Histoire française

Les langues parlées à la Renaissance en France

Quand la France s'est francisée

Tribune libre


Dans la France du X11 ième siècle, nos accêtres de France parlaient un grand nombre de langues. En général, ils ignoraient le latin d'Église, à moins d'être instruits, ce qui était rare. Ils ignoraient le français, sauf dans la région de l'Île-de-France. Les Français du Moyen Âge parlaient, selon les régions:
- diverses variétés de langues d'oïl diverses variétés de langues d'oc ainsi que le catalan;
- diverses variétés du franco-provençal;
- des langues germaniques: francique, flamand, alsacien, etc.
- le breton et le basque.
Autrement dit, nos ancêtres français ne parlaient pas ou peu la langue française. Ils se sont francisés par nécessité et maintenant, leurs descendants du Québec ne veulent pas perdre cette langue et s’angliciser même s'il est hautement souhaitable, dans le contexte nord-américain, qu'ils possèdent une bonne connaissance de la langue anglaise itou.
Pour conserver au français sa qualité de langue de grande communication, faudrait bien s’abstenir d'enseigner ce qui pourrait nuire à l'inter-compréhension entre les gens de régions différentes: La langue française n’étant pas la propriété des Français de France, mais aussi la langue des francophones d'Europe ( Belgique, Suisse romande), d'Amérique (les Antilles, la Guyane, le Québec), d'Afrique et d'Océanie.


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33 commentaires

  • Gilles Bousquet Répondre

    13 août 2009

    Si j'ai bien compris, les Français de France conservent un excellent vocabulaire avec la syntaxe française mais on tendance à inclure un nombre important de mots anglais pour émailler leurs conversations et faire américain.
    Les Québécois, avec un vocabulaire plus limité, tendent vers une syntaxe anglaise "l'argent que j'ai travaillé pour" mais avec des mots français "pour mieux résister à l'assimilation à l'anglais". Les Québécois ne vont pas au Drug store ni au Super market et font des ARRÊTS, pas des STOPS etc. Les composantes de leurs automobiles se sont aussi francisés. Ils ont échangé leurs mufflers pour des silencieux, leurs bumpers pour des pare-chocs etc. Ils clavardent sur Internet et s'envoient des courriels à la place des E-mails.
    Félicitations à Mme Marie-Hélène Morot-Sir et à Messieurs Denis Julien de Lotbinière, Luc Archambault et Marcel Haché pour leurs contributions ici à ce sujet très important pour les Québécois et les cousins de France, la langue française dans le monde.

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    13 août 2009

    A Denis julien et à Luc Archambault,
    Pendant que tout ou presque dort au bord du Saint Laurent je lis vos derniers commentaires, ils me renforcent dans l'agréable pensée que nous tentons de nous comprendre malgré quelques divergences, malgré les personnalités et le vécu de chacun; nous nous comprenons, même si quelquefois nos tournures de phrases nous entraînent dans des circomvolutions moins évidentes,et peuvent laisser supposer ou entrevoir autre chose que ce qui veut être énoncé .. Par exemple ces "Grand usage et ce bel usage" dont parle Monsieur Gendron dans son livre, ces deux expressions déterminaient bien en effet la manière de s'exprimer alors en France, au 17ème siècle.. Rien de différent de ce que j'avais décrit, certes en des termes raccourcis, mais qui a pu vous faire penser, cher Luc, que la manière de parler des premiers pionniers Français était celle du "bas" peuple ! Le mot peuple, n'est pas un mot péjoratif, bien au contraire, puisqu' il détermine tous ceux qui peuplent un pays, le peuple de France parlait alors dans sa province sa langue régionale , mais pour que tout le monde puisse se comprendre sur ce sol d'Amérique du Nord,comme je l'ai déjà dit, tous ces premiers Français ont parlé en Français, et c'était donc cette langue française là qui était utilisée dans le langage courant, non seulement à Paris, mais aussi dans les salons de province , c'est à dire ce Français absolument normal et agréable appelé ' bel usage' mais qui "avalait" ou accentuait certaines lettres que par contre tout un chacun remettait bien à sa place - c'est ce qu'on a appelé alors le "grand usage" - lors de lecture à haute voix, au théâtre, au Parlement, ou bien entendu à l'écrit évidemment, et enfin, pour aller au plus court, dans toutes les situations autres que le langage de tous les jours.. Nous faisons tous de même encore aujourd'hui, observez-le, ne dit-on pas " j'ai pas envie de faire ceci ou cela " au lieu de "je n'ai pas envie de .. " on se permettra d'avaler la négation en parlant alors que par écrit elle y sera bien représentée .. ces mêmes aristocrates qui parlaient ainsi avant la Révolution, à leur retour ont adopté le "grand usage" pour se distinguer des autres Français et s'en différencier, mais pas de chance pour eux, tout le peuple a fait de même !..C'est donc ainsi que notre prononciation a différé légèremetn de la vôtre...
    Ceci dit, merci à vous deux pour vos derniers commentaires qui nous réchauffent le coeur. Merci cher Denis de ton amitié si précieuse,merci d'être ce que tu es si profondément, avec cet amour indéfectible pour ton magnifique pays que tu soutiens avec tant de forces pour le porter encore plus haut.
    Mille mercis aussi à vous,cher Luc, de toujours tenter par vos commentaires de nous faire mieux appréhender la teneur profonde des choses et d'aller sans répit encore plus loin pour éclairer et entraîner les esprits moins au fait que le vôtre.
    Continuez tous, vous les Vigiles, que je lis avec grand intérêt, sur ces chemins escarpés où rien n'est facile pour construire votre pays . Sans relâche vos ancêtres ont tenu contre vents et marées, nous sommes si fiers de vous voir continuer aujourd'hui, j'avais si peur que plus personne ne se lève , mais non vous êtes tous là, vous les Vigiles, merci à vous tous..

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2009

    Je pense que nous avons tous bien échangé sur la France. Maintenant, nous devons continuer à échanger avec nos amis d'outre-atlantique et continuer à approfondir ces rapports amicaux.
    Je nous donne tous rendez-vous sur les plaines d'Abraham afin de nous souvenir de cette Nouvelle France que nous portons encore dans notre coeur.
    Nous rendrons hommages à ces valeureux et valeureuses qui ont permis ce qu'est notre Québec d'aujourd'hui par leur courage et leur amour de la patrie.
    Bisou à Marie-Hélène que j'aime tant!
    Mon amitié profonde à Luc Archambault,patriote et compagnon de lutte malgré nos divergences!
    Vive la Nouvelle France!
    Vive le Québec libre!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2009

    @ Marie-Hélène Morot-Sir
    Petite précision sur votre relation concernant l’accent de la Nouvelle-France qui est en partie aussi le nôtre… Je cite l’article du Soleil du 2008 03 04- Jean-François Cliche -"D’où vient l’accent des Québécois ? Et celui des Parisiens ?" L’accent québécois sous la loupe d’un phonéticien – qui commente le livre de phonéticien retraité de l’Université Laval l’Université Laval Jean-Denis Gendron intitulé D’où vient l’accent des Québécois ? Et celui des Parisiens ?
    « Pendant longtemps, deux modèles de diction ont coexisté dans la Ville lumière, souligne M. Gendron : le "grand usage", qui était la langue savante des discours publics, employée au Parlement de Paris, dans les cours de justice, par la bourgeoisie instruite et au théâtre ; et le "bel usage", utilisé en privé dans les salons de la noblesse. Sa prononciation, plus relâchée que celle du grand usage, devait paraître "naturelle", c’est-à-dire ni vulgaire, ni affectée. »

    Ainsi, notre accent n’est pas celui du peuple, mais celui de la noblesse française. Alors que la Révolution française a plutôt mis de l’avant le « Grand usage » celui des discours publics, des savants, et du Parlement… pas étonnant, la Révolution française s’est faite par des personnes qui ont harangué les foules, les députés, le peuple. ET cela s’est fait à Paris…
    Vous m’écrivez :
    « Qu’entendez-vous par parler avec l’accent français ? Quel accent ? Celui d’Alsace ? celui du Nord, celui du centre ou celui de la Touraine que l’on dit le plus doux, ou encore celui de Marseille qui amusa du temps de Marcel Pagnol et de Fernandel la France entière, et peut-être même jusque chez vous ? Aucun accent ne représente tous les habitants de la France... et encore moins celui de Paris ! »
    Tous les accents de France sont pour nous des accents français, ils ont en commun d’être différents du nôtre, qui du reste varie lui aussi selon les régions, mais qui est perçu pareillement distinct des accents français par les français, qui quand il est léger, ne savent pas s'il est belge ou normand ou que sais-je...
    Je veux donc parler de cette distinction des accents de famille québécoise et de famille française.
    « Ce n’est qu’une grande amitié et pas le moindre soupçon, aucune idée là-dessus du moindre "colonialisme linguistique" croyez-moi. »
    Je regrette de vous contredire, mais le colonialiste est bien mal placé pour réfuter le colonialisme qu’il met de l’avant sans même s’en rendre compte parfois… ET cela peut s’appliquer par une métropole à l'égard de sa province… Comme le montre ce qui a été engagé par la sortie de Ardisson
    Cela dit, j’appelle « colonialisme linguistique » un phénomène qui n’est pas le fait de tous les Français et certainement pas le fait de vous et des Françaises et Français qui aiment le Québec, les Québécois.
    Je l’identifie ce phénomène, non pas pour blâmer ou culpabiliser, mais pour que nous soyons à même de le mutuellement admettre, comprendre pour le contrer, après l'avoir identifié, cela, dans l’amitié et le rassemblement, puisqu’il n’est souvent pas volontaire ou conscient. Il suffirait en somme de le nommer pour qu’il disparaisse ainsi bien nommé, identifié et circonscrit.
    « Le souci principal de Monsieur Denis Julien ne me semble pas qu’il veuille changer sa manière de parler, pourquoi le ferait-il ? […]
    J’ai bien compris que pour Monsieur Julien son souci principal est la persistance du Français comme langue commune de tous les francophones, tous ceux qui l’aiment voudront comme lui la protéger et pour cela la parler le plus justement possible. »

