Les Québécois ne souhaitaient pas de référendum... en 1995

Tribune libre 2010

Devoir et Léger annoncent aujourd'hui que 64% des Québécois ne souhaitent pas de référendum.

En cette période où de nombreux intervenants souverainistes bien en vue mettent beaucoup d'ardeur à nous convaincre que l'indépendance n'est pas faisable, il est bon de rappeler qu'à la veille du référendum de 1995, plus des deux tiers des Québécois ne souhaitaient pas que Jacques Parizeau tienne un référendum. ( Pour la forme, précisons que je n'invente rien, c'est Jean-Marc Léger qui le dit. )

Or, cela n'a pas empêché un taux de participation astronomique de 93,5%, et un OUI à près de 50%.

Prenons les devants et espérons donc que les pédagogues de l'impuissance souverainiste, les Facal, Bouchard, Lisée, Drainville, Boisclair et cie, adeptes de la " gouvernance souverainiste " ou tenants d'autres formes de renoncement plus ou moins définies, éviteront de nourrir leur défaitisme déguisé en réalisme, de ce constat qui devrait non pas appeler l'abandon, mais bien le dépassement, et qui n'a rien de nouveau.



Nic Payne

Montréal


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2010

    Monsieur Payne.
    En 95, mon coloc était Dédé Fortin. Un vrai nationaliste.
    En vous lisant, j'ai fouillé dans mes archives pour ce texte que j'ai écrit il y a un an et quelque.
    Passes moi le PUQ
    Si j’écris cette lettre, c’est que je crois qu’il est temps de mettre nos différents de coté. Je pensais à Dédé Fortin quand il chantait ’’Passes moi le puck pis tu vas voir que je peux scorer’’. J’en appelle à tous les souverainistes pour s’unifier sous une bannière unique. Je parle ici d’un Parti Unifié du Québec. Peu importe la tendance sous laquelle vous vous sentez des affinités. Je trouve inconcevable qu’il y ait autant de partis et mouvement disparates qui veulent tous la même chose. Faisons une fois pour toute l’indépendance, et après, décidons ce que nous voulons. Peu importe le parti. Laissons aller le défi à relever. Je fais appel à tous les partis. Le PQ, l’ADQ, le PI et le QS. Vous vous réclamez tous du défi de l’indépendance mais vous ne semblez pas capables de joindre votre voix pour un but ultime. Il est temps de créer un vrai parti rassembleur sur un simple vocable. Le PUQ. Après l’indépendance, chacun pourra défendre ses idées. Il n’y aura plus de droite ou gauche. Il y aura la pluralité des idées. Enfin, les Québécois pourront décider ce qu’il veulent comme société. Je vous en supplie. Faites l’unité dans cette société qui se laisse mourir.
    J’écris cette lettre à tous les dirigeants de partis qui ont à coeur l’avenir du Québec.
    Cessez vos guerres intestines et puériles. Unissez vous sous une seule bannière.
    Et surtout, ne choisissez pas le dogmatisme. Soyez prêt à saborder vos propres partis pour créer un parti unifié. Rappelez vous Bourgeault. Rappelez vous les Chevaliers de L’indépendance. Rappelez vous !
    Le Parti Québécois est né de ces mouvements. Il est temps de créer un nouveau parti inclusif qui sera prêt à accueillir tout les souverainistes en son sein.
    Une fois l’indépendance réalisée, les gens décideront de ce qu’il veulent faire de ce pays.
    Peu importe la tendance, le peuple aura choisi.
    Je pense encore à Dédé.
    Passes moi le PUQ.

  • Nicole Perron Répondre

    17 novembre 2010


    Vous avez raison M. Payne:
    Après chaque référendum,il y a eu une période de profonde dépression au Québec, un 10 ans de défaitisme.
    Après chaque période de dépression, il y a eu un regain de vigueur, chaque fois plus fort.
    À grands coups d'épaule, nous approchons du but.
    Comment une nation qui a frôlé de si près son indépendance pourrait-elle y renoncer?
    Historiquement impossible à moins qu'elle soit taillée en pièces.
    Tout n'est plus qu'une question de temps et de stratégie.
    Et voilà que nous y sommes.
    Une nouvelle génération se lève. Elle déborde de créativité et d'énergie. Elle sait maintenant contrer la désinformation, riposter aux mensonges, unir ses forces comme jamais auparavant.
    La situation actuelle en est la preuve.
    Qu'importe les analystes pointilleux,les sondeurs de tout et de rien, les historiens hantés par le passé, seuls les artistes sont prophètes, seuls les jeunes pressentent l'avenir.
    Nous sommes un peuple qui ne veut pas mourir. Un peuple en marche.
    Tant pis pour ceux qui sont fatigués. Demain sera jour de liberté. En avant!

