncé au nôtre. En nous laissant endormir par la partisanerie et les idées de gauche / droite / centre /centre-ci /centre-ça / rouges / bleus / vert / etc., nous avons oublié qui nous étions et abandonné nos droits aux mains d’individus qui, comme nous, ont perdu le sens de leur véritable identité.
L’heure est venue, j’en conviens tout à fait avec vous et avec tous ceux qui ont réalisés et compris que nous devions revenir à l’essentiel, c’est-à-dire la raison même de notre existence en tant que peuple et nation, de définir les bases de notre devenir en prenant conscience de ce que nous sommes et des droits que sont les nôtres.
Ainsi, nous devrions tout être d’accord pour admettre que nous sommes une nation et reconnaître :
- La réalité du territoire national du Québec;
- L’autorité démocratique suprême du peuple souverain du Québec;
- La volonté de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du territoire national du Québec;
- La primauté de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du Québec sur son territoire national du Québec ;
- L'irréductibilité du territoire national du peuple souverain du Québec, Le Québec ;
- La primauté de la volonté de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du Québec ;
Vous écrivez encore :
“Il ne faut pas compter sur le gouvernement. Ce n’est pas sa vocation. Quant à un parti, le seul usage qu’il peut avoir, c’est de s’engager à tenir un référendum lorsque l’opinion publique sera prête, tout en étant conscients que, devant une volonté populaire clairement affirmée, même un gouvernement libéral devrait tenir un référendum, sauf à se faire rapidement éconduire en cas de refus de sa part.”
Les gouvernements sont élus par le peuple et si nous avons le sentiment qu’ils ne respectent pas la volonté démocratique suprême du peuple, nous sommes en droit d’exiger d’eux des changements d’orientation ou en metre un autre en place lors d'une prochaine élection.
Ainsi, dans le contexte actuel, compter sur un éventuel gouvernement pourrait vouloir dire que nous, le peuple souverain, conscient que le pouvoir suprême est dans la population, réalisons qu’il est urgent d’unir nos forces par le truchement d’une coalition des forces indépendantistes sur la base de la reconnaissance de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du territoire national du Québec. De cette façon, tous les citoyens favorables à l’indépendance nationale du Québec participeraient, lors d'une prochaine élction, à la mise sur pied d’une coalition des tous les partis politiques de la mouvance souverainiste, ladite coalition devant mener à la création d’un programme commun de « gouvernement de coalition de souveraineté du peuple et de l’État du peuple.»
Face aux nuisibles divisions partisanes qui ne peuvent qu’affaiblir le poids politique des forces indépendantistes, nous devons absolument prendre conscience de :
- L'incontournable nécessité de l’union de nos forces citoyennes et politiques ;
- L'incontournable nécessité d’une coalition des tous les partis politiques de la mouvance souverainiste ;
- L'incontournable mise sur pied d’un programme commun de gouvernement de coalition de souveraineté du peuple et de l'État du peuple ;
- La nécessité d’une mobilisation citoyenne seule capable de contrer la division électoraliste partisane contraire aux intérêts supérieurs de la nation ;
- La diffusion d'un « appel citoyen » conduisant à la mobilisation pour faire l'UNION de nos forces ;
- La responsabilité individuelle dans l’esprit de la nation à l’égard du droit de ladite nation à sa souveraineté;
- Du bien fondé d’un appel citoyen dont la formulation mettrait en avant-plan la réalité de ces énoncés et les raisons d’être desdits énoncés;
Voici, pour nous résumer, des exemples de principes fondamentaux que personne ne peut remettre en question et sur lesquels tout le monde devrait pouvoir s’entendre parce que constituant les bases d’une démarche vers l’autonomie nationale transpartisane.

