Les Québécois se sont donné un parti indépendantiste pour faire l’indépendance, pas pour se faire demander s’ils la veulent

PI - Parti indépendantiste

[Éric Tremblay a raison->7469] : « L’instrumentalisation de la cause indépendantiste pour la recherche du pouvoir va se poursuivre sous l’ère Marois. » Le Parti québécois, sous Marois, parasite encore et toujours l’aspiration nationale des Québécois au lieu de l’incarner dans des actions politiques conséquentes et de la canaliser vers l’indépendance. Espérer quelque chose de l’arrivée de Mme Marois à la tête du PQ, c’est attendre après l’attentisme !
Quant à la trouvaille « courageuse » de la nouvelle chef voulant qu’il faille désormais faire prévaloir le pourquoi de l’indépendance sur le comment, c’est de la poudre aux yeux. Le pourquoi de l’indépendance, on le sait. On veut l’indépendance parce qu’on est dépendant et qu’on veut sortir de cette dépendance. Ras le bol de se faire dire d’aller convaincre son beau-frère et sa voisine que la liberté est une bonne chose (le pourquoi de l’indépendance). Le beauf et la voisine, ils le savent que la liberté est une bonne chose.
C’est l’équipe censée en diriger le combat qui les fait tiquer, et la stratégie mise en oeuvre (le comment). Ils ne vont pas sauter dans la danse avec des faiseux comme câlleurs. Ils savent bien, comme n’importe quel peuple, qu’avec des branleux à la direction, des pas convaincus, des hypocrites qui leur renvoient toujours la faute (« le peuple n’est pas prêt »), la lutte est perdue d’avance.
Non. Ce qu’il faut, c’est des chefs qui croient assez à l’indépendance pour la proposer à la population dans dans un plan d’action concret et dans un parti solide capable de faire face aux adversaires.
Les Québécois se sont donné un parti indépendantiste pour faire l’indépendance, pas pour se faire demander s’ils la veulent.
Richard Gervais, 6 juillet 2007


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5 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    9 juillet 2007

    Bravo messieurs Gervais et Turcotte!
    Monsieur Bousquet, lorsque vous qualifiez d'anémiques les scores du RIN de Pierre Bourgault en 1963 et 1966, les appuis à l'indépendance étaient beaucoup plus sûrs que ceux du PQ depuis 1976. Lorsque vous votiez pour le PQ en 1976, 1981, 1985, 1998, 2003 et 2007, vous votiez pour quoi exactement? Il était tout à fait possible de choisir le PQ pour gouvernement sans endosser l'indépendance. D'ailleurs, comme l'a si bien noté Nestor Turcotte, les deux référendums (1980 et 1995) ont sous-entendu un lien de dépendance envers le Canada. Pourtant, Jacques Parizeau, avant qu'il cède aux pressions des organisateurs et sympathisants du OUI, voulait carrément que les électeurs se prononcent sur le principe que le Québec soit indépendant politiquement du Canada. Même si je conviens avec vous de l'attitude méprisable du camp du NON et des gouvernements Trudeau (1980) et Chrétien (1995), les sondages montraient que nous aurions pu obtenir jusqu'à 45% à la question dure, mais non équivoque de Parizeau, avant que Bouchard ne cherche à voler la vedette en s'improvisant le sauveur du camp du OUI.
    Croyez-moi, même si un nouveau parti indépendantiste prenait un peu de temps pour obtenir un appui respectable, ces appuis seront beaucoup moins sensibles aux fluctuations d'humeur de l'opinion publique, comme l'a démontré l'appui à la souveraineté depuis 1995. En effet, ce n'est que depuis le plus récent sondage CROP avec la question essentiellement sur la souveraineté que l'appui a descendu sous la barre des 40%. Et ceci est tout simplement incroyable, le PQ n'ayant fait aucune promotion digne de ce nom sur la souveraineté pendant cet intervalle et le gouvernement fédéral n'ayant cessé de s'approprier toute la visibilité (à nos frais, bien sûr) tout en contribuant à discréditer le gouvernement québécois par son étranglement fiscal. Si jamais Stephen Harper ne répondait pas aux revendications d'un gouvernement adéquiste, celui-ci serait contraint de suivre la voie tracée par les libéraux (la minimisation des demandes) et se discréditer ou tirer la seule conclusion logique: déclarer l'indépendance du Québec. Qu'est-ce qu'un PQ "autonomiste" ajouterait de plus, à part d'accroître les chances du PLQ de reprendre le pouvoir à cause de la division du vote francophone? Lorsqu'on arrivera à une telle impasse, ne croyez-vous pas que les électeurs seraient en droit de pouvoir compter sur un parti qui aura le courage de poser les gestes qu'il faut pour que le Québec devienne un pays indépendant?
    Et si Harper accomodait la constitution pour conserver le Québec? C'est alors là que, pour le mouvement indépendantiste, on pourra séparer les hommes des enfants. L'appui qui restera à l'option souverainiste sera essentiellement celui qui aura été créé par les MÉRITES MÊMES de l'idée d'indépendance. Qui pourra continuer à porter ces espoirs jusqu'à la réalisation effective du pays? Mario Dumont qui, selon ses propres dires, n'a jamais été souverainiste, et son parti? Pauline Marois et ses carriéristes? Québec Solidaire et ses "quarante-douze" projets? La population saura assurément reconnaître les lanternes des vessies si le message reste clair et direct et qu'on combatte activement et méthodiquement la désinformation médiatique contrôlée par les mécènes fédéralistes. Peu importe ses appuis, un parti clairement indépendantiste aura le mérite d'obliger les autres partis à se positionner par rapport aux gestes devant être posés concrètement pour que l'État québécois soit effectivement souverain.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 juillet 2007

