Certaines associations de mots sont tout simplement explosives. Ainsi, quand on conjugue le mot « religion » avec « liberté », on est pratiquement assuré de remuer des braises dissimulées dans les profondeurs reptiliennes du cerveau humain. Pour compliquer les choses, dans un monde devenu pluraliste comme le nôtre, l’association de ces deux mots est bien souvent quotidienne. Le présent projet de loi du ministre Jolin-Barrette sur la laïcité est l’un de ces moments épineux, mais nécessaires, auxquels il faut aujourd’hui faire face. Quand la paix, l’harmonie et le bien commun sont en jeu, il faut se souvenir que les « libertés ne sont pas des droits » et que, parfois, certaines d’entre elles sont susceptibles de subir des contraintes jugées indispensables par le législateur.
Le fondement du droit est la nature sociale de l’homme. Son but avoué est de favoriser le bon fonctionnement de la société. Le fait que certains croyants vont aller au Ciel après leur mort, et que d’autres iront griller en Enfer, n’est pas quelque chose qui devrait empêcher le législateur d’assumer ses responsabilités à l’endroit « de l’ordre public et du bien-être général des citoyens du Québec ». [1] La seule chose qui doit l’intéresser est d’éviter que ses citoyens les plus vulnérables – nos enfants – ne soient exposés à des extravagances religieuses qui ne les concernent pas. D’où l’utilité des lois !
Les personnes en autorité
Le projet du ministre ne vise que des personnes en autorité ou habilitées à faire usage de la force en certaines circonstances. Il s’agit de juges, de policiers, de gardiens de prison, de gardiens de sécurité, d’enseignants et enseignantes, etc. Si les détracteurs du projet se montrent plutôt conciliants en ce qui concerne les premiers, ils se troublent et s’excitent lorsqu’il est question de limiter ou d’interdire le port du voile islamique dans nos écoles. L’argument le plus fréquemment soulevé par les détracteurs est que les enseignantes ne seraient pas des personnes en autorité, compte tenu qu’elles n’exercent pas de pouvoirs de contrainte. De toute évidence, certaines personnes confondent le principe d’autorité avec celui de puissance publique. Quelques mots de latin nous aideront à jeter un peu de lumière sur le sujet.
Quelques mots de latin
Le mot « autorité » vient du latin « auctoritas », lequel est dérivé du mot « auctor » qui nous a donné « auteur » en français. C’est le sens de ce dernier mot qui nous intéresse ici. En latin, ce mot a le sens suivant : l’« auctor » est celui qui augmente ou qui fait croître, celui qui fait naître ou qui produit. En ce sens, un deuxième dérivé du mot a donné « autumnum » en latin, qui veut dire « la saison qui produit un accroissement de biens ». En français, ce mot nous a donné « automne », c’est-à-dire la saison des récoltes qui produit cet accroissement de biens qui va nous permettre de traverser l’hiver.
En français, le mot « autorité », plus abstrait que le mot « auteur », a conservé une partie de son sens latin. L’autorité désigne une qualité morale ou intellectuelle. Il peut s’agir d’une personne, d’un texte, d’une œuvre auxquels on se réfère pour justifier une idée, une opinion, une théorie. Ainsi, on pourra dire d’une œuvre qu’elle fait autorité, c’est-à-dire qu’on peut s’y fier en raison de la qualité de son auteur.
Par métonymie ou glissement de sens, ce mot a fini par désigner une faculté ou puissance octroyée à des représentants de l’ordre public. On parlera donc de l’autorité du chef de l’État, de l’autorité judiciaire, de l’autorité de la police, etc. Ces différentes autorités ont en commun le fait de pouvoir recourir à certains moyens de contrainte prévus par la loi. Quant au mot « pouvoir », il désigne une force, un principe d’efficacité dans l’accomplissement d’une action.
On comprendra donc que tout enseignant est, dans sa classe, une figure d’autorité proche du sens originel du mot. Sa fonction consiste, comme en latin, « à faire augmenter, croître, naître ou produire » certaines connaissances ou qualités chez l’enfant. Ce dernier est un être dont la personnalité est en croissance, un être qui, au contact quotidien avec ses enseignants, est amené à découvrir et à comprendre la complexité du monde dans lequel il est appelé à poursuivre sa croissance intellectuelle et morale. Il est donc essentiel de comprendre que les enseignants sont des autorités au sens originel du mot, c’est-à-dire des personnes – compétentes et responsables – auxquelles les parents et l’école peuvent confier leurs enfants tout au long de l’année scolaire. Il est essentiel que ces enfants soient éduqués dans les valeurs choisies par les parents et l’école, et qu’ils ne soient pas exposés, graduellement et insensiblement, à une conception du monde diamétralement opposée aux valeurs et croyances des parents et de l’école. Il va donc de soi que les enseignants soient tenus de respecter la liberté de conscience des enfants qui se retrouvent quotidiennement devant eux.
