Les trains en retard du PLQ

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Les conséquences des nominations libérales partisanes

Les problèmes du transport en commun sont aigus dans la grande région de Montréal. L’hiver est loin d’en être la seule cause !


Stagnation ou même baisse de fréquentation. Pétition contre le Réseau de transport métropolitain (RTM) afin de réclamer un service ponctuel sur la ligne de train de banlieue de Deux-Montagnes.


Menace de recours collectif pour forcer le RTM à verser une compensation pour les nombreux retards, pannes et annulation subis depuis le début de 2018.


À la mi-janvier, le patron du RTM, Raymond Bachant a refusé d’envisager des compensations, mais s’est tout de même excusé au 98,5 pour le « début d’année difficile ».


Gestion douteuse


Tout cela n’aurait à voir selon lui qu’avec l’hiver 2018, rigoureux. C’est vrai que c’est étrange tout ce froid, au Québec, en janvier-février ! Évidemment, les causes sont plus profondes. Entre autres des nominations politiques douteuses, faites depuis une quinzaine d’années.


En 2003, le gouvernement Charest nomme un ancien DG du Parti libéral, Joël Gauthier, à la tête de ce qui s’appelait à l’époque l’Agence métropolitaine des transports (AMT). L’homme n’avait pas été choisi pour ses compétences... Or, il y restera jusqu’en 2012 !


En 2014, on apprenait qu’il n’avait pas beaucoup de compétence informatique non plus puisque lors d’une perquisition, il demande à une de ses adjointes de détruire un de ses cellulaires « à coups de talons ». M. Gauthier fait l’objet d’une enquête de l’UPAC pour trafic d’influence.


Changement d’acronymes !


Aujourd’hui, l’AMT n’existe plus. Pour simplifier les choses... le gouvernement Couillard l’a fait éclater en deux structures en mêlant les acronymes : l’Autorité régionale du transport métropolitain (ARTM) et le Réseau de transport métropolitain (RTM).


Au ARTM, une des premières choses que les patrons de cette nouvelle entité de planification régionale ont faites, c’est... se faire voter par le CA des augmentations de salaire pharaoniques, allant jusqu’à 59 %. Pourtant, l’ARTM compte quatre fois moins d’employés que l’AMT !


À la tête du RTM, qui gère les trains de banlieue entre autres, on a placé Raymond Bachant (ne pas confondre avec l’ancien ministre), qui a occupé d’importants postes chez Bombardier jusqu’en avril 2016.


Or, cette entreprise a été pendant 15 ans la seule à décrocher des contrats pour l’approvisionnement de locomotives et de voitures de trains de banlieue.


Comme le Bureau d’enquête l’a démontré en décembre, M. Bachant est encore actionnaire de Bombardier.


À l’époque où il était chez Bombardier, plus précisément de 2008 à 2011, M. Bachant couvrait Joël Gauthier d’avantages, dont les classiques : hockey dans la loge de Bombardier, spectacle de Céline...


Dans des courriels que nous avions pu consulter, M. Gauthier décrivait M. Bachant comme un « ami » (ce que ce dernier a nié récemment). Cela avait fait dire à Valérie Plante, en campagne électorale en octobre, qu’elle craignait que « le fantôme de Joël Gauthier » ne plane sur le RTM.


Les partis de l’opposition à Québec soutiennent que M. Bachant ne pouvait demeurer en poste. Le ministre des Transports, André Fortin, lui, s’est borné à dire que M. Bachant a été choisi par le conseil d’administration et que c’est à ce dernier qu’il faut poser des questions.


Ça fait un peu « Ponce Pilate et ses lavabos », non ?