    La langue commune pour lui devait être le français de France, d’Europe, que nous ne maitriserions pas bien, puisqu’il a de la difficulté à se faire comprendre… si j’ai bien compris… Donc, oui, il nous a parlé de changer notre langue, de changer d’accent…
    J’ai dit que cela consiste à nous changer de manière arbitraire et culpabilisante toujours à la remorque de la France, et qu’il fallait plutôt chacun faire l’effort de l’ouverture qu’il faut pour comprendre un accent différent. J’ai observé que cela représente un défi pour les Français moyens, voire pour celles et ceux qui veulent parler en leur nom, comme là fait Thierry Ardisson - http://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Ardisson. Car d'après eux, il n'y a que nous qui a un accent. Eux, ils n'en ont pas...
    Cela en raison du discrédit des accents dont souffre la France, dont a été victime consentante Ardisson. Cela en raison d’un déficit acoustique, en raison de ce même discrédit ( comment être ouvert de l’oreille si d’emblée on refuse ne serait que l’existence de l’accent ). On peut aussi parler d’une jalousie de l’attention accordée aux Québécois… D’aucuns ont intérêt à contrer ce crédit… ( Le milieu du doublage télé et cinéma français est en guerre contre celui du Québec… ils refusent les doublages québécois sur le territoire français par pur protectionnisme corporatif, alors que leurs doublages sont abondants ici… colonialisme culturel donc, côtoie le colonialisme linguistique, de certains... ! ) Jusqu'à dire que nous étions en train de coloniser la France tant nos artistes, nos chanteurs prenaient de la place... Faut lire certaines critiques de Libé pour s'en rendre compte...
    Bref… tout n’est pas la faute des Québécois… C’est ce que j’ai voulu exposer…
    « Voilà comment notre accent différa légèrement du vôtre, et voilà pourquoi puisque nous le parlions précédemment nous le trouvons si charmant et l’aimons tant. Il n’y a là aucune "suffisance de métropolitaine" et encore moins du "dénigrement". Tous nous voulons préserver notre magnifique langue commune. »
    Vous avez raison de dire que pour plusieurs Français la question de la « suffisance métropolitaine » ne se pose pas… notamment bien sûr en province… Quant au dénigrement de l’accent, cela peut se retrouver en province aussi… mais cela n’empêche pas nombre d’entre les Français(es) d’aimer le Québec et les Québécois.
    Vous avez raison de le dire pour que mes critiques ne soient pas ici perçues comme affirmant que les Québécois sont mal reçus en France et que les Français n’aiment pas les Québécois… Ce n'est pas le cas... malgré quelques frictions fraternelles dirons-nous...
    Cela dit, je ne pense pas qu’on aide les Québécois en passant sous silence ce qu’a vécu comme un choc Denis Julien… Il a eu nous dit-il de la difficulté à se faire comprendre avec son accent et son français québécois pourtant d’excellent niveau… C’est un fait… que tout Québécois peut observer quand il séjourne en France. Or, cela est un empêchement pour d’aucuns de se sentir à l’aise en France et pour d’autres pas du tout… Cela s’ajoutant à toutes nos autres différences. ET tout cela ne constituant pas un empêchement incontournable…
    Nous sommes d’accord, d’autant que les États-Uniens vivent la même chose quand ils séjournent au Royaume-Uni…
    Nous sommes d’accord, d’autant que, si l’on tombe parfois sur des Français obtus, bornés, qui ne font aucun effort et nous rembarrent comme des moins que rien. la plupart ne sont pas de cette France là… Et d’aucuns deviennent nos amis et personne n’a de réel problème à se comprendre après quelques ajustements d’usages se faisant le plus souvent dans de nombreux éclats de rires.
    Ainsi les quiproquos occasionnels deviennent vite l’objet d’anecdotes racontées à tous auditoires québéco-français, ou franco-québécois, tous plus édifiants ou hilarants les uns que les autres.
    Comme lorsqu’un(e) Québécois(e) dans le métro de Paris est accosté(e) par des flics pour un contrôle parce que partie d’un groupe à minorité visible largement plus contrôlé que les autres… Ici déjà, le décalage est flagrant parce que de tels contrôles sont partiquement inexistant au Québec, du moins généralement et quand on est québécois de souche française. Or, en cette circonstance, il suffit de prendre son plus bel accent québécois pour s'étonner de telle demande, pour se faire dire par le policier embêté… « Ha ! Vous êtes Québécois(e) ! Ils sont avec vous ? Bonne journée messieurs dames »
    Ou lorsque deux filles tard le soir sont embêtées dans une rue sombre de France par des jeunes un peu agressifs ou menaçants… Suffit de prendre en encore son plus gras et percutant accent québécois truffé de sacres bien sentis pour faire détaler la troupe… ébaubie par tant de véhémences. À moins que cela ne soit le prétexte au contraire de grandes sympathies et d’amitiés nouvelles. Les deux cas se sont vus concrétisés.
    Bref ! Il nous faut magnifier la rencontre et augmenter les occasions de les faire, virtuellement et réellement, nous avons toutes et tous à y gagner, Français comme Québécois… nous sommes entièrement d’accord.
    Au plaisir de le faire un jour en France, dans votre belle province. Toutes choses qui me manquent…

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2009

    @ Denis Julien de Lotbinière
    Vous écrivez :
    « Le québécois moyen n’aime pas la France. »
    Vous changez de sujets, nous parlions de votre difficulté à vous faire comprendre en France...
    Maintenant, pour parler de cet autre sujet qui concerne aussi la France, le Québécois moyen n'aime ni ne déteste la France, il ne la connaît pas. Comme vous, il n'a pas soit les moyens, soit l'intérêt d'y aller. Et ce ne sont que des minorités instruites et aisées qui depuis au moins 100 ans, y est allé faire son tour.
    Cela doit changer. Et, cela peut changer. Vous y êtes allé, vous pouvez témoignez du fait que nos préjugés sont à la fois vains et fondés, mais ce qui n'empêche pas d'y aller et d'en sentir, voir, goûter toutes la beauté, tous les plaisirs. Vous êtes ainsi un passeur, un porteur d'espoir qui nous refait nous raccommoder mutuellement.
    Car oui, il y a rupture, il y a eu rupture. La visite de De Gaulle et la frénésie qui l'a entourée a montré que nos liens sont toujours là, et que lorsque la France répare par des gestes concrets son abandon séculaire, nous nous ouvrons et acclamons la France. Nous sommes toujours fiers de voir la France acclamer nos artistes, cela montre que la réparation et le « désabandon » est en cours, mais c'est un grand oeuvre inachevé... Et nous répudions la France qui prend fait et cause pour les canadianisateurs, Sarkozy aidant...
    Tout cela fait de notre relation une relation en reconstruction. Vous mettez en évidence notre désamour en passant sous silence ce qui le justifie. La France doit faire bien davantage pour nous inspirer confiance, et réparer les erreurs de la lignée souveraine de LOUIS XV... De Gaulle l'a voulu faire mais la France en a profité pour le conspuer. Ensuite elle a bien fait quelques gestes mais rien de décisif, TV5 est laissé à l'abandon, on a même voulu rapatrier en France son contrôle... Il faut toujours se battre pour obtenir de l'attention...
    Mais, sans être jovialiste comme vous le dites abusivement, je constate que nous sommes en relation et vous dit et vous ai dit qu'il faut accroitre de part et d'autre considérablement l'ampleur, l'étendue, le profondeur de nos relations réelles et virtuelles. Cela seulement pourra rapidement faire en sorte que les Québécois puissent faire la vraie rupture d'avec sa saine méfiance.
    Nos relations sont infiniment plus rapprochées qu'elles ne l'étaient il y a 40 ans... Ici, à l’époque le discrédit était sans appel... aujourd'hui, c’est fort différent. Pourquoi ? Parce que nous sommes en relation non plus seulement indirectement par le truchement souvent biaisé de nos élites qui en profitaient pour se distinguer du peuple, se hausser par-dessus lui, mais aussi directement par le peuple via les médias comme TV5. « Tout le monde en parle » en serait le plus bel exemple. C’est pas la popularité de l’émission initiale ici qu’a pu se construire le grand succès que la version québécoise a obtenu…
    Cette propension de nos élites à vouloir se distinguer du peuple pour le mépriser à leur retour d’Europe et de Doulce France a nui. Comment aimer un pays quand il est défendu par des élites méprisantes et hautaines qui prennent l’accent français et tente de nous l’imposer ici, comme c’était le cas de bien des gens de théâtre… Aujourd’hui je vous vois abonder dans le même travers quoique différemment. Ce n’est pas en noircissant le portrait en discréditant ce que nous sommes que nous pourrons entrer mieux en relation avec la France. La difficulté d’entrer en relation n’est pas que la faute des Québécois. Nous sommes ce que nous sommes et c’est cet être là qui doit être en relation, mais celui que l’on voudrait être. ET, c’est celui là qui doit être d’emblée accepté par la France. Le reste suivra. Si nous ne sommes pas dignes de la France comme vous l’avez indirectement prétendu, rien n’est possible et surtout pas via la culpabilisation des Québécois sous tous prétexte, sa langue, son accent, et maintenant son supposé « désamour ».
    Oui, je suis optimiste, mais pas jovialiste, vos constats ne sont pas tous faux, et vous avez raison à maints égards. Maintenant que fait-on pour pallier la difficulté qu’il y a à nous raccommoder ?
    Je prétends que rien plus que la culpabilisation, le mépris, le défaitisme peut nuire à la résolution des problèmes multiples qui se posent et rien plus que l’encouragement, la défense et illustration de ce que nous sommes et de ce que la France est, par delà ce qui superficiellement ou profondément nous distingue ne peut être un obstacle insurmontable.
    Et, on ne fait pas aimer Bach en prétendant que ne pas le connaître et déjà une tare, ou que de ne pas l’aimer est une faute. On permet à une personne d’aimer Bach quand on lui donne accès à Bach et à sa musique. Le seul fait d’être en présence de sa musique suffit, par l’apprivoisement à faire aimer cette musique. Il nous faut donc mettre de l’avant tout ce qui peut nous mettre en présence de la France et vice-versa. Sans rien d’autre qui vienne perturber, culpabiliser qui que ce soit.
    La France a du chemin à faire mais ce n’est pas en l’accablant que nos pourrons la faire aimer le Québec et ce que nous sommes. Et vice-versa. Ce que j’en ai dit en témoigne, mes commentaire par trop critiques on attristé Madame Morot-Sir, elle a cru à tort que je n’aimais pas la France et les Français. Or, ma critique démontrait aussi à quel point je la critique pour mieux nous rencontrer. ET ce qu’il ne faut jamais perdre de vue et mettre de l’avant.
    Aussi, votre critique des Québécois me semble devoir être temporisée, valorisée par l’amour de ce que nous sommes et l’amour de ce qu’est la France, assuré que nous sommes que seule la rencontre directe peut nous permettre d’entrer vraiment en relation. Il nous faut pour cela défendre l’idée d’augmenter le nombre d’occasion de rencontres réelles et virtuelles, l’idée de faire mieux et davantage. Grâce à votre apport. Celui que vous aurez autour de vous pour témoigner positivement de votre ravissement et positivement de ce qui vous apparaît devoir être magnifié, plus et mieux.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2009

    Bravo madame Morot-Sir!
    Vous avez parfaitement saisi mes propos. Vous m'avez très bien cerné. Je ne désire pas l'uniformisation du français à travers la planète.
    Il n'y a rien de moralisateur à souhaiter que nos enfants s'expriment bien, il me semble?
    Aussi, j'ai eu tellement de plaisir en France que je souhaite l'expérience à tous les québécois. On ne peut pas être contre ''le fun'' n'est-ce pas monsieur Archambault?

