INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 358

Les normes en histoire (18/20)

Organisations supranationales : « Il faudrait résoudre la grande question : qui serait le fédérant ? quel peuple, quel bloc serait le centre ? »

Chronique de Bruno Deshaies



Présentation
On lit dans La Guerre froide d’André Fontaine, page 342, ce passage où Macmillan, pour justifier le changement d’attitude  de son gouvernement, longtemps adversaire déclaré de la construction européenne, « avait fait valoir dans un discours aux Communes que la CEE avait nettement perdu son ambition fédéraliste depuis l’arrivée au pouvoir du général (De Gaulle), et que “l’Europe des patries” de ses rêves lui convenait, quant à lui, tout à fait ».  On ne peut que renvoyer le lecteur aux nombreux ouvrages qui font état de cette réticence au principe fédéral de la part des nations étant déjà des unités internationales.
Une privation peut n’être rien d’autre que cela.  Et le fait pour une nation de n’avoir pas de  « capacité internationale normale » – c’est la définition de la souveraineté selon le Robert, que M. Séguin gardait toujours à portée de main : lui aurait-il emprunté la notion de normalité qu’on retrouve çà et là dans son enseignement ? – n’implique pas nécessairement que cette nation est appelée à une vocation supérieure, transnationale ; non plus qu’une impéritie dans le temporel ne prouve à elle seule votre élection à l’ordre spirituel. 
Être privé d’une chose ne signifie pas qu’on l’a  dépassée ni  qu’on la transcende ; ne pas la connaître ne veut pas dire qu’on soit au delà de ce qu’on ignore : il se peut qu’on soit en deçà. Le comble de la sottise serait alors de se croire en avance sur ceux qui en sont pourvus.
Les couches pensantes des peuples annexés sont sujettes à ce genre d’illusions compensatoires. Elles pensent que le culte ou la culture suppléeraient à l’absence, pour leur nation, d’une personnalité juridique reconnue par d’autres qu’eux-mêmes, la différence ethnoculturelle tenant lieu de ce qui seul pourtant confèrerait à leur communauté l’existence distincte, c’est-à-dire ce que d’aucuns appellent l’altérité qui fait  de son détenteur un sujet à part, séparé des autres par une solution de continuité.  Pour faire comprendre ce point, je dirai que la tête de Gilles diffère de son pied mais n’en est pas distincte, les deux étant reliés par continuité ; toutefois, elle sera distincte de la tête de Pierre, quoique semblable et sera de surcroît différente du pied de Pierre.
Dans le cas d’une nation annexée, la « continuité » se traduit par le fait que les lois et les charges fiscales votées par la nation « annexante »  s’appliquent  telles quelles, directement et sans intermédiaire, à elle.
Ce serait sans doute bien d’être effectivement plus avancés que les autres, mais pas dans l’inexistence !
PARFONDOR
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Bruno Deshaies209 articles

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BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30

REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).

Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).

Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.





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