Une démarche comme celle-ci fait appel à la maturité des personnes qui désirent s’y engager et leur sens des responsabilités. Une nation ne peut devenir forte et autonome que si les individus qui la composent sont habités par un sentiment d’appartenance et se savent pris en considération par leurs élites. Autrement, le sentiment d’appartenance fait place au repli sur soi et au mépris de la chose politique. Il y a donc, de la part de ceux qui désirent participer à l’élaboration de la mise en place d’une coalition transpartisane la nécessité de réfléchir en profondeur sur les différents points que vous énumérez en gardant toujours à l’esprit les principes fondamentaux qui’ils mettent lumière et qui se retrouvaient exprimés, expliqués et revendiqués dans un appel citoyen.
Claude G. Thompson


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2010

    M. Thompson
    Excellente analyse de la situation politique actuelle du Québec. Et stratégie incontournable pour atteindre notre objectif: l'indépendance du Québec.
    Je vous fais remarquer que, comme le soutient le Parti indépendantiste dont je ne suis pas membre, la volonté de l’autorité démocratique suprême du peuple souverain du Québec  (comme vous dites) peut s'exprimer certes dans un référendum mais aussi dans une élection pourvu qu'on demande un mandat clair à la population. Cette remarque s'adresse aussi à M. Le Hir.
    C'est ce que pensaient René Lévesque, Jacques Parizeau et Jacques Yvan-Morin en 1972. Voir "Comment se fera l'indépendance" publié aux Editions de Parti québécois. Le Parlement (de Québec) peut tout faire sauf changer un homme en femme. C'était avant que ne sévisse le grand démocrate Claude Morin qui pensait: sans référendum, point de salut. Une élection aussi c'est démocratique. On sait que Claude Morin a des émules dans la grande région conservatrice de Québec. Pour mobiliser le peuple et obtenir l'engagement des citoyens, il ne faudrait pas revenir aux vieilles ornières de l'étapisme où toute décision d'importance était remise à la prochaine étape...parce que le peuple qu'on n'avait pas préparé, n'était pas prêt. La promesse d'un référendum avait pour but de prendre le pouvoir pas de faire l'indépendance. Vous vous souvenez?
    Parlant de M.Le Hir qui m'a félicité pour mon article sur la commission Bastarache, (merci M.Le Hir) vous a-t-il répondu M. Thompson puisque vous lui avez écrit une lettre ouverte?
    M. Le Hir, sans doute à cause de son passé, ne semble pas avoir confiance en l'opposition officielle et en madame Marois. Il se croit sans doute meilleur qu'elle. Paradoxe: il veut faire tomber M.Charest mais ne croit pas que l'opposition officielle a ce qu'il faut pour former un prochain gouvernement. Est-ce une attitude qui favorise l'union de nos forces ou la coalition des forces souverainistes? Il semble pencher vers Québec solidaire ou la création d'un nouveau parti politique tout en prônant la chute immédiate de Jean Charest. Cherchez l'erreur. Voilà pourquoi M.Le Hir ne vous répond pas. Quel
    est exactement, comme on dit à Ottawa, son agenda politique? On aimerait bien le savoir.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 28 avril 2010

  • Archives de Vigile Répondre

    25 avril 2010

    Vous n'avez qu'à m'indiquer où je peut achetter ma carte de membre, M. Thompson.
    Vous avez étalé l'essentiel auquel nous devrions tous nous dévouer exclusivement à l'intérieur de cette Union des Forces Nationales Souveraines.
    Toutefois, il reste que les partis politiques dont nous souhaitons la coalition sont fondamentallement de nature à diviser les membres dans leur intérêt électoral respectif. Je crois qu'il serait alors bon de prendre avantage de la majorité grandissante des "dégoûtés de la politique" qui ne votent plus, en présentant l'Union comme une alternative d'action positive. Cette force électorale "potentielle" au sein de l'Union se transformerait alors en un puissant rapport de force si une close stipulerait que les partis refusant de s'y joindre se verraient non-reconnus par les membres.
    En effet, redonnons le pouvoir au peuple.