Les langues autochtones reconnues aux Communes

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Le français mis sur le même pied d'égalité que les langues autochtones... la logique multiculturaliste canadienne à l'oeuvre

Quand le député libéral Robert-Falcon Ouellette a prononcé un discours entièrement en cri, l'an dernier, pratiquement aucun de ses collègues à la Chambre des communes n'a compris un seul mot.


La raison est simple : les règles de la Chambre des communes ne reconnaissaient que le français et l'anglais comme langues méritant une traduction simultanée.


Mais ce n'est désormais plus le cas.


Les députés de tous les partis ont accepté la recommandation d'un rapport proposant que les services d'un interprète soient mis à la disposition des députés qui en font la demande, aux communes ou en comité parlementaire, pour l'une ou plusieurs des quelque 60 langues autochtones.


 


Un préavis raisonnable doit être donné à l'administration de la Chambre des communes afin de lui donner le temps de requérir les services d'un traducteur.


Le député Ouellette a qualifié la nouvelle d'« événement le plus important en matière de langues » au Canada depuis 1952, année où la traduction en français a été rendue disponible. Il a ajouté que cela envoie le message aux Autochtones que leurs langues « sont tout aussi importantes que l'anglais et le français ».


« C'est une occasion mémorable de démontrer aux Canadiens autochtones que cette assemblée est pleinement représentative de chacun d'entre nous dans ce pays, que nous ne sommes pas des demi-citoyens, mais que nous sommes des citoyens à part entière de cette nation », a déclaré jeudi l'élu membre de la Première nation de Red Pheasant à l'extérieur de la chambre où ses collègues débattaient du sujet.


M. Ouellette a exprimé l'espoir que cette mesure aide à sauver « les langues d'origine au Canada », qui sont en voie de disparition.


« Grâce à cela, nous avons une véritable chance de nous assurer que nos enfants soient capables de parler ces langues et de les parler correctement encore longtemps », a-t-il commenté.


Le président de la Chambre des communes, Geoff Regan, avait renvoyé la question devant le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre après que M. Ouellette eut soulevé une question de privilège liée au manque de services de traduction à la suite de son discours de l'an dernier.