LIBRE-ÉCHANGE CANADA-UE

Les Wallons sous pression après leur vote de dissidence

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AÉGCE - Moment de vérité en Belgique

Les discussions visant à convaincre le gouvernement régional wallon, en Belgique, d’appuyer l’accord de libre-échange liant le Canada aux 28 pays de l’Union européenne (UE) se poursuivaient activement, lundi, à la veille d’importantes rencontres qui pourraient sceller le sort de l’entente cette semaine.

Les ministres du Commerce de l’UE doivent voter mardi sur l’accord qui toucherait plus de 500 millions de citoyens européens et 35 millions de Canadiens. En vertu des règles complexes de l’UE, l’Accord économique et commercial global (AECG), conclu l’an dernier, doit être approuvé par les dirigeants de tous les pays signataires de l’entente de principe, puis être ratifié par les parlements nationaux et le Parlement européen.

L’entente de principe est jusqu’ici appuyée par les gouvernements nationaux de tous les pays signataires, y compris celui de la Belgique. Mais en vertu de la Constitution belge, l’accord doit aussi être approuvé par les trois gouvernements régionaux de cette fédération — Flandre, Wallonie et Bruxelles-Capitale. Or, le gouvernement de Wallonie, la région francophone de Belgique, a voté contre l’entente, la semaine dernière, estimant qu’elle menacerait les secteurs de l’agriculture et de l’industrie manufacturière.

Certains opposants à l’accord soutiennent aussi que l’AECG pourrait tirer vers le bas les normes nationales en matière d’aliments, de travail et d’environnement. L’AECG prévoit notamment l’élimination de barrières tarifaires afin de réduire les entraves au commerce entre le Canada et l’Europe. Par contre, les pays européens soutiennent que l’entente permettrait de garantir les normes du travail, d’environnement et de protection sociale, qui sont très élevées en Europe. Or, le gouvernement wallon a estimé la semaine dernière que ces garanties ne sont pas suffisantes et il a exigé une nouvelle ronde de négociations.

Le gouvernement national de la Belgique, qui appuie l’entente, cherche à renverser cette résistance qu’oppose la Wallonie, dont la population est de 3,5 millions d’habitants, afin de sauver un accord ayant nécessité sept ans de négociations.

Une priorité absolue


Pour le gouvernement canadien, la ratification de cette entente de libre-échange, conclue par le précédent gouvernement conservateur, constitue une priorité absolue, a rappelé lundi un porte-parole de la ministre du Commerce international, Chrystia Freeland. « Nous travaillons d’arrache-pied avec nos partenaires européens afin que l’AECG soit ratifié cet automne et mis en place l’an prochain », a écrit Alex Lawrence dans un courriel.

Dès l’annonce de la décision du gouvernement wallon, la semaine dernière, le gouvernement canadien a dépêché en Belgique Pierre Pettigrew, ancien ministre libéral du Commerce et des Affaires étrangères dans le cabinet de Jean Chrétien. Le secrétaire parlementaire de la ministre Freeland, David Lametti, a aussi rencontré des dirigeants wallons.

Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a dit espérer lundi en arriver à une entente d’ici la tenue d’une rencontre avec ses homologues de l’UE, mardi, lors de laquelle l’accord doit être signé. Dans le cas contraire, a-t-il indiqué, il souhaite arriver à une conclusion positive d’ici la fin de la semaine, pendant le sommet des leaders de l’UE.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, doit se rendre lui-même à Bruxelles la semaine prochaine pour signer l’entente — à condition qu’elle ait obtenu d’ici là l’appui de tous les pays signataires européens, sans exception.

Menaces sur la Wallonie


En Europe, le chef du gouvernement de la Wallonie a affirmé lundi qu’il ne permettrait pas à la Belgique de signer mardi l’accord malgré des « menaces à peine voilées ». « Nous faisons l’objet, la Wallonie, de très nombreuses pressions, parfois même, ces dernières heures, de menaces à peine voilées », a déclaré le ministre-président de la Région wallonne Paul Magnette devant le Parlement de la Wallonie. « Et pourtant, nous continuons à tenir notre cap. Nous continuons à dire à la Commission européenne que nous ne pourrons pas accepter ce texte s’ils ne font pas des efforts et des pas dans notre direction », a-t-il ajouté.
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