Pour cette raison, il est essentiel de se demander si les signes ou symboles dits religieux portés avec fierté et ostentation par certains sont sans gravité pour le développement intellectuel et moral de nos enfants. L’exercice d’une religion est essentiellement une « liberté ». Mais qui dit « liberté » ne dit pas « droit ». Dans la langue courante, on n’entend jamais personne parler de « son droit de religion », mais, curieusement, on entend souvent parler « du droit fondamental » de porter le foulard. Une liberté est une tolérance, un laissez-faire, un pouvoir d’initiative et de décision laissé à chacun afin de se déterminer et de se développer dans différents aspects de sa vie. L’exercice d’une liberté n’impose pas d’obligations aux autres, si ce n’est celle de tolérer, de laisser faire un grand nombre d’activités qui ne remettent pas en cause la paix et l’harmonie sociale. Mais cette liberté, en tant que pouvoir d’initiative et de décision, doit parfois être soumise à des restrictions exigées par la protection du bien commun. De temps à autre, l’individu doit s’incliner pour son propre bien et celui de tous les autres. C’est là que peut s’exercer valablement la « souveraineté » du législateur, garant de « l’ordre public et du bien-être général des enfants du Québec ».
La liberté présentement sous étude est celle relative aux signes et symboles portés dans nos écoles. Ils sont revendiqués comme s’ils étaient des « droits fondamentaux » de la personne. Pour aborder ce point, il serait important d’examiner si le port du voile constitue en soi un rituel obligatoire imposé par les textes sacrés de l’islam. Énormément de choses ont été dites et redites à ce sujet. Voyons-y de près.
Le voile : une prescription religieuse ?
Qui n’a jamais entendu quelque croyante déclarer – avec intensité et conviction – que le port du voile est à ce point essentiel à sa foi qu’elle se sentirait humiliée, voire souillée, si on l’obligeait à se montrer sans protection contre le regard lubrique des hommes. Ces prétendantes à la perfection morale protestent de leur sincérité, qu’il s’agit là d’un devoir que Dieu et le Coran leur imposent afin de se garder en état de pureté. Comment juger de la sincérité de ces déclarations ? Cherchent-elles tout simplement à nous manipuler ? D’ailleurs, nous connaissons si peu de choses sur les prescriptions et les rituels de l’islam. Heureusement, la question du port du voile, en tant que prescription religieuse, a déjà été traitée en profondeur par les plus hautes autorités religieuses de l’islam, et ce, dans un contexte de recherche scientifique où aucun enjeu social ou politique n’était directement en cause. C’était à la mosquée al-Azhar dans les dernières années du XIXe siècle. La question alors à l’étude était d’établir si le port du voile était une obligation prescrite par le Coran ou les textes sacrés.
Le grand mufti d’al-Azhar
Le grand mufti de l’époque était Muhammad Abduh, théologien et juriste réputé. Dans l’islam, les prescriptions religieuses et juridiques sont rarement différenciées, de sorte que tout interprète du Coran se doit d’être à la fois théologien et juriste. En 1885, Muhammad Abduh avait été promu grand mufti d’Égypte, ce qui faisait de lui l’interprète suprême du Coran et de la sharî’a. À ce titre, il rendait des jugements de dernière instance pour les causes portées en appel. Il rédigeait aussi des « fatwa » avec force de loi à propos de questions ou de cas douteux qui méritaient d’être traités en profondeur.
Déterminé à épurer l’islam de ses « traditions injustifiées », ce grand mufti avait entrepris de passer en revue l’ensemble des traditions religieuses, et ce, afin de distinguer celles qui étaient authentiques de celles qui n’étaient que de simples coutumes héritées de la nuit des temps. Il s’agissait d’une démarche scientifique destinée à faire la lumière sur des pratiques dont on ignorait le plus souvent l’origine. L’objectif était de mettre les choses au clair afin de libérer les croyants de pratiques ou « innovations blâmables » qui, dans les faits, n’avaient rien à voir avec le Coran et les textes sacrés. Par exemple, le culte des saints, interdit par l’islam, constituait l’une de ces innovations.