    Monsieur Bousquet, si je vous comprends bien, en véritable péquiste que vous êtes, vous nous proposez d'attendre encore. Ça va suffire à la fin d'attendre que les autres (Dumont/Harpeur) fassent quelques choses ! Vivement un vrai parti indépendantiste. Je verrais bien la création de ce parti par la fusion du MES et du RIQ lors du rassemblement du 20 octobre.
    Guy Le Sieur
    Vive la République de l'Amérique française

  • Archives de Vigile Répondre

    7 juillet 2007

    Vous pensez que c'est parce que le PQ n'est pas assez indépendantiste que la cause de la souveraineté stagne et qu'il a perdu les référendums de 1980 et 1995 ?
    Erreur, le PQ a perdu les 2 référendums parce que les Québécois ont eu peur, en trop grand nombre, de la souveraineté-association et de la souveraineté-partenariat...POINT.
    À celui de 1995, Messieurs Bouchard, Parizeau et Dumont ont tiré de toutes leurs forces et ont réussit, peut-être près de 60 % de OUI chez les francophones et près de 50 % au total. C'est tout un exploit ça. Ça aurait pris 70 % chez les francophones pour gagner malgré les coups fourrés.
    La souveraineté de M. Bourgault était plus pure peut-être mais il avait des scores électoraux anémiques parce que les Québécois n'étaient pas prêts en ce temps-là. Pas parce que Bourgault n'était pas un indépendantiste sincère qui avait la faiblesse d'être en faveur d'une vraie confédération.
    D'accord que le PQ devrait suivre la suggestion de M. Louis Bernard de centrer son discours sur la souveraineté comme seul objectif et non sur la prise de pouvoir proposée par Mme. Marois pour le PQ qui va en faire un parti provincial de centre comme le PLQ et l'ADQ tant que les Québécois choisiront le Canada comme pays en majorité.
    Attendez à l'an prochain avant de vous décourager de l'avenir constitutionnel du Québec. Si les Québécois décident qu'ils veulent la souveraineté à plus de 50 % parce que notre Harper ne veut pas nous retirer de l'Afghanistan ou qu'il refuse l'autonomie de l'ADQ, nos 3 partis principaux provinciaux vont mettre la souveraineté dans leur programme.
    "Ainsi va la démocratie" pour le meilleur ou pour le pire. Quand on se regarde on se désole mais quand on regarde les Palestiniens, les Irakiens ou les Afghans, on se console.

  • Nestor Turcotte Répondre

    6 juillet 2007

    Les Québécois se sont donnés un parti indépendantiste pour faire l'indépendance, dites-vous...C'est là toute la question. Tant et aussi longtemps qu'on ne cessera pas d'écrire que le Québec a présentement... ou a déjà eu dans le passé un parti indépendantiste, on avancera guère. LE PQ EST CONFÉDÉRALISTE. Si j'avais les moyens, je le ferais écrire sur un gros édifice de Montréal.
    L'histoire du PQ est une histoire pas mal le fun...comme dirait l'autre. En fait, il n'a jamais su ce qu'il était. Comment pouvait-il demander aux Québécois de voter sur l'indépendance, alors qu'il ne l'était pas ou ne l'a jamais été?
    Les deux référendums portaient sur quoi? Un mandat de négocier quelque chose de pas tellement précis - personne ne connaissait le contenu de la future négociation - et cela, avec le statut de province. Mon père aurait appelé cela une «maudite amanchure». L'indépendance, c'est d'abord le refus de toute négociation. Si on ne commence pas de cette façon, on continuera de tourner en rong...comme on le fait depuis 40.
    En 1973, à l'âge de 33 ans, j'étais candidat pour une deuxième fois dans la circoncription de Matane. EEn ne parlant exclusiment que de l'indépendance du Québec (c'était à l'époque, des élections référendaires) je suis arrivé deuxième au scrutin du 29 octobre, récoltant 7,452 voix. En mars dernier, Pascal Bérubé, mon ancien élève en classe de philosophie, a remporté la victoire avec 7,830 voix. 34 ans après mon élection de 1973, le PQ récolte 378 voix de plus que lors de ma dernière présence à la barre du PQ. Tout un progrès!
    PQ indépendantiste ou pas? Réponse: NON.
    Que nous reste-t-il faire? S'assimiler et se la fermer ou foncer et faire du neuf. J'opte pour le neuf.
    Nestor Turcotte
    Matane

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juillet 2007

    Bravo! Je suis d’accord avec «Ce qu’il faut, c’est des chefs qui croient assez à l’indépendance pour la proposer à la population dans un plan d’action concret et dans un parti solide capable de faire face aux adversaires.» Richard Gervais, 6 juillet 2007
    Par contre je me permettrais de dire qu’il faut continuer à essayer de convaincre que la liberté est une bonne chose. Il faut continuer à aller au fond de la ‘caverne’ et……
    Je terminerai par une citation que je crois appartenir à Doris Lussier. "Quand on a réussi à faire croire à l’esclave que ses chaînes sont disparues, il ne croit plus à la liberté.»