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    12 août 2009


    Merci à Monsieur Bousquet d'avoir mis ce sujet passionnant sur Vigile .. Décidément cela aura fait couler beaucoup d'encre ou plutôt tapoter de nombreux claviers !
    Je cite Monsieur Archambault :
    " ...Digne de la francophonie qu'aprés avoir décidé non pas d'améliorer notre connaissance de la langue écrite mais aprés avoir décidé d'apprendre à pratiquer l'accent français "
    Qu'entendez-vous par parler avec l'accent français ? Quel accent? Celui d'Alsace? celui du Nord,celui du centre ou celui de la Touraine que l'on dit le plus doux, ou encore celui de Marseille qui amusa du temps de Marcel Pagnol et de Fernandel la France entière, et peut-être même jusque chez vous ? .. Aucun accent ne représente tous les habitants de la France .. et encore moins celui de Paris !
    Monsieur Denis Julien a observé que les Français en France, c'est à dire les gens que tout un chacun peut à loisir rencontrer tous les jours, décris lapidairement par la formule latine de "vulgum pecus",eh bien c'est à dire nous tous, qui sommes ces Français ordinaires, normaux, nous vous aimons, oui vous tous nos chers amis du Québec, nous nous plaisons avec vous, vos expressions imagées enrichissent notre propre vocabulaire .. Ce n'est qu'une grande amitié et pas le moindre soupçon , aucune idée là-dessus du moindre "colonialisme linguistique" croyez-moi .Ce cheminement dont vous parlez,Monsieur Archambault, Monsieur Denis Julien l'a fait à sa manière et cela bien avant ses voyages chez nous, trouvant que notre langue commune, cette langue française si belle, pour laquelle tous vos ancêtres français ont essayé de tout faire,de tout tenter pour la préserver, devait continuer à l'être avec toujours autant d'efforts aujourd'hui que dans le passé. Nous devons nous employer aussi à cela vis à vis de nos jeunes qui sont exactement dans la même situation chez nous, afin de les aider à l'utiliser de manière à ne pas la laisser se diluer dans je ne sais quel conglomérat de verlan ou d'argot qui sont des manières, usuelles et certes drôles, de parler, très prisées dans cette partie de leur jeune vie et donc particulièrement typiques, mais sans que toutefois, cela n'atteigne la structure même de la langue ..Le souci principal de Monsieur Denis Julien ne me semble pas qu'il veuille changer sa manière de parler, pouquoi le ferait-il ? Personne ne veut échanger son accent contre un autre , c'est cela qui refléte d'où nous venons, c'est cela qui démontre notre personnalité, que ferions-nous dans un monde unicolore qui serait alors totalement sans saveur ? Ce sont toutes nos différences qui font nos richesses, cultivons-les, cultivons nos manières si belles de prononcer différemment les mêmes mots et les mêmes phrases , dites par vous ou par moi, quel bouquet de senteurs différentes arrive jusqu'à nous, ces mots sortis des eaux de votre Saint Laurent auront alors une sonorité tout autre venant de mes olivettes ou de mes pinèdes .. J'ai bien compris que pour Monsieur Julien son souci principal est la persistance du Français comme langue commune de tous les francophones, tous ceux qui l'aiment voudront comme lui la protéger et pour cela la parler le plus justement possible ..Avant la Révolution française, il y avait deux façons de parler le Français, celui couramment employé dans la vie de tous les jours, et celui plus châtié utilisé par les acteurs, sur les scènes de théâtre par exemple.. Dans la vie courante,on parlait alors sans se préoccuper de la syntaxe, on avalait certaines lettres, par exemple on prononçait " le neyer" ou le "fret" pour "noyer" ou pour "froid"
    Les Français partis de France au 17ème siècle pour construire votre pays parlaient le Français de tous les jours, le prononçant même si normalement, à l'instar de la population française de cette époque, que ceux qui effectuaient un voyage en Nouvelle France ont pu s'exclamer combien le Français y était parlé aussi pur qu'à Paris ! Mais ce n'était pas le parler des acteurs de théâtre, ces Français-là n'avaient certes pas le temps de jouer des pièces de théâtre,ayant assez de souci comme cela! Seuls Samuel de Champlain avec Marc Lescarbot avaient crée "l'ordre du Bon Temps"pour remonter le moral de la petite colonie de Port Royal au cours du long et terrible hiver passé là-bas, afin que le désastre de l'île de Sainte Croix dans la baie de Fundy, l'année précédente ne se reproduise pas . .. Voilà pourquoi vos ancêtres ont continué à parler ainsi, tandis qu'en France, plus tard, nous avons eu la Révolution de 1789. Les nobles pour sauver leur tête se sont réfugiés dans les pays limitrophes et lorsque le calme revint quelques années aprés, observant que l'ensemble de la population parlait ce français usuel, pour se démarquer ils utilisèrent le parler des acteurs de théâtre ..Mais pour ne pas être en reste ce fut tous les Français qui adoptèrent ce nouveau phrasé.. Voilà comment notre accent différa légèrement du vôtre, et voilà pourquoi puisque nous le parlions précédemment nous le trouvons si charmant et l'aimons tant .Il n'y a là aucune "suffisance de métropolitaine" et encore moins du "dénigrement". Tous nous voulons préserver notre magnifique langue commune.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 août 2009

    Je persiste et signe!
    Je suis désolé d'avoir à vous le répéter. Le québécois moyen n'aime pas la France. Elle est souvent la dernière destination qu'il choisit pour ses voyages après les États-Unis, l'australie et l'Angletrerre. Lorsque je lui parle de ma dernière visite en Provence, il réagit avec un malaise facilement perceptible quand il n'émet pas tout simplement un commentaire désobligeant à l'égard des français ou de la France. Il y a quelque chose de malsain dans le rapport qu'entretient le québécois avec la France et les français. J'ignore ce que c'est mais cela me dérange profondémemt.
    Beaucoup de mes amis ressentent cela de la même façon.
    Je n'ai pas une vaste expérience de la France mais puis vous dire que je n'y ai rencontré que des gens aimables, courtois et chaleureux et d'une grande générosité alors...
    En ce qui concerne la génération qui nous suit, la France ne fait pas partie de leur réalité et encore moins de leurs préoccupations. L'influence très forte de l'anglomanie a fait son travail.Mes neveux et nièces préfèrent et de très loin les destinations anglo-saxonnes. Toute leur culture est imprégnée de l'anglomanie. Se pourrait-il que nous ayons échoués dans notre capacité à leurs transmettre les valeurs qui nourissaient le combat que nous menons depuis plus de 40 ans? Se pourrait-il que le rêve indépendantiste fut celui d'une génération? La question mérite d'être posée!
    Le colonialisme anglo-saxon existe lui-aussi et n'a pas réussi à empêcher les états-uniens, les australiens et les néo-zélandais à vouer un véritable culte pour le United-Kingdom. Aussi, n'écoutent-ils que leur musique, ne lisent que leur littératutre et ne s'intéressent qu'au monde anglosaxon ce qui a fait dire à Michel Brûlé dans son livre: ANGLAID que l'anglais est une langue impérialiste et ethnocentrique.
    Loin de moi le désir d'en faire tout autant!
    Non monsieur Archambault, je n'ai pas votre optimisme et votre jovialisme pour la suite des choses. Il y a un malaise dans les relations franco-québécoises et il fait partie intégrante du problème identitaire. Je le ressens à tous les jours lorsque je parle de la France. Le dernier exemple fut chez Réno-Dépôt ou je parlais avec enthousiasme de la beauté de la Butte Montmartre et de la région du Vaucluse. J'ai eu droit à une douche d'eau froide de préjugés et de mépris sur les français détestables et inhospitaliers.
    C'est cela pour moi être décervelé et profondément colonisé par 250 ans de colonialisme anglo-saxon! Ils ont bien réussi leur travail monsieur Archambault ce que j'appelle le désamour et le mépris de nos racines!
    Lorsque je parle avec affection de mes amis de la Provence,à Québec, on me fait la gueule! Faites-en l'exercice!
    C'est cela le complexe dont je parle!

  • Gilles Bousquet Répondre

    11 août 2009

    Messieurs Archambault et Julien,
    Chacun de vous a raison de voir cette situation linguistique francophone. Échanges intéressants et enrichissants.
    Bravo pour la qualité des arguments et le ton correct en réaction à l'opinion de l'autre !

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2009

    @ Denis Julien de Lotbinière
    Je vous cite :
    « Les Français comprenaient parfaitement bien Vigneault, Léveillée, Leclerc, Julien, Diane Dufresne et combien d’autres parce qu’ils s’exprimaient dans un français convenable malgré les nombreux régionalismes québécois et leur accent. »
    Félix Leclerc, Léveillée, Pauline Julien, ont justement été de cette époque où nos élites faisaient leur pèlerinage de formation ou de début de carrière en France, alors que nos artistes se contentaient ici, des premières parties des spectacles des Français débarquant en masse, Compagnons de la chanson, Piaf, Trenet, Ferré, et combien d'autres. C'est le succès de Félix en France puis son retour ici qui a tout changé et ouvert la porte à l'essor fulgurant de notre Révolution tranquille culturelle et artistique. Vigneault a suivi la même filière, mais déjà, grâce à nos pionniers nous n'étions pas obligés d'être découverts en France pour pouvoir avoir le droit d'exister.
    ET Charlebois lui, a dû s'y expatrier pour y avoir droit de cité, justement parce qu'il parlait « québécois ». Pareil pour Diane Dufresne.
    Oui c'est une question de colonialisme quand il n'est pas question de réciprocité. Et, il ne pourra y de réciprocité que dans un espace commun francophone. Sinon, nous serons sans cesse en retard d'une ou deux révolutions langagières. On n'arrêtera pas pendant que nous nous y mettons, l'évolution de la langue française en Europe, pas davantage que la nôtre.
    Tout cela doit pouvoir être commun, synchronisé. Et il n'y a qu'une chose pour le faire, partager MAINTENANT un espace commun, AVEC ce que chacun nous sommes, dans la dignité de ce que nous sommes.
    Voulez-vous dire qu’Audrey Benoit parle un mauvais français… ? Que je ne parle pas un bon français… Or, c’est bien elle qu’on a pris a partie, parce que ces intonations ne sont pas « françaises », parce que l’accent tonique n’est pas placé à la place où le placent les Français en ce moment - qui est différente de là où ils le plaçaient il n’y a pas 10 ans, qui évolue sans cesse - parce que ces « a » sont parfois des « â », ses « T » sont un peut des « T’s », parce que toutes les syllabes ne sont pas toutes exactement et très distinctement prononcées dans certains mots… Tout ça formant l’accent…
    Moi qui ai vécu en France et qui peux à volonté, dès que je mets les pieds dans l’avion, parler à la française, si je ne le fais pas, avec le même français, je ne serai pas toujours compris, et on marquera le coup… ce n’est pas une question de langue. C’est une question d’accent. Le reste s’apprend, pas nécessairement l’accent… et nous n’avons pas à le prendre ici, et nous ne devrions pas avoir à le prendre en France. Pourquoi en avons-nous un ? C’est la distance. Comment pourrions-nous ne plus en avoir. Par l’abolition de la distance. Comment l’abolir ? Par la circulation physique et virtuelle des réciproques voyages et la constitution d’un espace médiatique commun. Le reste n’est que moralisme colonisateur et suffisance ethnocentriste métropolitaine dont vous me semblez être victime, désolé de vous le dire…
    La métropole sait, nous nous sommes des provinciaux incultes qui doivent bien « perler » et perdre leur ridicule accent… Entre les deux, reste ce que je dis… me semble… mais je peux me tromper… Vous, cela vous a sauté aux yeux récemment, ce qui vous a fait réfléchir à la question. J’y ai été confronté il y a 40 ans… et j’y réfléchis depuis… je vous fais part du résultat… vous en faites ce que vous voulez… Ce résultat qui est le fruit de ma réflexion qui est aussi comme vous passée par où vous en êtes maintenant… le dénigrement de ce que nous sommes qui ne serait digne de la francophonie qu’après avoir décidé, non pas d’améliorer notre connaissance de la langue écrite française, mais après avoir décidé d’apprendre et de pratiquer « l’accent » français…
    Cette position ne me semble pas être la bonne, surtout depuis que les médias et leurs développements démontrent qu’il suffit de nous mettre mutuellement en présence pour que le décalage s’estompe. On le constate très vite dans l’intimité, les Français ouverts parviennent à nous comprendre avec un minimum d’attention conjuguée à notre attention et intention à nous de nous adapter nous aussi pour nous comprendre. Chacun faisant son bout de chemin sans dénigrer ou disqualifier qui que ce soit.
    Dans cette translation conviviale, les Français prennent nos expressions et nous prenons les leurs au fur et à mesure où nous les découvrons, ainsi nous pourrions les partager au moment où nous les inventons chacun de notre côté, pour enrichir la langue française de toutes parts et non pas à sens unique colonisateur…
    Les Français qui vivent ici le comprennent bien, sans perdre leur accent, ils parlent québécois, et retournés en France, parlant le français tout ce qu’il y a de plus français, les voilà objet de signalement que justifierait si petit accent québécois qui est le leur, embelli des emprunts faits au Québec. Faut pas charrier ! Il y a un problème ! Et ce n’est pas une question de langue… C’est une question d’accent et de refus de la différence… Il semble que vous refusiez de le voir…
    Cela s’appelle un refus de faire le moindre effort drapé dans sa suffisance majoritaire et son bon droit de métropolitain. L’effet miroir ici, c’est le dénigrement de l’accent français. Toutes choses qui iront s’estompant par la constitution d’un espace commun médiatique et réel Québéco-francophone. Du reste ici, comme en France on commence à en revenir de nos accents respectifs et l’ouverture nécessaire à la réconciliation de nos différences est à nos portes. Les rappeurs français font un tabac ici, les chanteurs français de la nouvelle génération nous aiment bien et raffolent de la créativité de la mouvance musicale québécoise, point de rencontre entre une américanité assumée qu’adorent les Français et une francité que nous commençons à nous rapproprier sans être écrasés par un suprématisme colonisateur de mauvais aloi. Le pire serait de le justifier comme ce que je crois trouver dans vos conclusions me semble-t-il prématurées… Une fois encore, désolé de vous le dire…
    Et le québécois amoureux de la France ne peut que s’en réjouir. Il en a fallu du temps… Tout n’est encore pas parfait, mais nous sommes sur la bonne voie…
    Et, si votre apport a quelque valeur, c’est de démontrer l’importance de poursuivre encore plus intensément cet échange et de valoriser l’accroissement de sa diversité et de son ampleur. Oui, la rencontre doit être plus profonde, intense, diverse, dans une ouverture RÉCIPROQUE toujours plus grande.
    Vive la France !
    Viveuuuuu leuuuuu Québec liiiiiiiiibreuuuu ! Comme disait l’autre !
    Vive les peuples souverains et distincts du Québec et de France !