Sa méthode consistait à passer en revue certaines pratiques au moyen de deux techniques d’analyse connues sous le nom de « bid’a » et de « taqlîd ». Une « bid’a » était en fait un « emprunt blâmable », un acte de dévotion improvisé qui avait fini par être islamisé et se perdre parmi les rituels obligatoires. Quant au « taqlîd », il consistait à débusquer toute « imitation servile et aveugle » susceptible de dénaturer des principes authentiques de l’islam. [2] Ces deux angles d’analyse travaillaient en synergie. Il s’agissait de démasquer des contrefaçons introduites accidentellement ou insensiblement au cours des âges. En se débarrassant de ces « innovations blâmables » ou de ces « imitations serviles ou aveugles », on pouvait plus facilement s’en tenir aux principes authentiques de l’islam.
C’est en 1897 que vient le tour d’examiner le port du voile. Le grand mufti constate tout d’abord que cette pratique a créé d’indicibles préjudices aux femmes, et ce, sur tous les plans. Recluses chez elles, coupées du monde, à peine ½ de 1 % sont capables de lire et d’écrire. Le constat est accablant. Alors que l’Égypte avait été la plus brillante civilisation du monde pendant des millénaires, le grand mufti constate que cette déshumanisation de la femme a fait de l’Égypte un pays où le mot civilisation n’a plus de sens. Le voile a séquestré, opprimé, infériorisé la femme. Toute idée d’égalité avec l’homme a disparu. Il s’agit d’un crime impardonnable ! Plus scandaleux encore, cette pratique inhumaine ne se trouve nulle part dans aucun texte sacré. Dans le revue al-Manâr, parue à partir de 1897, il publie une « fatwa » dans laquelle il s’explique :
« Nous ne trouvons aucun texte qui rend le hijāb obligatoire. Il s’agit d’une habitude qui a été acquise suite à la fréquentation de certaines nations et que les gens ont approuvée et appliquée d’une manière exagérée. Ils lui ont donné une nature religieuse, comme c’est toujours le cas des mauvaises habitudes qui se répandent au nom de la religion, alors que celle-ci en est parfaitement innocente. » [3]
Le verdict du grand mufti laisse abasourdi. Le rapport entre le hijāb et l’islam est simplement fortuit, accidentel. Il s’agit d’une pratique sans fondement, d’une innovation blâmable et préjudiciable qui a contribué à faire glisser l’Égypte au rang des pays à peine civilisés, ou pas civilisés du tout. Il en est indigné. Et il n’est pas le seul. Qasem Amin, son disciple, partage ses conclusions. Cette « fatwa » amorce chez lui une longue réflexion sur le sort des femmes dans l’islam.
Un réformiste engagé
Tout comme son mentor, Qasem Amin est théologien et juriste. À partir de 1887, il oeuvre comme juriste au sein du contentieux du ministère de la justice d’Égypte. En 1892, il est promu mufti à la Cour d’appel du pays.
Il se montre toutefois beaucoup plus réformiste que Muhammad Abduh. Il croit que l’éducation et l’autonomie des femmes sont essentielles à la relève sociale et politique de l’Égypte. Selon lui, le statut de la femme au sein de toute société constitue une preuve incontournable de son niveau de civilisation. Sur ce point, les choses vont donc au plus mal pour l’Égypte. Le port du voile en est la cause, alors qu’il s’agit d’une « innovation blâmable », d’une pratique qui n’apparaît nulle part dans le Coran et les autres textes sacrés. Il en ressort que les femmes sont arbitrairement verrouillées chez elles, isolées du monde, rabaissées aux yeux de la société. Qasem Amin veut que les choses changent. Il se met résolument à l’oeuvre. [4]
Il publie en 1899 un premier livre, « La libération de la femme », puis en 1900, « La femme nouvelle ». Les hommes aussi doivent changer ! dit-il. Il leur demande d’enlever le voile mental qui les fait regarder la femme comme une inférieure et une esclave. Rien ne justifie de pareils préjugés : « Nous n’avons trouvé aucun texte sacré qui exige le port du hijāb que nous connaissons. » – « Le voile n’est pas digne d’un peuple civilisé. » – « Une nation avide de progrès ne saurait ignorer la moitié de sa population. » – « Imposer le hijāb à la femme est la plus dure et la plus horrible forme d’esclavage qui soit. » Force est de constater que non seulement les civilisations s’effondrent, mais qu’elles le font parfois très rapidement.