  • Archives de Vigile Répondre

    17 novembre 2010

    Bonjour monsieur Payne,
    vous avez bien raison de faire remarquer que les politiques de gouvernance souverainiste dont on parle maintenant auraient pu être pratiquées dès le lendemain du référendum perdu de 1995.Désolante décision de monsieur Parizeau de se retirer et plus désolante politique encore que celle de monsieur Bouchard par la suite!Cette triste et contre-productive période de la gouvernance souverainiste sous Lucien Bouchard montre bien à quel point l'usure du pouvoir dans une gouvernance provincialiste peut être mortelle. Mais avec les orientations du Plan Marois s'agit-il vraiment d'une gouvernance provincialiste? Je pense, j'espère que non. On verra bien quand madame Marois sera au pouvoir.Pour l'instant, sa stratégie me semble prometteuse sur le plan électoral.La prochaine campagne sera féroce!Savoir doser prudence et audace, souplesse et fermeté.Je crois madame Marois et son équipe capables de relever le défi d'aller chercher la confiance d'une majorité de l'électorat francophone suffisante pour prendre le pouvoir et gouverner le Québec comme une province qui devient un pays.Dans mon esprit tout va se jouer dans les quatre ans d'un premier mandat.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2010

    Bonjour M. Desfossés,
    En eux-mêmes, les gestes de nationalisme provincial que vous énumérez me semblent effectivement tout à fait défendables.
    Ils auraient pu être posés, par exemple, au lendemain du référendum de 1995.
    Par contre, il reste à démontrer en quoi, dans le contexte actuel, une constitution et une citoyenneté provinciales, ainsi qu'un rapport d'impôt unique, seraient de nature à rapprocher le Québec de son indépendance, davantage qu'une proposition indépendantiste clairement assumée, et de quelle façon cela pourrait mener, contre une tendance très lourde, à un référendum malgré l'usure qui vient rapidement avec les aléas de la gouvernance.
    À mon sens, une analyse objective des choses ne permet pas cette démonstration.
    Salutations,
    N.P.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2010

    Monsieur Payne,
    64% ne veulent pas de referendum? Mais de quelle sorte de referendum parle-t-on? Moi je tiens à faire la distinction entre referendum d'autorisation (comme les deux premiers) et referendum de ratification.Madame Marois parle de poser des gestes de gouvernance souverainiste,d'instaurer une citoyenneté québeçoise, une constitution, un impôt unique etc... Une pleine souveraineté dans les faits ! On montre aux québéçois ce que ça donne et par la suite on passe à un referendum de ratification qui finalise au plan constitutionnel et sur la scène internationale la réalité d'un Québec souverain.Cela me semble une façon de faire qui se défend. Le Canada n'aura pas le choix de négocier notre sortie de la dépendance fédéraliste. La naissance d'un Québec indépendant marquera par le fait même la naissance d'un nouveau Canada. Un Canada prisonnier de sa constitution de 82, incapable de se renouveler par lui-même.Il faut donner une chance au plan Marois.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2010

    Cet argument à l'effet que les gens ne veulent pas de référendum ne peut que constituer une tentative d'influencer les gens à ne pas prendre leurs responsabilités.
    Il arrive souvent dans la vie de chacun où il se présente une situation pour laquelle il faut prendre une décision mais laquelle on voudrait reporter parce qu'elle nous pèse.On cherche à reporter la décision en se disant que ce n'est pas le temps, qu'on n'est pas prêt, que c'est risqué,etc...Mais on ne peut reporter indéfiniment une décision qui nous appartient. On ne peut pas davantage reporter sous la responsabilité d'une autre personne une décision qui nous appartient. Il nous faut donc nous décider et le faire au moment opportun. Le moment opportun est celui qui va faire en sorte qu'une prise de décision sur un sujet donné va empêcher qu'une situation dégénère. Exemple: si JJC avait décidé d'instituer une Commission d'enquête sur la construction au moment où le problème s'est présenté, la situation ne se serait pas dégénérée comme c'est le cas présentement.
    Vouloir empêcher un référendum sur l'indépendance du Québec c'est vouloir reporter une décision qu'on doit prendre maintenant parce que nous vivons ce problème maintenant et depuis longtemps parce qu'on a toujours eu peur de prendre notre responsabilité et décider. Ce sont évidemment les plus peureux qui cherchent à reporter la prise de décision. Et tant qu'on écoutera les peureux, on n' avancera pas.Un moment donné, une femme enceinte doit accoucher, qu'elle le veuille ou pas: c'est un impératif. Il en est de même pour le peuple du Québec: ca fait plus de 400 ans que nous sommes en gestation alors il faut accoucher de ce grand peuple québécois avant qu'il ne meure par manque d'oxigène.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 novembre 2010

    Monsieur Payne, vous avez parfaitement raison. Les gens ne veulent pas de référendum mais lorsque celui-ci est déclenché, la population s'intéresse à l'enjeu principal et participe activement à cette démarche démocratique..