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2009

    @ Denis Julien de Lotbinière
    « Je désire vivre dans un Québec digne de la francophonie mondiale et qu’il y jouera un rôle important ! »
    Le Québec et les Québécois sont DÉJÀ dignes de la francophonie mondiale. Cette suspicion d'indignité est colonialiste. Comme si les Haïtiens créoles étaient indignes, coupables de quelque chose d'infamant... Absurde !
    Ainsi, toute dignité admise, reste le problème que vous soulevez, les Québécois en France ont de la difficulté à se faire comprendre et nous ne comprenons pas d'emblée tout ce que les Français(es) disent...
    Cela ne se règlera pas en subordonnant notre adhésion à la cause du peuple à sa capacité de parler comme les Français. Cela pourra se régler par la constitution d'un espace commun de communication et d'échange RÉCIPROQUE. Et surtout pas par la suspicion d'indignité. Nous ne sommes pas indignes d'exister tel que nous sommes parce que l'Histoire et la géographie nous ont éloignés d'un espace français commun.
    Décalage il y a soit ! Mais l'évolution de notre langue vaut celle du reste de la francophonie, il n'y a aucune indignité au fait qu'isolés chaque entité évolue différemment. Reste la question du décalage. Il pourra éventuellement se résorber que le jour où les technologies actuelles et à venir ou à développer seront mobilisées efficacement pour contrer l'effet de la distance géographique.
    Le pire et inapproprié outil étant le colonialisme culturel et langagier et le pire incitatif est la culpabilisation des Québécois ou leur dénigrement suffisant. D'autres voyageurs ont à une certaine époque tenté de culpabiliser les Québécois en arguant qu'il nous fallait faire ici de la Comédie française et du Thiââtre pour cultiver le peuple. Or la culture est un moyen d'expression de ce que nous sommes, et notre théâtre national a pu voir le jour et avoir l'impact qu'il a eu grâce à la langue de La Bolduc, d'Olivier Guimond, de Michel Tremblay, Yvon Deschamps, Claude Jutra, Farlardeau, et tant d'autres en passant par Plume, les Colocs, jusqu'à celle de Robert Lepage et autres si nombreux autres Wajdi Mouawad. Quelle évolution spectaculaire, chacun y apportant sa pierre. Comme l'ont fait en France les Pagnol et autres argots ou Cht'is... Tout ça est la Créole francophonie qui participe à sa vitalité.
    Pas la peine de nous la jeter au front quelque pierre que ce soit en nous culpabilisant dans l'indignité supposée qui serait notre lot. OUI à la dignité qui est la nôtre et qui nous veut ouverte sur un monde ouvert à ce que nous sommes et NON à ce que nous pourrions ou devrions être pour avoir plains et pleins droits de Cité.
    Cela dit ne prônant toujours la valeur de l'accomplissement que représente le fait d'aimer, de chérir, de développer notre langue française pour la mieux connaitre et la mieux utiliser pour exprimer tout ce que nous sommes dans les mots qui sont les nôtres.
    Le joual, cette langue inventée par nos littéraires, nous a permis de nous rapproprier notre dignité fière. Rappropriée, c'est cette dignité qui est la nôtre qui nous fera nous imposer autant dans la langue que dans le politique afin de nous imposer comme parties prenantes d'un espace francophone décolonisé, réciproquement ouvert à ce que nous sommes puisque nous sommes ouverts à ce qu'elle est. Deux ouvertures qu'il nous faut réciproquement ouvrir encore bien davantage pour faire de nos décalages de l'Histoire ancienne.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2009

    Les gens qui travaillent à l'international sont la crème du Québec. Ils sont nos embassadeurs et nous devons être fiers d'eux.
    Les français comprenaient parfaitement bien Vigneault, Léveillée, Leclerc, Julien, Diane Dufresne et combien d'autres parce qu'ils s'exprimaient dans un français convenable malgré les nombreux régionalismes québécois et leur accent.
    Cela n'a rien à voir avec un supposé colonialisme de la part des français. Je suis en parfait désaccord avec vous monsieur Archambault!

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2009

    @ Denis Julien de Lotbinière
    Vous n’avez pas répondu à ma question monsieur Archambault sur le fonds. Les Québécois désirent-ils échanger avec les autres composantes de la francophonie ?
    C'est indépendant du combat national, c'est une affaire de civilisation. Eh oui, les Québécois désirent communiquer avec le monde. Et le monde francophone devra faire plus de place au Québec.
    Si oui, ils devront lutter contre le désamour et les complexes qui les animent par rapport à la France.
    OUI et y compris le complexe qui par ce manque de communication nous fait et nous fera toujours en décalage de l'évolution de la langue en Europe... Le temps que nous prenions à parler comme les Français parlent aujourd'hui, 10 ans admettons, la France aura déjà changé de vocabulaire, voire d'accents... Celui d'aujourd'hui est différent de celui d'il y a 50 ans... C'est le propre des langues, elles évoluent. La seule solution pour parer au décalage n'est pas la moralisatrice culpabilisation des québécois en vertu d'un colonialisme culturel qui nous ferait devoir « suivre » l'évolution de la langue en France, mais plutôt l'affirmation de ce que nous sommes face à la France, avec l'accent qu'on a... et qui doit pourvoir s'exprimer en l'état actuel. Cela pour que nous soyons parties d'un même espace de communication capable d'évoluer ENSEMBLE et non séparément, nous faisant, nous fait et nous fera toujours courir derrière celle de la francophonie.
    Ce qui ne nous fait pas pour autant des cancres qui refusent de perfectionner notre langue... On s'entend... la maitrise d'une langue n'a pas de limite et il faut encourager notre perpétuel perfectionnement. Mais cela doit se faire réciproquement dans un même espace, commun, cela passe par un espace médiatique et par des médias communs, par des rencontres réciproques à tout propos et beaucoup plus intensément que présentement.
    « Non monsieur Archambault la qualité de la langue parlée par nos enfants est loin de s’améliorer. Je le constate tous les jours dans le cadre de mon travail. »
    Alors... c'est que vous avez le nez trop collé dessus. Il n'y a qu'à écouter les documents télés ou radios d'archives pour constater à quel point les Québécois ont évolué rapidement. S'exprimant aujourd'hui avec un tout autre accent... dont les roulés de « r »... Nous, comme les Français, nous n'en sommes plus là... cela étant à simple valeur d'exemple...
    « À la relâche de mars dernier, je me suis rendu à la Place Laurier et ai écouté les jeunes qui mangeaient à la halte-bouffe du 3e étage. C’était pénible ! Je n’ose vous répéter ce que j’y ai entendu. Du créole, du zoulou monsieur Archambault ! »
    Allez dans une cafétéria estudiantine à Paris ou en banlieue de Paris... et vous serez face à un argot encore plus créole. C'est typique de la jeunesse dans son intimité domestique...
    Parlons de manière générale, dans l'ensemble et pour la parole en représentation non dans l’intimité domestique d’ici ou de la France. L'évolution est fulgurante sur 50 ans, voire sur 20 ans et en ayant l'oreille fine, même sur 10 ans... Le décalage s'amenuise sans cesse, et cela, grâce à la radio et la télévision, et ne pourra s'estomper encore davantage, qu'en prenant résolument le parti de l'espace commun francophone pour pallier les distances et décalages géographiques, géoculturels et géopolitiques. Ça tombe bien, la technologie médiatique nous permet de le faire. Et, il faut faire beaucoup mieux et plus intensément que ce que la francophonie a pu développer à ce jour. TV5 c’est bien, mais ce n’est qu’un début... Quand est-ce que Le Monde ou le Journal de 20 heures parle du Québec ? Pratiquement jamais… Or, nous sommes aussi parties du monde… Ce qui se passe ici intéresse le monde… Mais la France autosuffisante ne nous considère pas assez importants… pour parler de ce qui se passe ici et qui pour d’aucuns est, était, « inouïe » ( De Gaulle ), et on la France l’a conspué…
    Nous avons du chemin à faire et la France aussi… Comment se fait-il qu’il faille s’y expatrier pour y avoir droit de Cité, dans leurs médias, sur leurs scènes, dans leurs galeries d’art… ? Et, la réciprocité impose que nous fissions ici aussi plus de place à la France dans nos vies et dans nos médias… dont Radio-Canada, canadianisatrice… qui n’a jamais comme de raison favorisé tels échanges…
    Non, je veux bien croire que vous soyez choqué et transit par le choc culturel du retour de vos premiers séjours en France… mais vous n’êtes pas le premier à le ressentir et ce n’est pas en endossant le parti pris colonialiste qui devrait nous culpabiliser de ne pas parler avec l’accent qu’il faut pour être compris en France qu’on fera avancer le Québec et la France… ensemble vers un point de rencontre où la réciprocité est de mise.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2009

    Vous avez tout à fait raison monsieur Jean-François-le-Québécois. Le français est la base de l'identité québécoise.
    Aussi monsieur Archambault, je ne suis pas d'accord avec vous lorsque vous dites que l'indépendance du Québec n'a rien a voir avec la qualité de la langue parlée au Québec.
    Je suis indépendantiste non seulement pour faire du Québec un pays. Mais aussi pour que celui-ci s'ouvre au reste du monde et qu'il participe à la francophonie internationale. Et les membres de la francophonie parle le français. Ce qui n'est pas toujours évident lorsqu'on écoute parler le québécois moyen.
    Je regrette monsieur Archambault mais je dois vous dire que je connais beaucoup de gens qui travaillent à l'international dont un membre de ma propre famille et tous ces gens ont dû modifier leur façon de s'exprimer en français. Que ce soit en Algérie, au Sénégal, en Belgique ou en France, tous ont dû s'ajuster.Ils ne se sont pas entêtés. Ils ont fait en sorte de se faire bien comprendre.
    Moi, je ne désire pas vivre dans la république joualle du Kébec. Je désire vivre dans un Québec digne de la francophonie mondiale et qu'il y jouera un rôle important!