Ses appels à la mobilisation sont entendus et suscitent des prises de conscience. Des groupes de femmes s’organisent et s’engagent dans des actions collectives. En 1916, elles publient un périodique dédié à leur quête d’émancipation : al Sufûr [Le dévoilement]. Solidaires, elles multiplient les coups d’éclat. Elles se concertent pour enlever publiquement leur hijāb. Les islamistes fulminent, mais un effet d’emballement continue à se faire sentir partout. Les femmes commencent à rêver à la place qui leur revient dans la société. Le hijāb, symbole séculaire de leur esclavage, est honni. Partout, ou presque, le dévoilement se poursuit. L’Arabie saoudite, isolée, résiste. Mais en Turquie, Mustafa Kémal, président élu, fait adopter une loi qui proscrit le hijāb. En Iran, le Shah en fait adopter une au même effet. En Afghanistan, la reine apparaît dévoilée en public et le roi, ravi, lui rend les honneurs en s’inclinant devant elle. Dans plusieurs pays, le roi en demande autant à son épouse et à ses filles. [5] En une vingtaine d’années, 85 % des femmes ont rejeté le hijāb. À la fin des années 1930, le hijāb, vestige d’un mauvais rêve, a pratiquement disparu. Seules des grand’mères ou quelques retardataires le portent encore. Le hijāb est rapidement devenu chose du passé.
Mais certains hommes n’ont toutefois pas oublié le bon vieux temps où les femmes obéissaient au doigt et à l’œil. En 1979, ces nostalgiques vont trouver leur rédempteur en la personne de l’ayatollah Khomeyni. La hijāb, que l’on croyait mort, va revivre et entreprendre une percée spectaculaire, y compris dans des pays où sa présence semblait jusque-là à peu près impensable.
Le colonialisme islamique
Il se forme, dans les années 1970, des groupes d’activistes radicalisés, mais ils sont peu nombreux et cherchent surtout à se faire remarquer sur la scène internationale par des coups d’éclat. Mais il y a aussi une minorité qui a en tête un audacieux projet consistant à coloniser et à islamiser l’Europe. Il s’agit d’une vieille idée prévue au Coran, mais que peu croyaient réalisable. La figure de proue de cette initiative est Saïd Ramadan, un Égyptien en rupture de ban – et en cavale ! – qui avait fini par trouver refuge à Genève et à s’y installer. C’était en 1958. Dès 1961, il publie à Londres Islamic Law. Its scope and Equity. Ce livre va vite devenir la bible des colons qui commencent à trouver refuge « hors des terres de l’islam ». On y enseigne une série de principes appelés « Excommunication et Émigration », principes qui proposent aux colons des stratégies de résistance et de non-intégration. Il s’agit d’une conquête à petite échelle où chacun s’efforce de transformer son pays d’accueil en pays de substitution. Cette technique fait partie des plans de Dieu prescrits dans le Coran. En 1982, l’un d’eux a rédigé à Genève un ouvrage qui a pour titre : « Le Projet – Vers une stratégie mondiale pour la politique islamique ». Ce document ne sera découvert qu’en 2001 par les Services du renseignement suisse. On y découvre un plan universel d’infiltration fondé sur une série de méthodes rigoureusement appliquées et conformes au verset 21, 105 du Coran : « En vérité, mes vrais serviteurs hériteront de la terre entière ! » Mais cette politique d’occupation est encore timide et peu bruyante. L’exubérance et les grandes ambitions viendront d’ailleurs.
La révolution iranienne
La révolution iranienne éclate en janvier 1978. Son guide politique et spirituel, l’ayatollah Khomeyni, instaure une République islamique dès février de l’année suivante. Son intention est de juguler l’infiltration des valeurs occidentales et de ramener l’islam dans son état de pureté originelle. Conséquence immédiate, le statut civil et politique des femmes se voit abrogé et remplacé par la sharî’a. Désormais, la famille pourra marier ses filles à neuf ans au lieu de dix-huit, leur interdire l’accès aux études supérieures, les obliger à porter le chador. Ce vêtement n’était alors revêtu qu’à l’occasion de deuils ou de rares cérémonies. À l’avenir, il sera obligatoire partout et tout le temps. Nombre de droits durement acquis s’envolaient du jour au lendemain. Un fanatisme sans pudeur s’était brusquement refermé sur elles.
En novembre 1979, des étudiants prennent d’assaut l’ambassade des États-Unis. Ils se saisissent de 52 diplomates et employés qu’ils gardent en otage ! Un long bras de fer s’engage alors entre les révolutionnaires et les États-Unis. L’attention du monde entier se tourne vers Téhéran, là où de courageux mujâhidûn tiennent tête à la plus grande puissance du monde. Les Arabes – traditionnellement si méprisants à l’endroit des Iraniens chiites – sont tout simplement fascinés. Des « frères–en–islam » tiennent tête au grand Satan ! Après tant d’échecs, d’humiliations et de souffrances aux mains de l’Occident et des Occidentaux, ce sursaut de dignité islamique était ressenti comme un baume. Une lueur d’espoir était née. Une voie nouvelle était tracée. L’heure de la revanche venait de sonner.
