Les producteurs laitiers veulent la souveraineté alimentaire

Les producteurs québécois de lait proposent la souveraineté alimentaire du Québec.

Agroalimentaire - gestion de l'offre


Norman Delisle - «C'est essentiel. Il faut d'abord penser à nourrir notre monde», a déclaré lundi le président de la Fédération des producteurs de lait, Marcel Groleau, qui témoignait devant la Commission d'enquête sur l'avenir de l'agriculture québécoise.
M. Groleau a signalé que la souveraineté alimentaire n'est pas l'indépendance alimentaire. «Cela n'empêcherait pas les exportations ou les importations, mais cela donnerait la pleine autonomie au gouvernement pour prendre des décisions», a dit M. Groleau.
Il s'agit en fait de contrer la volonté de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de limiter les politiques locales que se donnent les pays. Les agriculteurs québécois craignent notamment que l'instance internationale ne s'en prenne au système de la gestion de l'offre en place au Canada et au Québec.
Selon M. Groleau, c'est la libéralisation à outrance du commerce qui est nuisible, car elle concentre le pouvoir de décision entre les mains des grandes multinationales de l'alimentation qui profitent seules, finalement, de l'accroissement du commerce.
La Fédération des producteurs de lait est une des clés maîtresses de l'agriculture québécoise. Elle regroupe 14 000 propriétaires de fermes laitières qui mettent en marché annuellement 3 milliards de litres de lait d'une valeur de 2 milliards $. Les produits laitiers représentent 34 pour cent des recettes agricoles du Québec.
Par ailleurs, l'Ordre des agronomes du Québec, par la voix de son président Conrad Bernier, a réclamé la mise en place d'une agence d'information et de communications agricoles.
Une telle agence «rétablirait le lien de confiance entre la population et le secteur agroalimentaire et permettrait aux consommateurs de mieux choisir les aliments qui répondent à leurs exigences», croit M. Bernier.
Il demande par ailleurs aux consommateurs de contribuer à l'agriculture québécoise en privilégiant l'achat de produits locaux, dans la mesure du possible.
L'Union paysanne a de son côté exigé que l'information alimentaire soit complète pour le consommateur. «L'information alimentaire doit devenir disponible, notamment sur la présence dans les aliments d'OGM, de pesticides, d'engrais, sur les méthodes d'élevage, sur l'irradiation et sur l'origine géographique des aliments», mentionne le mémoire de l'Union, qui a été présenté par Maxime Laplante.
L'Union demande aussi que cesse le monopole attribué à l'Union des producteurs agricoles pour représenter les agriculteurs québécois.
La Commission sur l'avenir de l'agriculture a été créée en 2006. Elle doit établir un diagnostic complet sur l'avenir de l'agro-alimentaire au Québec et remettre son rapport au ministre de l'Agriculture en janvier 2008.
La Commission est présidée par un haut fonctionnaire à la retraite, Jean Pronovost. Il est assisté de l'économiste Mario Dumais et de la communicatrice Pascale Tremblay.
La Commission procédera au cours des deux prochaines semaines à des audiences publiques nationales, à Québec et à Montréal.


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