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    11 août 2009

    @ M. Gilles Bousquet:
    Il en a déjà été ainsi, oui, mais dès le règne de François Ier, les choses ont beaucoup changé.
    Notamment, quand le dit monarque a décidé que dorénavant, tous les écrits officiels, concernant les affaires du Royaume, seraient rédigées exclusivement en rançais, en non plus en latin, comme les gouvernements autres pays d'Europe ont continué pour beaucoup d'entre eux, à le faire longtemps après.
    François Ier et ses successeurs, aussi, à l'époque où la France était une très, très grande puissance, ont fait beaucoup de choses pour favoriser le rayonnement de la langue française. Et ce, pas seulement sur le territoire français, mais dans presque toute l'Europe, où pendant longtemps, cette langue était très répandue et fréquemment utilisée comme langue seconde.
    N'essayons point de minimiser l'importance de la place de la langue de Molière dans l'ensemble de la culture française. Ni au niveau de ce qui est à la base de l'identité de la nation québécoise... N'est-ce pas, monsieur Bousquet?

  • Archives de Vigile Répondre

    11 août 2009

    Vous n'avez pas répondu à ma question monsieur Archambault sur le fonds. Les québécois désirent-ils échanger avec les autres composantes de la francophonie?
    Si oui, ils devront lutter contre le désamour et les complexes qui les animent par rapport à la France.
    Ils devront faire en sorte de se faire comprendre dans une langue juste et correcte, ce qui n'est pas le cas d'où la très grande difficulté pour les autres de nous comprendre.
    Non monsieur Archambault la qualité de la langue parlée par nos enfants est loin de s'améliorer. Je le constate à tous les jours dans le cadre de mon travail.
    À la relâche de mars dernier, je me suis rendu à la Place Laurier et ai écouté les jeunes qui mangeaient à la halte-bouffe du 3ème étage. C'était pénible! Je n'ose vous répéter ce que j'y ai entendu. Du créole, du zoulou monsieur Archambault!

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2009

    @ Denis Julien de Lotbinière
    Je vous cite :
    « Si l’indépendance du Québec veut faire en sorte de nous isoler, moi, je ne marche pas ! »
    Il n'y a aucun rapport entre l'indépendance du Québec et la difficulté des Français de comprendre notre accent, notre prononciation, notre timbre de voix qui place l'accent tonique autrement. Cela ne date pas d'hier et change à la vitesse Grand V. Les jeunes Québécois comprennent bien les jeunes français et vice-versa.
    On ne fait pas l'indépendance pour préserver notre accent contre celui de la France. On veut faire en sorte que ce peuple souverain du Québec soit appelé à répudier l'État invalide du Canada pour fonder l'État souverain valide qu'il désire pour lui et sa descendance indépendamment de l'accent avec lequel on en parle.
    L'accent de notre langue française n'a rien à voir avec ça. Les deux ne sont pas liés et évoluent indépendamment. Nous pourrions adopter l'accent pointu de France et être dépendant toujours de la tutelle canadianisatrice et vice versa sans qu'il y a une relation de cause à effet.
    Ce phénomène culturel dû à l'isolement ancien et trouve sa solution autre part dans le contraire de l'isolement. La modernité médiatique est le vecteur de cette transformation, dans la relation et l'échange culturel réel et virtuel.
    Et, cela n'est pas que spécifique à l'espace francophone. Chaque groupe linguistique évolue pareillement, les accents britannique et texan sont à la limite de se comprendre encore plus gravement et il n'est pourtant pas question de politique et de validité de leurs États respectifs pour autant.
    On ne change pas l'accent d'un peuple ou sa langue en créant ou pas un État valide. La France a sa vie propre son accent évolue de par la vie qu'on y trouve et les métissages culturels qui s'y côtoient venant de toute la francophonie. On ne peut rien faire pour changer ça. Québec n'est pas Paris. Paris n'est pas la France, et Montréal n'est pas le Québec. Par contre, seuls les échanges culturels et la communauté virtuelle, cinématographique, télévisuelle et celle du spectacle et de la chanson, s'effectuant de manière toujours plus intime, intense, peuvent participer à la normalisation du français international.
    L'ouverture RÉCIPROQUE de chaque entité et à l'apport de l'autre, toutes grandes oreilles ouvertes, est la condition essentielle de notre mutuelle compréhension. La diffusion du rap français y serait pour beaucoup dans ce genre d'échange. C'est un rappeur français qui a inspiré les Loco Locass. Réciproquement le Québec est devenu un incontournable pour la jeune musique française et cela doit aller et venir de manière encore plus intime et constante.
    Le prochain réveil du Québec et le fait que ce peuple se donne un État démocratique valide va dans le sens de cette ouverture au monde et intéressera réciproquera le monde qui fera au Québec la place qu'il mérite dans la francophonie autre que folklorique, car elle sera devenu politique. Mais à elle seule cette condition ne peut produire le métissage perpétuellement en évolution, seule la communication et la relation suivi et quotidienne peuvent briser nos isolement respectifs.
    En Europe francophone, c'est la télévision qui fait cette union des accents. Cette télévision n'est diffusée ici que très partiellement et la nôtre là-bas tout autant. Le jour où la francophonie pourra changer ça... ce sera autre chose. En attendant le décalage est inévitable, que l'indépendance advienne ou pas. ET, s'il s'estompe, comme c'est le cas pas à pas, ce n'est que par l'échange et la communication.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2009

    « Dans une langue que nous savons, nous avons substitué à l'opacité des sons la transparence des idées. »

    Marcel Proust (1871-1922)
    Ecrivain français
    Extrait d’ A l’ombre des jeunes filles en fleurs

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2009

    Rémy de Gourmont (1858-1915)
    Ecrivain français :
    « Quand un peuple n'ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l'esclavage. »

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2009

    Madame Morot-Sir a très bien expliqué comment nos ancêtres qui venaient de différentes régions de France se sont adaptés afin de pouvoir se comprendre.
    Alors, pourquoi en 2009, les québécois ne pourraient-ils pas faire la même chose et adapter leur français afin de pouvoir se faire comprendre des autres composantes de la francophonie qui eux se comprennent bien entre eux?
    Je ne pense pas que les gens de France, de Monaco, du Luxembourg, de la Suisse, de la Belgique et des pays africains renoncent à leur souveraineté nationale ou à leurs régionalismes lorsqu'ils font en sorte de parler un français qui leurs permettent de se comprendre.
    Toujours faut-il que les québécois désirent parler aux autres membres de la francophonie. Le désirent-ils vraiment? Il m'arrive de penser que parfois, ils ne désirent que de se parler entre eux. Je me souviens de l'épisode du joual au Québec qui nous a fait grand tort.
    Mon nationalisme est ouverture aux autres. Si l'indépendance du Québec veut faire en sorte de nous isoler, moi, je ne marche pas!

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2009

    @ marie-hélène morot-sir
    Madame,
    Je vois que je vous ai vexé. Dommage, l'apparente contradiction de mes propos se résout quand on prend en considération que ma critique s'adresse à une certaine France, bornée, cocorico que plusieurs Français dénoncent.
    Mais voyons voir :
    « « une morbide anglophilie » et d’autre part que nous sommes anglophiles et américanophiles... Peut-on réellement aimer quelque chose tout en étant morbides ? »
    C'est l'anglophilie qui ici est morbide, pas la personne qui l'éprouve. Morbide dis-je parce que telle anglophilie peut produire la mort de la langue française. ET, nous sommes bien placés pour le savoir. Ce dont ne semble pas se rendre compte les Français qui ne sont pas comme vous, sensible à ce qui se passe ici.
    Cette anglophilie qui de notre point de vue est franchement ridicule, et dans ce cas-ci le drame, c'est que ce ridicule peut tuer...
    « Je veux bien aussi être taxée " de bornée et d’handicapée des oreilles " avoir aussi toutes ces « carences auditives ataviques » que vous décrivez largement, mais alors si nous projetons chez vous ces images si rétrogrades pourquoi conseillez vous « un séjour d’un an pour tous les jeunes québécois » dans ce pays peuplé de personnes si peu intéressantes ? »
    Parce que ce travers borné que je caricature, n'est pas LA France, et n'est pas tous les Français. Du moins celle et ceux que je connais. Je voulais expliquer pourquoi les Québécois ont de la difficulté à se faire comprendre à par des étrangers dans la Fracophonie. Et, me semble le dire quand je parle de Français ouverts, et je pensais à vous... qui ne demandent pas mieux que de comprendre ce que nous disons avec l'accent qui est le nôtre en acceptant de faire l’effort qu’il faut au lieu de jeter la serviette d’emblée bêtement.
    Mais vous avez raison de préciser les choses si l'on peut malgré moi comprendre de mon texte que je ne suis pas amoureux de la France, malgré ses travers ou carences et celles et ceux d'une partie des ses habitants.
    « ... Autre point vous nous décrivez comme refusant de nous ouvrir aux autres langues, et vous fustigez que le journal "le Monde" fasse paraître le supplément du New York Times ce qui semblerait pourtant offrir, à ces pauvres Français obtus que nous sommes, l’ouverture d’esprit sur le vaste monde qui leur manque tant d’aprés vous... »
    Je ne parle pas de refus d'ouverture générale sur le monde, je dis que l'imposition du Français en France, contre les « patois » de France, ou autres langues que le français en France, a produit une carence auditive et un rejet de tout ce qui n'est pas le Français normalisé. À telle enseigne que d'aucuns méprisant leur propre accent, se font un point d'honneur de s'en départir, ce qui les ferme à tout français qui ne se serait pas ainsi normalisé... Ce qui d'emblée les faits être sourds, méprisants, suffisants.
    Comme ils le seraient pour les provinciaux « attardés » de France qui ne seraient pas arrivés en ville. Et, cela joue dans les deux sens, on pourra au contraire trouver notre accent charmant. Deux attitudes qui sont les deux revers d'une même médaille.
    Pour contrer cela, il faut comme vous mieux connaître le Québec et notre réalité. Comprendre que l'incompréhension vient d'un déficit d'attention, d'audition, qui doit être compensé par une attention, un ouverture, mentale et auditive. Or, d'aucuns sont agacés et ne veulent pas y consentir dans leur propre maison. Il nous ridiculisent en prenant un accent de province française qui n'a rien à voir...
    « Ne croyez vous pas que nos différences, les vôtres et les nôtres, ont plutôt un charme fou et que tout un chacun a ses avantages et ses inconvénients ! »
    Me semble avoir dit tout cela... mais manquait la phrase qui réconcilie tout ça... vous l'avez écrite... Merci...
    Sauf que... il faut aller aussi au delà du charme capable de contrebalancer la fermeture dont j'ai parlé, qui est en partie physique et en partie culturelle. Cela pour admettre que nous ne sommes pas les seuls à avoir un accent. Et, ça, les Français le découvrent au Québec, car ici, ce sont eux qui ont un accent...
    « Enfin pour terminer mon propos il semblerait que notre pays évolue dans le bon sens car nous ne sommes plus aujourd’hui réfractaires, pour la plus grande part, à l’apprentissage des autres langues, ni non plus totalement inaptes à le faire, depuis de très nombreuses années des "mini school" ont été mises en place dans les écoles maternelles pour ouvrir l’oreille "trop bornée" de nos petits Français dés leur plus jeune âge... »
    La question est... pourquoi pas l'Allemand... ou l'italien... Pourquoi ? Parce que la France a choisi l'Anglais... Pour elle c'est là qu'est le pouvoir... et... elle veut le pouvoir... se colletailler avec lui... Je n'ai rien contre... Mais ce n'est pas en lisant en anglais le supplément du New York Times dans Le Monde qu'ils se feront l'oreille... Et s'il veulent pratiquer leur anglais cela ne saurait en aucun cas se faire dans leurs CA, cela, c'est morbide. Ni dans leur radios... sans retenue...
    Pour ouvrir l'oreille, il y a aussi d'autres langues que l'anglais, et il y a les séjours au Québec, la musique québécoise, les films québécois, sous-titrés ou pas...
    « et permettez-moi d’ajouter encore, que cela fait quand même longtemps que le très bel accent de nos régions n’est plus heureusement une tare, contrairement au passé où rien n’était plus prisé que celui de Paris »
    OUI, le succès des Ch'tis en témoigne... mais ce n'est pas le cas de toutes et tous loin s'en faut... Thierry Ardisson n'a pas fait sa sortie il y a des siècles... ET cela témoigne d'un retour de vague anti-Québec... on n'aime pas trop la place qu'il a commencé à prendre en France... concurrence oblige...
    Mais bon... il n'y a rien là pour nous brouiller et nous empêcher de nous mieux connaître mutuellement pour qu'une véritable rencontre ait lieu, toujours plus profonde et intense...
    Au plaisir de ce faire...