La révocation des droits civils et politiques de la femme iranienne a été reçue avec joie. La supposée émancipation de la femme – une idéologie anti-islamique empruntée à l’Occident – n’avait que trop duré et mis en danger un ordre de valeurs sacrées. Dieu n’avait-il pas mis les hommes en garde contre le plus sournois de tous les dangers : « L’ennemi est dans la femme ! » L’ayatollah Khomeyni et ses mollahs n’en étaient que trop conscients. Les femmes, laissées à elles-mêmes, n’avaient de cesse de se précipiter aveuglément sur tout ce qui venait de l’Occident. Elles avaient amplement démontré qu’elles constituaient un danger. Il était urgent de rétablir une conception islamique de la vie en société. Pour ce faire, il fallait, comme en Iran, retourner à une hiérarchie de valeurs que Dieu avait enseignée aux hommes pour se prémunir contre les légèretés de la femme.
C’est donc un retour malheureux à la case départ. Ce voile, que l’on tenait pour moribond, que l’on considérait comme le vestige d’une époque douloureuse, va non seulement ressusciter, mais devenir le symbole d’un retour à des valeurs outragées, d’un raidissement contre les frivolités blâmables de la femme et tout ce qui vient de l’Occident. Les femmes devront donc se plier. Certaines, toutefois, vont le faire par choix afin de marquer leur allégeance à l’islamité. Ce sera surtout le cas en Europe et en Amérique du Nord, là où l’islam pouvait le plus facilement réaliser des percées démographiques et politiques.
Même si le Coran et les autres textes sacrés sont muets sur le foulard, les islamistes, eux, vont en faire un incontournable. La liberté, une fois revêtue de la dignité du sacré, cesse bien souvent d’être une qualité de la volonté pour devenir une sorte de puissance autonome devant laquelle chacun doit s’incliner. Elle donne à ceux qui l’invoquent non plus la « faculté de faire des choix », mais un droit fondamental et intouchable. Au nom de la liberté de la religion, il est permis de dire, de faire ou d’exiger à peu près n’importe quoi. Cette forme de mysticisme cherche non seulement à s’imposer, mais à triompher. La Cour suprême nous a déjà montré jusqu’où elle pouvait aller pour se porter au secours de ces formes extravagantes de liberté où la manifestation de l’être réside dans une subjectivité extrême.
Le syndrome du bonbon propre
Le port du hijāb se trouve au centre d’une lutte idéologique promise à un bel avenir. Certaines femmes sont forcées de le porter, d’autres le font d’elles-mêmes.
Il y a quelque temps, une adolescente de Toronto, Yasmine, révélait que dès l’âge de neuf ans sa famille l’avait inscrite dans une école islamique et forcée à porter le hijāb. Pour justifier cette décision, sa mère lui avait expliqué que les bonnes filles étaient « comme des bonbons qu’il fallait envelopper pour les garder propres pour leur futur mari ». Quelques années plus tard, écœurée de jouer au bonbon propre, Yasmine avait défié sa famille et repris sa liberté. Sa mère, impuissante et révoltée devant cet acte de désobéissance, l’avait violemment menacée : « Je vais m’assurer qu’on te tue pour avoir ainsi déshonoré notre famille. » Bref, dans ce monde intransigeant retranché derrière des valeurs qui nous laissent pantois, il semble beaucoup plus honorable d’être la mère d’un bonbon mort que d’un bonbon sale.
Plus près de nous, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du hijāb, une militante, Bushra, déclarait qu’elle portait le hijāb « par amour et dévotion pour Dieu ». Sans doute craignait-elle d’être rejetée par Dieu qui ne s’intéresse sans doute qu’à du bonbon propre. Une collègue, tout près, rajoutait que les préjugés des Québécois à l’endroit du hijāb s’expliquaient par « leur ignorance et leur manque d’éducation ». Là-dessus, elle avait sans doute raison. Les Québécois sont à ce point ignorants qu’ils sont incapables de comprendre pourquoi il faille assassiner des jeunes filles pour laver l’honneur d’une famille. La multiplication de ces crimes honteux ne cesse de s’alourdir depuis une vingtaine d’années.
