L’Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ) et son président Caillé s’attendent maintenant à un avenir beaucoup plus houleux qu’ils l’envisageaient au départ. Ses liens très étroits avec la boîte de communication National nous indiquent qu’ils prennent au sérieux l’opposition grandissante de la population face à cette industrie d’exploitation des gaz de schiste et surtout à la façon libérale d'essayer de nous passer un Québec dans cette histoire. L’APGQ veut s’entourer de personnes qui ont leurs entrées dans les cabinets des ministres. Martin Daraîche, ancien conseiller politique dans le cabinet de Jean Charest, travaille déjà pour National depuis 2008 avec le mandat de faire toutes les démarches nécessaires afin que les changements législatifs aillent dans le sens des vœux de cette industrie.

Il y a beaucoup de libéraux qui tournent autour de cette affaire de « l’or noir » du Québec : Raymond Savoie (ancien ministre libéral en 1985 et 1994, Stéphane Gosselin (ancien directeur de plusieurs cabinets libéraux), Lisa Lavoie (directrice-adjointe au cabinet du ministère de l’Environnement), François Pilote (ami de Jean Charest), Daniel Bernier (ancien directeur du cabinet d’un ministre libéral du Tourisme), Sylvie Paradis (attachée politique au bureau de Jean Charest), Me André Ryan (avocat de Jean Charest à la Commission Bastarache).
Les compagnies qui veulent exploiter ces gaz sont entre autres: Junex, 33817 Alberta, Altai Ressources, Gastem, Greencastle Ressources, Intragaz Exploration, Molopo Canada, Talisman Energy, X Terra Ressources, Questerre Energy. Certaines sont québécoises mais la plupart ont leur siège social ailleurs (Alberta, Ontario, Australie, etc.)
Monsieur Caillé est « conseiller stratégie sénior » de Junex depuis avril 2008. C’est lui qui a été cherché Stéphane Gosselin pour le faire nommer directeur général de l’APGQ à la fin du mois d’août. Monsieur Gosselin ne semblait pas gêné de passer directement du poste de chef de cabinet du ministre Gignac en charge du développement économique au poste de directeur général de l’AGPQ, influent lobbyiste pour le développement de cette industrie. Le ministre Gignac apprend à la dure qu’être libéral, c’est avoir des amis très influents sur lesquels il ne faut pas trop compter.
Dans ce qui semble être une véritable chasse aux trésors, Talisman Energy, importante compagnie pétrolière et gazière de l’Alberta, possèderait des droits d'exploration sur plus 760 000 acres dans les basses terres du Saint-Laurent. Elle est représentée par un lobbyiste, Daniel Bernier du Groupe GVM. Monsieur Pilote est l’actionnaire majoritaire de cette boîte de relations publiques. De plus, le cabinet d’avocats McCarthy Tétrault, reconnu pour leur expertise juridique en ce qui concerne les gaz de schiste, s’est donné, en 2010, un nouveau président et chef de direction, Marc-André Blanchard. Cet avocat a été président de l’exécutif du PLQ entre 2000 et 2008.
Un autre libéral bien connu a fait son apparition dans ce tableau des petits amis libéraux. En effet, voilà que se pointe chez National comme conseiller principal en relations avec les investisseurs, Jean-Sébastien Lamoureux. Cet ancien député libéral d’Anjou, a été obligé de démissionner 2001 car un de ses anciens travailleurs d’élection (élections générales de 1998) avait été reconnu coupable en Cour du Québec, d’avoir incité des individus à usurper l’identité de tiers pour voter pour le candidat libéral. C’est ce même Jean-Sébastien Lamoureux, vice-président aux filiales à Investissement Québec, directeur général de FIER Partenaires (toujours la responsabilité du ministre Gignac), qui a démissionné !! en février 2010 pour aller travailler pour une compagnie d’investissements à risques, Kirchner Private Capital Group. Les députés péquiste et adéquiste, François Legault et François Bonnardel avaient dénoncé tout à tour, en 2009 et 2010 certaines irrégularités dans la gestion des FIER: des administrateurs de FIER, donateurs du PLQ, qui investissent certaines sommes d’argent des fonds dans des compagnies dans lesquelles ils avaient déjà investies, quatre FIER qui investissent chacun 1 000 000 $ dans la compagnie Bureau d’investigations et d’ajustements du Canada de Luigi Corretti, celui-là même qui a prêté sa carte de crédit à Tony Tomassi. C’est au milieu du mois d’août 2010, que monsieur Lamoureux retombe sur ses pattes et se voit lui aussi repêché par National.
Tout cela se passe dans la légalité mais pourquoi cette série de nominations rapides ?
Ce beau monde vont nous vendre l’idée que l’appropriation des richesses naturelles du Québec doit être abandonnée seulement au privé et que ce partenaire indispensable agit toujours de façon responsable quant à la protection de l’environnement. Moi, qui pensais que ce gouvernement était paralysé; il n’en était rien puisqu’il continuait à grenouiller dans le sous-sol québécois.