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2009

    De quoi aurons-nous l'air monsieur Archambault lorsque les enfants de l'ouest canadien et de la Nouvelle-Angleterre parleront un meilleur français que les nôtres?
    Pourquoi ne veulent-ils pas de nos enseignants québécois monsieur Archambault pour enseigner à leurs enfants, y préférant les enseignants français et belges?
    Pourquoi les diplômés des facultés des sciences de l'éducation font-ils autant de fautes? Vous n'avez pas lu le dossier dans les journaux dernièrement?
    Je suis inquiet pour la suite des choses pas vous?

  • Archives de Vigile Répondre

    10 août 2009

    Monsieur Archamabault, savez-vous pourquoi le monde anglo-saxons est si puissant?
    Parce que chacune de ses composantes dont l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada ont conservé un attachement solide à la mère-patrie qu'est l'Angleterre.
    Même les états-uniens qui ont fait la révolution ont conservé une admiration profonde pour le Royaume-Uni.
    Y a probablement pas un anglosaxon sur la planète qui ne s'est jamais rendu en Angleterre au moins une fois dans sa vie lorsque ses moyens financiers lui permettaient.
    Ici au Québec, il ya un véritable désamour du québécois moyen à l'égard de la France. Ce désamour fait partie du problème identitaire et de notre incapacité à faire du Québec un pays, monsieur Archambault.
    Au risque de me répéter, je tiens à énumérer les 5 conditions essentielles à la réalisation de l'indépendance du Québec:
    1) Le respect et l'admiration de nos ancêtres venus de France. (Les conquérants l'avaient bien compris que nous devions en venir à mépriser et à détester la France. Eux qui n'ont eu cesse depuis plus de 250 ans de traiter ces derniers de bagnards, de repris de prison,de prostituées et de vaut-rien comme si les anglosaxons avaient peuplé leurs colonies que de nobles et de gens exceptionels, n'est-ce pas?) Aussi, combien ais-je entendu de québécois dirent que les français nous avaient laissé tomber en 1759. Rien de plus faux! C'est la monarchie française qui nous a largué pas le peuple français qui par la suite a fait la révolution et a fait payer très cher le système politique responsable de l'abandon de la Nouvelle France.
    2)L'amour et le respect de sa langue.
    3)Une connaissance minimale de notre histoire nationale.
    4)Assurer notre durée dans le temps et l'espace dont le contrôle de notre immigration.
    5) Une masse critique d'intellectues pour permettre au peuple de s'élever.
    Depuis mon retour de France, je n'ai cessé d'entendre des discours négatifs et désobligeants à l'égard de la France et des français dans la bouche de québécois. Cela me peine énormément et comprend qu'un pays ne peut se construire en niant ce qui coule encore dans nos veines. Je me souviens de Michel Julien et de Périne Contant de Saine-Verge de Poitiers en Poitou. L'indépendantiste que je suis; ne reniera jamais ses racines qui sont encore bien vivantes.
    Les grands indépendantistes québécois que furent Raymond Barbeau, André D'Allemagne, Camil Laurin, Gérald Godin, Félix Leclerc, la grande Pauline Julien, Pierre Bourgault, Jacques Ferron, gaston Miron adoraient la France.
    Je vous le répète monsieur Archambault, le désamour qu'entretient le québécois moyen à l'égrad de la France et des français fait partie du problème!
    Lorsque vous affirmez que le peuple souverain du Québec a commencé le 13 septembre 1759, permettez-moi de vous dire que je suis en parfait désaccord. La grande aventure du peuple québécois a commencé lorsque nos ancêtres de France ont foulé le sol d'Amérique. La ville de Québec n'a-t-elle pas célébré le 400ème anniversaire de sa fondation, l'année dernière?
    En ce qui a trait à ma propre famille, la grande aventure en terre d'Amérique a commencé avec Jean Julien et Madeleine Guérin sur la côte de Beaupré.
    La Nouvelle-France a duré 150 ans et elle fait partie de notre patrimoine historique québécois. 1759 n'est pas une date fondatrice. C'est une profonde blessure que seule l'indépendance du Québec pourra guérir.

  • Michel Guay Répondre

    10 août 2009

    Lire des supposés indépendantistes faire la promotion de l'anglicisation et de les excuser avec des vulgaires mensonges de fédéralistes me rend triste pour notre avenir
    Être assez bêtes de croire que les médias anglophones ne sont pas financés par les colonisateurs avec nos impôts et que cette mouvance de médias anglophones et fédéralistes à 95% au Québec est naturel et inévitable .
    Le monde diplomatique est publié en au moins 50 langues mais est vendus en français dans tous les pays
    J'ai passé 2 ans en France etil n'y a pas de problème de langue moindrement comparable à la colonie anglaise du Québec
    Ici avec nos deux langues nous parlons déjà anglais en français . Nous laissons détruire systématiquement notre langue dèjà dans presque tous les emplois
    Les Français sont ouvert sur toutes les langues du monde mais comme tous les pays imposent le français à 100% leur langue nationale partout en France

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    9 août 2009

    Très intéressant débat sur la langue, mais je dois dire que j'ai relevé plusieurs anachronismes...
    Vous dites, Monsieur Archambault, que nous les Français nous avons " une morbide anglophilie" et d'autre part que nous sommes anglophiles et américanophiles .. Peut-on réellement aimer quelque chose tout en étant morbides?
    Je veux bien aussi être taxée "de bornée et d'handicapée des oreilles" avoir aussi "toutes ces carences auditives ataxiques" que vous décrivez largement , mais alors si nous projetons chez vous ces images si rétrogrades pourquoi conseillez vous "un séjour d'un an pour tous les jeunes québécois " dans ce pays peuplé de personnes si peu intéressantes ? ...
    Autre point vous nous décrivez comme refusant de nous ouvrir aux autres langues, et vous fustigez que le journal "le Monde" fasse paraître le supplément du New York Times ce qui semblerait pourtant offrir, à ces pauvres Français obtus que nous sommes, l'ouverture d'esprit sur le vaste monde qui leur manque tant d'aprés vous..
    Ne croyez vous pas que nos différences, les vôtres et les nôtres, ont plutôt un charme fou et que tout un chacun a ses avantages et ses inconvénients !
    Les Français de Nouvelle France parlaient tous la langue française et cela uniquement pour la bonne raison, que venant de régions de France différentes ils ne se seraient pas compris entre eux, si chacun avait utilisé sa propre langue régionale que l'on nomme vulgairement "patois". C'est quelque chose de terriblement méritoire et d'admirable, voilà une chose encore à admirer chez tous vos ancêtres Français..Non seulement ils avaient à s'expatrier et à s'adapter à un pays nouveau, mais ils avaient à parler couramment une langue qu'ils n'employaient qu'occasionnellement chez eux!
    Quant à la difficulté ( légère néanmoins, n'exagérons rien !) à vous comprendre par moment , vous tous chers amis Québécois que nous aimons tant, ce n'est pas votre syntaxe mais votre accentuation différente des mots, vous ne placez pas l'accent tonique au même endroit que nous et notre oreille "bornée et handicapée", comme vous diriez, cher Luc, a je le reconnais parfois un peu de mal si en plus on y rajoute vos expressions calquées mot à mot sur l'anglais, ainsi que d' autres mots anglais, dont vous truffez volontiers vos phrases ..Tel ce "fun" que vous citez à juste titre, car nous l'entendons partout chez vous!
    Enfin pour terminer mon propos il semblerait que notre pays évolue dans le bon sens car nous ne sommes plus aujourd'hui réfractaires, pour la plus grande part, à l'apprentissage des autres langues, ni non plus totalement inaptes à le faire, depuis de très nombreuses années des "mini school" ont été mises en place dans les écoles maternelles pour ouvrir l'oreille "trop bornée" de nos petits Français dés leur plus jeune âge, et permettez-moi d'ajouter encore, que cela fait quand même longtemps que le très bel accent de nos régions n'est plus heureusement une tare, contrairement au passé où rien n'était plus prisé que celui de Paris, mais c'est au contraire un plus, qui permet en apportant les senteurs de nos belles régions de n'être pas tous si uniformément semblables sur cette terre de France.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2009