En fait, depuis 1979, le port du voile est devenu le symbole des symboles. Partout, il cherche à s’imposer et les constats se multiplient. Pour tenter de se faire une idée de ce phénomène et des réactions qu’il génère, nous avons dressé un aperçu de ce revient le plus souvent dans la littérature sur l’islam. Le voile est loin d’y être perçu comme un simple vêtement :
Le voile, c’est le symbole d’un refus de la modernité ;
Le voile, c’est le symbole d’une révolte contre l’Occident et ses valeurs ;
Le voile, c’est le symbole du rejet de l’Autre et de ses valeurs ;
Le voile, c’est le symbole d’un conflit de civilisations ;
Le voile, c’est le symbole du rejet des valeurs libérales et démocratiques ;
Le voile, c’est le symbole d’un clivage confessionnel ;
Le voile, c’est le symbole de la lutte du Bien contre le Mal ;
Le voile, c’est le symbole d’une instrumentalisation totalitaire de la femme ;
Le voile, c’est le symbole du refus de la raison au profit d’une idéologie extravagante et terrifiante ;
Le voile, c’est le symbole d’une communauté de foi qui cherche à affirmer sa supériorité morale et religieuse ;
Le voile, c’est le symbole d’un refus de s’intégrer ;
Le voile, c’est le symbole de migrants qui cherchent à transformer leur pays d’accueil en pays de substitution ;
Le voile, c’est le symbole d’une intolérance qui se permet de donner des leçons de tolérance ;
Le voile, c’est le symbole d’une expansion agressive et arrogante ;
Le voile, c’est le symbole de l’exportation d’un projet eschatologique et guerrier ;
Le voile, c’est le symbole d’un prosélytisme agressif dans des pays d’accueil appelés à devenir des pays de substitution ;
Le voile, c’est le symbole d’une conception du monde qui remet en cause tous les équilibres sociaux et politiques ;
Le voile, c’est le symbole d’une prétention à régler tous les problèmes sociaux et politiques au moyen du Coran et de la sharî’a ;
Le voile, c’est le symbole d’une révolution transformée en une Internationale islamiste ;
Le voile, c’est le symbole d’une Ligue Islamiste Mondiale qui finance la violence et la terreur dans le monde entier ;
Le voile, c’est le symbole d’une allégeance, d’une identité, d’un mode de vie, d’une conception de la loi, du droit et de la justice ;
Le voile, c’est le symbole de la promesse de Dieu de confier à l’islam la direction politique du monde entier ;
Le voile, c’est le symbole de la mise en garde « que l’islamisation du monde ne se fera pas avec des mots doux et des rameaux d’oliviers » ;
Le voile, c’est le symbole d’un goût exagéré pour le sacrifice et l’espoir mystique d’imposer par la force et la violence le Royaume d’Allah sur la terre ;
Le voile, c’est le symbole de la menace souvent répétée « que le ventre de femme musulmane est une arme à retardement contre les ennemis de Dieu » ;
Le voile, c’est le symbole de l’expansion d’un terreau fondamentaliste propre à la germination du jihâd et du terrorisme ;
Le voile, c’est le symbole d’une intolérance qui cherche à faire taire tout le monde en multipliant des accusations de xénophobie, de racisme, d’islamophobie, etc.
Le plus grand des devoirs : le prosélytisme
L’islam prosélyte concerne tout particulièrement l’Occident et les chrétiens. Dieu, dans le Coran, ne cesse de dénoncer et de menacer les chrétiens. Il leur reproche de blasphémer contre lui en colportant qu’il aurait une femme, Marie, et un fils, Jésus. Il s’agit là d’une abomination qu’il ne leur pardonnera jamais :
« Dieu ne pardonnera jamais qu’il lui soit donné des associés. –Quiconque lui associe des divinités commet le pire des égarements » Cor. IV, 116.
« Dieu a interdit à quiconque n’a reçu de pouvoir de sa part de lui donner des associés. De plus, il a interdit de dire à son sujet ce que nous ne savons pas » Cor. VII, 33.
Pour cette raison, Dieu ne cesse de s’en prendre aux chrétiens.
Ainsi, on trouve dans le Coran plus de 200 versets où Dieu incite les croyants à mépriser les mécréants, dont les plus odieux à ses yeux sont les chrétiens. Il les qualifie de « mushrikûn », dénominatif de « shrik », qui veut dire associer des divinités à Dieu. Ce crime est impardonnable. Il s’en prend aussi aux juifs, mais de façon moindre. Ils n’ont jamais été odieux au point de remettre en cause le dogme de son unicité.
