Les résultats en dictée piquent du nez

La langue - un état des lieux



Si le taux de succès des élèves était basé sur la connaissance de l'orthographe, ce serait l'hécatombe dans les écoles secondaires du Québec. Et ce ne serait guère mieux dans les collèges et les universités.

Le «bilan» sur l'évolution de la situation linguistique au cours des cinq dernières années, publié hier par l'Office québécois de la langue, montre que les résultats en dictée piquent du nez dans les institutions d'enseignement.
«Les résultats obtenus par les jeunes Québécois aux épreuves obligatoires à la fin des études secondaires et collégiales indiquent une régression de leur taux de réussite» résume l'étude, qui constate que les «principales faiblesses» ont trait à l'orthographe, au secondaire, et à la syntaxe ainsi qu'à l'orthographe, au collégial.
Ce n'est pas un hasard, peut-on croire, si la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a annoncé tout récemment que plus d'efforts seraient consacrés à l'apprentissage du français par, notamment, un retour aux dictées en classe.
Secondaire
Au secondaire, le taux de réussite à l'examen de français est en régression depuis 2000, passant de 90% à moins de 80%. Pour la construction de phrases, la syntaxe, on observe une progression depuis 1998; en 2004, 76% des élèves réussissaient l'examen. En orthographe, c'est moins reluisant. En 2004, seulement 52% des élèves avaient la note de passage. «Un élève sur deux échouerait en orthographe si ce critère était éliminatoire», observe l'Office québécois de la langue dans son bilan.
Au collégial, le taux de réussite pour les examens de français est aussi en recul. En 2005, 81% des élèves passaient, comparativement à 84% l'année précédente.
Jamais n'a-t-on assisté à un niveau aussi important d'échecs depuis 1997. En 2005, 18% des élèves faisaient plus de 15 fautes de syntaxe dans leur dictée. Il ne s'en trouvait que 13% en 2002 et 2003.
Encore là, c'est aussi l'orthographe qui est en cause. On constatait 28% d'échecs en orthographe, plus de 15 fautes, dans les cégeps en 2005, contre 24% en 1997.
«Parler québécois»
Sur les niveaux de langue, la moitié des Québécois ont l'impression de parler français, l'autre de «parler québécois». Quatre personnes sur cinq estiment que les gens parlent «québécois» ici, et les deux tiers disent préférer l'accent québécois à tout autre.
En revanche entre 1998 et 2004, de moins en moins de gens pensent qu'il y a plus de points de divergence que de consensus entre les Québécois et les Français. Plus de la moitié des Québécois pensent que depuis 20 ans, la langue parlée au Québec s'est rapprochée de celle utilisée en France. Finalement, 57% des gens souhaitent que dans les écoles, les élèves apprennent à parler «à la manière québécoise».
De plus, entre 1983 et 2006, les Québécois ont étendu leur vocabulaire; on constate «un accroissement notable dans la connaissance des mots français». Aussi sont-ils plus à même de repérer les «québécismes» que par le passé. Les résidants de Montréal et de Québec sont plus sensibles aux anglicismes.
Les Québécois sont «en général soucieux de la qualité de la langue, et se préoccupent, notamment de celle des médias», note le rapport.


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