Exit le référendum, bienvenue la «Conversation nationale»

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PQ - gouvernance nationale<br>Conseil national 14-15 et 16 mars


Exit le «référendum le plus tôt possible dans le premier mandat», bienvenue au «Manifeste sur la souveraineté» et surtout la grande «Conversation nationale» à tenir avec l'ensemble de la population. Pauline Marois dévoile aujourd'hui son plan pour convaincre ses militants de donner un coup de frein à la stratégie référendaire.

Le nouvel article 1 du programme péquiste, s'il n'en tient qu'à la direction du PQ, proposera aussi 11 gestes de «gouvernance nationale» qui peuvent tous être réalisés dans le cadre de la Constitution canadienne.
Sur la langue, les dirigeants du PQ proposent de vérifier la connaissance du français de tous les enseignants qui auront à subir un «examen national» avant de travailler. En économie, on préconise «l'élimination immédiate de la taxe sur le capital (à l'exception des secteurs de l'assurance, du pétrole et des institutions financières».
En santé, pas de place pour une franchise comme celle proposée par Claude Castonguay. Ici, le comité exécutif de Mme Marois propose, prudemment, de «définir de nouveaux mécanismes d'évaluation de la performance et de l'efficacité clinique des établissements du réseau». Médecins et gestionnaires auront «des marges de manoeuvre accrues», mais le financement des établissements et la rémunération des médecins seront «liés à l'atteinte d'objectifs» comme l'amélioration de la santé et l'augmentation de l'accès aux services.
Le document de 67 pages, obtenu par La Presse, dresse la liste des 242 propositions que débattra le Conseil national du PQ, à la mi-mars. Mme Marois doit, ce matin, rendre public ce plan de match. Pour chaque thème, les circonscriptions y vont de leurs propositions, mais dans ce genre d'exercice, il faudrait d'abord mettre au rancart la proposition des dirigeants du parti qui disposent toujours d'une majorité d'appuis chez les délégués. Ces propositions qui émanent de la chef et de sa garde rapprochée campent donc les grandes orientations du futur programme.
Les associations de comté y vont aussi de leurs suggestions. Montréal-Centre, par exemple, préconise une «Tournée nationale» sur la souveraineté dans les collèges et les universités. Plusieurs suggestions des circonscriptions seraient des «gestes de rupture» qui contreviendraient à la Constitution. Chaudière-Appalaches suggère ainsi de «rapatrier les pouvoirs du CRTC», tandis que le comité national des jeunes propose de mettre en place une «déclaration de revenus unique».
Manifeste, concertation et conversation
Selon la formulation proposée par le comité exécutif, un gouvernement du PQ «s'engage à faire progresser le Québec jusqu'à son accession au statut de pays».
Pour y arriver, le PQ suggère aux membres de «rédiger un Manifeste sur la souveraineté qui expose les raisons fondamentales de faire du Québec un pays qui décrive concrètement ce qui changerait si le Québec était un pays».
Le PQ devra aussi engager une «Concertation nationale» sur la souveraineté avec d'autres partis ou mouvements souverainistes. Finalement, avec la population, Pauline Marois propose une «Conversation nationale» sur la souveraineté.
Parmi les 11 «gestes de gouvernance nationale», on retrouve l'adoption d'une Constitution québécoise et l'institution d'une citoyenneté québécoise. Toutefois, aucune des propositions émanant de la direction ne reprend l'idée d'associer cette citoyenneté à la connaissance du français, un des points les plus controversés du projet de loi sur l'identité déposé l'automne dernier par Mme Marois.
On parle de «consolider l'enseignement de l'histoire nationale» et «d'exiger le rapatriement des pouvoirs et des crédits en ce qui concerne notamment la langue, la culture, l'immigration et les communications».
Adoptée, la proposition des dirigeants du PQ «a pour effet de suspendre l'obligation d'organiser et de tenir un référendum le plus tôt possible dans le premier mandat».
Sur la langue, on propose de «resserrer» les règles existantes sur le français comme langue de travail pour les entreprises de moins de 50 employés. Fiscalement, le gouvernement «reconnaîtra le travail exigé et récompensera leur apport à cette tâche collective».
Sur l'apprentissage de l'anglais, pas question d'enseigner d'autres matières dans la langue seconde - Mme Marois avait soulevé un tollé en soutenant qu'on pourrait apprendre l'histoire en anglais dans les écoles francophones. Le comité exécutif péquiste propose de «favoriser» l'apprentissage de l'anglais avec la «pédagogie la plus efficace», un «enseignement intensif» de l'anglais à la fin du primaire ou au début du secondaire. On préconise aussi une revue en profondeur du programme d'histoire du Québec, pour le «resituer sur la trame nationale qui lui confère son sens».
Comme l'avait indiqué la députée de Taillon, Marie Malavoy, une proposition des jeunes du PQ préconise que l'on permette à l'étudiant de reporter le paiement des droits de scolarité «à la suite de ses études, lorsque son revenu sera suffisant». Le gouvernement devrait toujours contribuer à au moins 60% des budgets des universités, et la contribution des étudiants devrait être en deçà de 15%.


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