On dénombre aussi plus de 175 versets qui portent sur des sujets variés comme le prosélytisme, la guerre sainte, les razzias, le partage des femmes et autres butins de guerre. Bref, Dieu est tout le temps en colère et incite ses fidèles à le venger, y compris par la violence et le meurtre. Heureusement, il se calme de temps en temps et demande à ses fidèles d’en faire autant. Mais dans son esprit, la paix véritable n’aura lieu que lorsque l’humanité entière aura été convertie, et les récalcitrants soumis ou exterminés. En fait, Dieu est un personnage irascible et malavenant. Centré sur lui-même, il ne peut souffrir la moindre contrariété. Il se prétend tout-puissant, magnanime, omniscient, généreux, etc., mais chaque fois qu’il ouvre la bouche, c’est pour exiger que toute l’attention soit portée sur lui. Fanatique, il ne transige jamais sur le zèle que ses fidèles lui doivent. Leur mission couvre le monde entier. En récompense, il leur rappelle qu’il les a jadis autorisés à piller tout ce qu’ils pouvaient convoiter ou envier : « En vérité, mes vrais serviteurs hériteront de la terre entière » Cor. 21, 105. Tout ce beau projet d’impérialisme mystique se trouve énoncé dans le Coran. « Je n’ai rien omis » ! dit-il.
Une interprétation au sens strict du texte
L’islam radical est en expansion. Les militants de cette mouvance prétendent qu’il faut interpréter les versets du Coran dans leur sens littéral. C’est ce que font l’État islamique, le salafisme, le wahhabisme, et bien d’autres musulmans qui se disent modérés. Certains versets correspondent à une époque que des modérés prétendent révolue, mais que les islamistes considèrent toujours en vigueur. Pour eux, chaque verset compte et doit être interprété mot à mot. Étant donné que les chrétiens sont invariablement au milieu de la cible, ils ont intérêt à prendre connaissance de ce que Dieu a écrit au sujet du traitement qu’il leur réserve. Il les qualifie de « mushrikûn » au motif que le dogme de la Trinité serait le pire des blasphèmes contre sa revendication à l’unicité. [6] Examinons quelques versets :
« Le Coran est un exposé clair adressé aux hommes. C’est un guide et une exhortation pour ceux qui craignent Dieu » Cor. 3, 138.
« Les croyants combattent pour la cause de Dieu, les mécréants combattent pour celle de leurs idoles » Cor. 4, 76.
« Ce n’est pas vous qui avez tué ces mécréants. C’est Dieu qui l’a fait par vos mains » Cor. 8, 17.
« À l’expiration des mois sacrés, tuez les chrétiens partout où vous les trouverez ! Capturez-les ! Assiégez-les ! Tendez leurs des embuscades ! » Cor. 9, 5.
« Combattez-les jusqu’à la mort afin que Dieu les châtie par vos mains » Cor. 9, 14.
Il est à noter que Dieu assume l’entière responsabilité des actes de vengeance qu’il commande. Les croyants n’ont pas à se demander si tuer tel ou tel mécréant est bon ou mauvais. Ils doivent tout simplement s’exécuter. On peut observer que c’est exactement la même imposture morale qu’utilisaient Hitler et ses nazis pour obtenir une obéissance aveugle de leurs troupes. On trouve là un exemple de plus que le Dieu de l’islam fait bon marché de la conscience des hommes. À ses yeux, le bon croyant est celui qui ne doit jamais s’interroger ou hésiter lorsque vient le moment de le servir. La conscience est pourtant cette faculté unique qui distingue l’homme de l’animal. Bref, entre Dieu et le croyant, rien ne doit s’interposer. Une foi pure ne pose pas de questions. Mais dans le christianisme, la conscience, c’est la raison en tant qu’elle juge de la convenance ou de l’inconvenance d’un geste à poser. À titre d’exemple extrême, un chrétien n’est pas tenu d’obéir à Dieu si sa conscience lui dit de ne pas le faire. Le musulman s’exécute, mais le chrétien, lui, peut s’objecter et refuser d’obtempérer. Ce n’est pas sans raison que les deux civilisations aient tant de difficultés à cohabiter. Pour l’islam, le chrétien est un être sacrilège qu’il faut combattre :
« Ô vous qui croyez ! Les chrétiens ne sont que souillure » Cor. 9, 28.
« Les juifs disent : Ozair est fils de Dieu. Les chrétiens disent : le Christ est fils de Dieu » Cor. 9, 30.
« Si vous ne sortez pas pour combattre, Dieu vous châtiera d’un châtiment douloureux : il vous remplacera par un autre peuple et vous ne saurez lui nuire en aucune façon. Dieu est puissant sur toutes choses » Cor, 9, 39.
« Ô vous qui croyez ! Combattez les chrétiens qui sont dans vos parages. Qu’ils vous trouvent durs ! » Cor. 9,123
« Lorsque vous rencontrerez les mécréants, frappez-les au cou jusqu’à ce que vous les ayez abattus » Cor. 47, 4.