    @ Denis Julien de Lotbinière
    Merci de m'apprendre le fait que « La langue française progresse partout sur la planète bleue. » Y compris aux États-Unis au point de voir notre diaspora de paraît-il 10M d'États-Unien d'origine française retrouver la fierté de leurs origines au point de réapprendre le français dans leurs écoles.
    Ce que j'ai pu observer de mon côté. Je ne suis pas « fluent » en anglais, beaucoup s'en faut. Or à New York je n'ai jamais eu de difficulté à me faire comprendre puisque sur 100 personnes réunies quelque part on en trouve au moins 2 qui parlent français couramment...
    Quant à vos questions sur vos difficultés à vous faire comprendre en France, elles sont dues à plusieurs facteurs, la dissemblance de la langue, du vocabulaire, de la syntaxe n'étant pas le facteur dominant.
    L'un deux est l'ethnocentrisme français et son unilinguisme récent qui a été acquis de chaudes luttes, ce qui les faits non seulement réfractaires à l'apprentissage et l'utilisation d'autres langues, mais aussi inaptes à le faire. Ainsi, entre eux, l'accent sera un tare qu'ils cachent ou combattent.
    Le plus grand cancre et imbécile relativement à notre accent est le stupide animateur du Tout le monde en parle original, j'oublie son nom, ça va me revenir... Il était représentatif du français moyen morron borné, à l'égard de notre accent. Pour lui ce n'était pas sexy... Comme s'il l'était lui du haut de ses 4pieds8 pour une femme québécoise et il avait le culot de le dire à l'une des plus belles femmes du monde, Audrey Benoit... N'importe quoi !
    Or, ce petit monsieur est originaire du sud de la France et a fait un immense complexe de son accent d'enfance, au point à force d'un énorme travail de s'en départir pour faire carrière à Paris... Il en a donc conservé une rancoeur qui lui fait dire que toutes et tous n'ont qu'à faire comme lui et prendre l'accent qu'il faut en perdant le sien... Pauv' con !
    Il y a donc une part de surdité mentale atavique. Mais ce n'est que le terrain propice d'un autre déficit celui-là qui n'a rien à voir avec la connerie précitée. C'est une question d'oreille. Un spécialiste français dont j'oublie aussi le nom observe et analyse l'importance de l'oreille dans l'apprentissage des langues et de la géographie dans la constitution même des langues et de leurs différents accents. Un tel plat pays formera dès l'enfance une telle aptitude auditive qui sera différente comme le ciel de tel pays montagneux, froid, humide ou sec, tel bord de mer, tel désert... Ce qui explique qu'il peut par exemple avec sa science permettre de placer la voix de n'importe qui et par exemple de le faire chanter juste, ce qui pour certaines personnes représente une impossibilité autrement...
    Ce qui m'amène à parler aussi du timbre de la voix. Le con dont j'ai parlé ne trouve pas les femmes québécoises « sexy » ( anglicisme soit dit en passant et si la syntaxe était bonne on dirait plutôt « sexïante », pour séduisante, ou attirante, pour contredire ce que vous me dites des anglicismes français qui serait sytaxiquement parlant « corrects », et je note en passant leur « c'est fun » alors qu'il faudrait dire « plaisant », donc « funnant », ou c'est « le fun », « c'est le plaisir » comme nous le disons ), attirantes sexuellement donc, a aussi a voir avec la pose de voix plus grave des Québécoises, ce qui est en France machiste patriarcale synonyme de vulgarité et surtout d'insoumission au critère bandant des mâles français stéréotypés qui fait des femmes des femmes enfants, au timbre haut perché. Incapables qu'ils sont de les voir à leur égal niveau d'âge mûr.
    Ce qui a donc aussi à voir avec l'oreille et l'audition. Un timbre haut perché fera telle prononciation, telle intonation qui forme l'oreille.
    Tout ça mis ensemble fait que les Français ont un accent anglais impossible. Et cela a à voir avec leur unilinguisme qui en bas âge ne leur présente pas plusieurs langues. La science du cerveau nous apprend que le bébé mis en présence de plusieurs langues pourra les absorber mieux à l'âge ou son cerveau souple, aéré pourra mieux faire circuler les informations utiles engageant à la fois ce qui dans le cerveau gère les sons entendus, les signes qu'ils représentent, bruits, musique ou mots, et ce que le corps peut ensuite en faire en tant que son parlés ou chantés. Je n'entre pas dans le débat qui fait que l'on maitrise par la suite moins bien ou pas telles langues. Mais j'en parle pour exposer le fait que n'étant pas mis en présence très jeune de plusieurs langues, les Français adultes n'ont plus les capacités mentales pour apprendre d'autres langues et les « entendre », pour parler de ce qui nous occupe et répondre à votre question...
    Le cerveau adulte paresseux aura fermé les portes des connexions utiles à cet effet et se sera contenté de ce qu'il entend généralement.
    Au contraire un cerveau jeune ayant « entendu » au moins une autre langue, d'autres sons, d'autres timbres qu'appellent une autre langue, aura ouvert le chemin de quelque chose qui ensuite plus tard facilitera l'apprentissage de n'importe quelle autre langue, à partir de la maitrise de 3 langues, en bas âge, cela n'a plus de limite et permet que des polyglottes en parlent facilement une dizaine et davantage...
    Un excellent reportage télé, dont je n'ai pas les références, faisait récemment état de toutes ces choses.
    « ... pouvez-vous me dire pourquoi réunies dans une même pièce, des Français, des Belges, des Suisses, des gens du Luxembourg, de Monaco, du Sénégal, du Mali et de la Côte d’Ivoire se comprennent parfaitement bien et pas le québécois ? »
    Parce qu'ils participent depuis des siècles au même espace français. Nous, nous avons été isolés. ET le standard français en Europe s'est par le colonialisme français diffusé partout dans les pays francophones d'Afrique, du Moyen-Orient et en Asie.
    Et leurs a priori auditifs pareils. Et, vous remarquerez que plus les francophones sont polyglottes plus ils nous comprennent facilement et rapidement.
    Ainsi, c'est une question d'ouverture. Vous remarquerez aussi que le problème se pose dans les courtes phrases, à où le nombre de repères sont les moins nombreux. Dans la phrase courte suivante par exemple, posée à un serveur dans un café, « Avez-vous du lait ? », aura bien des chances de n'être jamais comprise... Pour l'être, il faudrait d'une part qu'ils aient du lait. Or le lait n'occupe pas en France la place qu'il occupe ici ou en Bretagne, ce qui ajoute à la difficulté. ET il vous faudra savoir qu'il ne faut pas prononcer « lait » mais bien « lé »... Faut le savoir, mais une fois qu'on le sait vaut mieux demander de la « crème » ou une « crémette », si c'est pour mettre dans votre café... Ou dire une phrase plus longue comme « avez-vous du café au lait »... « Du café quoi ? » « Avec de la crème » « Vous n'y pensez pas... Vous êtes Québécois !? Vous connaissez mon neveu, il habite Montréal ? Non ici on a du café au lait, pas à la crème ». « C'est ça... avec vous ce que vous mettez dans le café au lait, j'en prendrais bien un grand verre avec ma pâtisserie française »... « Monsieur s'ennuie de sa mère ? Ha, le mal du pays »...
    ET « Pâtisserie » vous causera tout autant de problèmes... Il ne faut pas dire « Pâtis'rie » mais bien « Pa », comme dans le deuxième pa de « Popa », et bien prononcer chaque syllabe, et si ça ne fonctionne pas autant demander un gâteau... et si l'on vous présente un biscuit... non pas ça...
    Bref, il y a une question de vocabulaire différent, de prononciation différente, d'usages ou de non-usages différents, de syntaxe ça ça peut aller... ET, l'ouverture d'esprit est essentielle et il ne faut pas s'attendre à y avoir accès avec des étrangers. Par contre, des Français ouverts d'esprits, même unilingues s'amuseront des différences sans en faire tout un plat et voudront bien comprendre, ce qui les fera faire des efforts pour compenser leur fermeture et carences auditives ataviques.
    Ce qu'ils font du reste quand ils viennent ici... du moins depuis qu'on les a prévenus qu'il n'est pas question qu'on se fasse marcher dessus parce qu'ils sont bornés ou handicapés des oreilles...
    Quant à rôties, c'est très bien à la place de toast... Des rôties, ce sont des tranches de pain rôties, ou grillées. Ce n'est pas UN rôti... Après leur avoir dit, il vont apprendre...
    « C’est une grande langue qui a ses propres règles.Lorsqu’on me dit bon matin, moi, je réponds bonjour. »
    Bon après-midi, bonne soirée, bonne nuit, pourquoi pas bon matin ou bonne matinée ?
    « ... il n’y a qu’une seule façon de parler français, c’est correctement ! »
    La question est... qui décide ce qui est correct ou pas... He bien, ce sont les francophones du monde entier... Les québécismes doivent être publicisés en France, du reste cela commence.
    « Et bien, je puis vous dire que je n’ai jamais entendu au Québec, un enfant de 11 ans parler comme Thomas. Il ne vient pas d’un milieu aisé. Il est un enfant élevé dans une famille de la classe moyenne. »
    Certes. Le niveau de langage moyen français et plus élevé qu'au Québec. Mais avez-vous entendu parler les jeunes ou enfants d'aujourd'hui, à la télé par exemple. Un contraste saisissant. Nous évoluons à la vitesse grand V. En 20 ans nous avons rattrapé un retard d'un siècle ou deux.
    Et il faut comparer les comparables. Il n'y a pas 40 ans seule l'élite avait une éducation supérieure au secondaire. Et à peine une minorité dans cette majorité non-instruite passait le stade de la 4e année faible... Aujourd'hui des jeunes de la fin du primaire s'expriment comme des universitaires d'autrefois, notables, avocats, médecins, ou notaires.
    Et, il ne faut pas confondre instruction et culture et surtout pas les deux avec intelligence. Un Français ou un Québécois instruit sur une île déserte ne vivrait pas vieux sans Québécois moyen d'il y a cinquante ans... Ce pourquoi pendant la 2e Guerre mondiale, de jeunes hommes et jeunes femmes québécoises ont été parachutés en France pour former la Résistance, mieux que des Français réfugiés en Angleterre, malgré leur faible niveau d'instruction.
    « Nous avons de très grosses croûtes à manger. »
    Roties !? ;-)
    OUI nous devons faire des efforts et nous en faisons, pas mal plus que les Français du reste... Ce qui compte ce ne sont pas les Connaissances, mais ce qu'on sait faire avec... et, nous savons faire, nous sommes créateurs, entrepreneurs, savants, d'un savoir-faire inventif qui n'est pas sclérosé par un savoir ancien écrasant.
    Chaque monde a ses avantages et inconvénients. Je n'envie aucun autre monde. Nous avons le nôtre et nous le développons. Tout est à faire ici, et ce qui est fort stimulant... Il faut tout inventer. En Europe, tant a été fait, qu'on sent le poids du passé, intimidant, écrasant. On pourra citer Hugo dans le texte, ou Homère, ou Lacan, mais qu'en font-ils de plus que nous faisons de ce que nous avons et de ce que nous avons le goût d'apprendre et d'entreprendre ? C'est ça la question...
    Même si je m'ennuie des gothiques flamboyantes de la cathédrale de Strasbourg où j'ai passé un an à l'âge de onze ans. L'enfant n'y a pas pris garde se contentant de les contourner pour se rendre et revenir du Lycée Fustel de Coulanges tout à côté, ou les traversant après avoir découvert le raccourci qui le faisait passer d'un transept à l'autre de bons ou mauvais matins et soirs, irradié des rouges ou azurs des vitraux incandescents.
    J'en connais un bout sur la rencontre franco-québécoise. La France me manque et ses gothiques encore plus, mais là-bas quand j'y retourne le Québec me manque après six mois.
    En fait, il faudrait acheter Terre-Neuve, la déporter au centre de l'Atlantique, direct dans le chaud du Gulf Stream. Pour fonder en « Quéfrancia » idéale... translation antérieure à la colonisation britannique. Ils seraient passés tout droit pour coloniser l'Amérique... et nous, nous aurions commencé il y a 400 ans à bâtir une cathédrale gothique, un peu comme nous l’avons fait ici en construisant nos bâtiments sous les règles de l’Art Roman, alors que nous étions en plein époque Baroque, après la Renaissance.
    Au moment où Jacques Cartier découvrait le Saint-Laurent, Michel-Ange commençait à peindre le plafond de la Chapelle Sixtine, et le terminait en 1539… Quel décalage !
    On ne pourra jamais le rattraper… Mais cela ne doit pas nous empêcher de vivre notre vie de Québécois… Ici tout est à faire, à commencer par invalider l’État illégitime du Canada pour fonder l’État valide et légitime d’un peuple souverain du Québec sur son territoire national, avec l’appui de la France et des Français. Non pas parce que nous sommes partie du peuple de France, mais parce que nous sommes parti de France et qu’elle se prolonge distincte en nous et nos gênes, distinct des leurs par NOTRE histoire et celle de nos métissages et qui s’est, sur nos territoires développés, sans la France depuis 250 ans cette année.
    Échanges Franco-Québécois
    Ce devrait être une priorité de ce nouvel État du Québec valide. Favoriser les séjours d'études, de vacances, de travail entre Québec et France, et vice-versa, pour tous les jeunes québécois, bien avant que leur cerveau ne se cristallise... bien avant l'âge de votre premier voyage en France. Le Québec et la France s'en trouveraient transfigurés. Cela plusieurs fois dans une vie, avec au moins un séjour d'un an... et plusieurs de six mois et moins.
    Je parie que nos séjours en Petit Québec de Floride seraient moins systématiques, beau temps mauvais temps... Et pourquoi pas aussi le Maroc, la Repdo, ou Haïti...
    Et si on s'occupait d'Haïti... On pourrait partir là-bas des compagnies de taxi... ET faire ce que la France, le Canada et les États-Unis n'ont pas su faire...

  • Marcel Haché Répondre

    9 août 2009

    Les pourcentages de vente de journaux,,d'audimat,respectent les pourcentages franco-anglo de la population réelle.
    Advenant l'indépendance,ou même la simple élection du P.Q.(avec ou sans Union)faudrait-il interdire certains journaux anglais ?Retreindre l'accès aux chaînes de télévision américaine ? Contrôler,avec une armée de fontionnaires,tout l'espace médiatique?Tout cela pour protéger,favoriser le français ?
    Gros programme !
    Il doit bien avoir plus simple,en effet.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2009

    @ MichelG
    Certes notre situation et celle de la France sont différentes.
    Mais serez vous surpris et outragé comme moi quand je l'ai appris, que l'édition française du Journal Le Monde publie depuis des mois un Supplément du New York Times... en version originale anglaise !

    Le Monde et Supplément New York Times 04 Avril 2009
    Je ne suis pas au courant pour la réciproque dans le New York Times, et je doute qu'elle se fasse en français...
    Cela s'ajoutant à d'autres indices troublants quant à l'inconscience française.
    Par exemple le fait que les délibérations aux CA de plusieurs entreprises françaises se font maintenant exclusivement en anglais...
    Ce qui s'explique comme l'écrit M. Bousquet, en partie par leur aveugle, adolescente et morbide anglophilie. Une expression qui se croit à l'abri de l'assimilation.
    Cela a commencé avec la 2e Guerre mondiale et la musique, le Jazz et le rêve états-unien, l'espace, les grosses voitures, la liberté beatnik, la révolution sexuelle et le cinéma. Ils ont alors perdu la maitrise de leurs écrans et de leur cinéma. Maintenant ils perdent le contrôle de leurs ondes radios et Internet.
    Il n'y a peut-être pas de médias anglophones français, mais ils sont largement diffusés en kiosque... mais l'inverse n'est pas vrai.
    Et, ce n'est pas conforme à la réalité de l'impact réel de dire que 50% de nos médias sont anglophones. Les tirages cumulés des journaux, revues et livres anglophones canadians ou autres du Québec ne forment pas 50% des ventes et du tirage québécois global. Pareil pour l'audimat concernant les oeuvres originales, radio, télé, voire cinéma et DVD. ET certainement pas en ce qui concerne la télé, la musique et le cinéma canadian. De là du reste l'importance des quotas et de lois sur la traduction de oeuvres télés et cinématographiques.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2009

    La langue française si elle est en net recul au Québec, progresse partout sur la planète bleue. En effet, elle est la langue seconde qui est la plus populaire et enseignée sur tous les continents.
    À New-York, des quartiers entiers se mettent à l'apprentissage du français obligeant les auorités à envisager même la construction d'écoles.Un phénomène nouveau s'observe à Lowell au Massachusetts où les descendants des franco-américains inscrivent leurs enfants dans des classes françaises qui sont bondées.
    Dans l'ouest canadien, les classes d'immersion française sont extrêmement populaires et pleines à craquer. Malheureusement et pas du tout à notre honneur; ce sont des français de France qui y enseignent.
    Monsieur Archambault, pouvez-vous me dire pourquoi réunies dans une même pièce, des français, des belges, des suisses, des gens du Luxembourg, de Monaco, du Sénégal, du Mali et de la Côte d'Ivoire se comprennent parfaitement bien et pas le québécois? Je ne parle pas de gens qui possèdent un niveau de scolarité élevé. Je parle de gens moyens, de gens de la rue.
    Je suis allé en France pour la première fois l'année dernière. J'y suis retourné cette année et ai visité au moins 6 grandes régions et ai éprouvé de la difficulté à me faire comprendre. Je ne suis quand même pas un analphabet malgré certaines lacunes qui me peinent souvent lorsque j'écris dans VIGILE et qui sont régulièrement soulevées par d'autres intervenants et les en remercie! Parce qu'ils m'obligent à me dépasser!
    Comment se fait-il qu'ils ne nous comprennent pas? Parce que notre français a évolué durant deux cents ans, coupé du reste de la France et de la francophonie. Il a évolué en présence de l'anglais qui était omniprésent. Il est trop souvent devenu un français de traduction, l'anglais étant la langue de référence. Vous dites que les français utilisent beaucoup d'expressions anglaise? Non monsieur Archambault, les français n'utilisent pas d'expressions anglaises! Ils utilisent des mots empruntés à l'anglais mais tout le reste de la structure de la phrase est correct. Nous, nous faisons des phrases bancales impossibles à comprendre pour les autres francophones. Nous éprouvons des difficultés au niveau de la grammaire, de la syntaxe. C'est toute la structure de nos phrases qui pose problème!
    Moi-même, pensais que j'utilisais le bon mot en disant des rôties plutôt que des toast. Et bien, il faut dire du pain grillé parce que le rôti est une pièce de viande qui cuit au four. Aussi le bienvenu que tout le monde nous sert après avoir dit merci. C'est de rien qu'il faut dire! Aussi, je suis incapable d'entendre bon matin, le matin. C'est carrément un anglicisme. Le français n'est pas une langue traduite de l'anglais. C'est une grande langue qui a ses propres règles.Lorsqu'on me dit bon matin, moi, je répond bonjour. Et que dire de check qui nous écorche les oreilles partout? Moi, je préfère dire: regarde, porte attention, vérifie, sois attentif pas parce que je suis snobe ou prétieux monsieur Archambault, mais parce que je désire que les autres francophonse me comprennent. Je n'ai rien contre les régionalismes et les canadianismes. Les français et les autres membres de la francophonies en possèdent eux-aussi.Par contre,il n'y a qu'une seule façon de parler français, c'est correctement!
    La langue est le véhicule de la pensée. Comment pouvons-nous exprimer des idées si nous sommes incapables de faire des phrases complètes avec un verbe, un sujet et un complément.
    Pour cela, j'aimerais rendre hommage à des gens qui ont fait honneur à la langue française dans le passé et qui ont aussi fait honneur au Québec: Roger Beaulu, René Lecavalier, Henri Bergeron, Jacques Normand, Pierre Bourgault,Gaston L'Heureux, André D'Allemagne, Camil Laurin. Tous étaient des grands amants de la langue française.

    J'ai eu la visite en juillet, de mes amis de Provence.J'ai fait la connaissance du petit fils de mon amie. Il a 11 ans et s'appelle Thomas. Il parlait de façon articulée; c'était incroyable! Nous entretenons un système d'éducation public qui grève une très grande partie du budget du Québec. Et bien, je puis vous dire que je n'ai jamais entendu au Québec, un enfant de 11 ans parlé comme Thomas.Il ne vient pas d'un milieu aisé. Il est un enfant élevé dans une famille de la classe moyenne.
    Nous avons de très grosse croûtes à manger.Je pense que nous le pouvons, mais devrons y mettre pas mal d'efforts. Cessons nos réflexes de complexés vis-à-vis des français. Prenons-en de la graine! Montrons-nous dignes en étant à la hauteur! Respecter sa langue;c'est aussi se respecter!

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 août 2009

    MichelG écrit : «Donc deux situations pas comparables du tout .»
    C'est vrai mais en France, ils sont plus anglophiles que nous. Ils admirent tout ce qui est américains et anglophones sauf pour le cas de W. Bush comme le restant de la terre entière. Ils ne sont pas menacés de perdre leur langue, eux.

  • Michel Guay Répondre

    9 août 2009

    À noter qu'en France il n'y a aucun médias anglophone et ici au Québec plus de 50% des médias sont unilingues anglais . Colonisation aglicisation oblige .
    Et même des supposés indépendantistes font la promotion de cette anglicisation coloniale
    Donc deux situation pas comparable du tout .

  • Gilles Bousquet Répondre

    9 août 2009

    Comme à votre habitude, bien écrit et intéressant, félicitations M. Archambault !
    Inciter les Québécois à préserver et même améliorer la langue française est tout aussi important que la souveraineté du Québec. Point central s'il en est un.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 août 2009

    En effet la langue française ne s'est imposée en France que récemment.
    À l'époque de la Nouvelle-France, les Français nouvellement arrivés ici, s'étonnaient grandement du fait que toutes et tous ne parlaient que le français, cela partout en Nouvelle-France, et parlaient un excellent français, quelque soit leur classe sociale. C'était la langue du peuple de France en Nouvelle-France qui a préfiguré ce qui se passa en France longtemps après.
    Ce qui devrait inciter la France à bien observer ce qui se passe ici. La mode de l'anglais en France qui la fait utiliser nombre d'anglicismes, qui la fait accepter sans limite diffuser la chanson anglaise, ne pourra que se heurter à un mur. Celui que nous avons détruit grâce à la loi 101 et la traduction des termes techniques qui notamment dans le secteur de l'automobile nous faisant nous angliciser sans frein ; sans parler des quotas radiophoniques et télévisuels.
    Moins de 30 ans plus tard, ce même français de Nouvelle-France toujours conservé intact ici, a été considéré par les visiteurs francophones comme archaïque parce que celui de Paris avait évolué, notamment à la faveur de la Révolution française ; les prononciations, le vocabulaire, voire la syntaxe et la grammaire n'étaient plus les mêmes.
    Aujourd'hui avec les moyens de communications modernes, radio, cinéma et télévision, notre français s'est modernisé et le décalage commence à s'estomper. La francophonie pourra éventuellement évoluer d'une même voix si sont mis de l'avant toujours de manière plus complète, les outils de diffusion que sont Internet, pour l'écrit, et TV5 pour l'oral, sans parler des échanges culturels plus étroits entre la France et le Québec via nos artistes de la chanson, du Cirque et de la littérature.
    Nous devons en faire une priorité. Seule l'UNION des ressources et des forces économiques, politiques et citoyennes de toute la francophonie mondiale, unie et forte de moyens de communications puissants et diversifiés qu'elle voudra et devra mettre en place et développer, pourra participer à la diversité culturelle de l'Humanité en sauvant la langue française de la disparition. Son morcellement en différents dialectes seraient des Chevaux de Troie qui à terme ne pourraient que les faire un à un rapidement disparaître.