« Ne faiblissez pas ! Ne faites pas la paix lorsque vous êtes les plus forts. Dieu est avec vous : il ne vous privera pas de la récompense qu’il vous doit » Cor. 47, 35.
Il y a de nombreux autres versets où Dieu incite ses croyants à le venger. Il faut en prendre acte. Le Coran n’a rien à voir avec l’Évangile. Le Prophète ne ressemble en rien à Jésus. Les Occidentaux font preuve de beaucoup de candeur lorsqu’ils se font de l’islam une image en miroir du christianisme. Il n’y a rien de commun entre l’un et l’autre. La plupart des musulmans ne souhaitent que vivre dans la paix et la prospérité, mais les textes sacrés qu’ils lisent ne pourront jamais leur apprendre que leur conscience est une faculté qui leur permet de désobéir, et ce, parfois même à Dieu. Avec l’expansion de l’islam radical et les sympathisants qu’il recrute, on ne sait jamais devant qui on se trouve : un voisin normal ou un croyant qui, un peu comme Charles Taylor, rêve de congédier sa raison pour mieux « s’appuyer sur des intuitions indémontrables ». [7] Pas étonnant que ce commissaire – indéniablement « mystique » – soit revenu sur les conclusions de son rapport.
La propagande en ligne
Les islamistes sont devenus des maîtres de la propagande en ligne. Ils incitent les jeunes au prosélytisme et à la guerre. Cette propagande, efficace, se trouve partout. Une haine viscérale de l’Occident triomphe invariablement au cœur de son discours. Des clichés sont repris et propagés. Voici un exemple, assez banal, qui reprend les reproches séculaires faits aux chrétiens. C’est tout à la fois risible et inquiétant :
« Bande de porcs ! Vous insultez Allah en disant qu’il a une épouse et un fils ! Vous le diffamez en disant qu’il n’est que 1 sur 3. Le plus dur des châtiments vous est assuré ! Sachez que, proche ou loin, jeunes ou vieux, vous êtes condamnés à mort et à perdre vos biens. Votre sang est licite ! Tout musulman peut le verser. Votre argent nous appartient. »
Les idées contenues dans ce placard sont des lieux communs inspirés du Coran. Le même genre de menaces se répète continuellement. Le sang des chrétiens est licite ! Que pouvons-nous faire ? Pas grand’chose. La charte canadienne a sacralisé la « liberté » de religion pour en faire un « droit » qui ne se négocie pas. Le moindre mot de critique a quelque chose de sacrilège, de sorte qu’il peut coûter à son auteur son honneur, sa réputation, voire son emploi, etc. Un chroniqueur connu a déjà comparé François Legault à Adolf Hitler. D’autres ont parlé de nettoyage ethnique et de crime contre l’humanité. La liberté de religion est devenue un droit absolu, un droit qui ne se négocie pas.
Conclusion
Les croyantes portent librement le foulard. Il est devenu le symbole des symboles. Elles le portent par sympathie ou appui à l’islam radical. Elles ont commencé à s’imposer dans nos écoles. Certains de nos enfants se retrouvent sous leur autorité et subissent leur ascendant quotidiennement. Cette imposture a de quoi inquiéter. Même dans le cas où elles finiraient par enlever leur voile, elles n’en resteraient pas moins les militantes d’une cause qui n’est certainement pas celle des enfants. Les parents sont mal pris. Ils sont tenus d’envoyer leurs enfants à l’école. Les amazones d’Allah, elles, prétendent que le Coran les oblige à porter ce symbole, ce qui a été nié par les plus hautes autorités religieuses de l’islam. Mais le même Coran les oblige d’abord et avant tout à faire du prosélytisme. Ça, personne ne le nie. Le prosélytisme est bien plus interpellant que le port du voile. Qui peut croire de telles militantes quand elles disent qu’elles n’en font ou n’en feront pas ?
Elles protestent, mais modérées ou radicalisées, elles doivent allégeance à l’islam et à la sharî’a. Le premier et le plus important de leurs devoirs est le prosélytisme.
Christian Néron
Membre du Barreau du Québec, Constitutionnaliste, Historien du droit et des institutions.
Références
- ^ Tiré de l’article 9.1 de la charte québécoise des droits et libertés.
- ^ Chaumont, Éric, « Imitations et innovations blâmables », dans Dictionnaire du Coran, Paris, Robert Laffont, 2007. Également, Sourdel, Jacqueline et Dominique, Dictionnaire historique de l’islam, Paris, Quadrige/Puf, 2004.
- ^ Diop, Imaila, Modernité chez Muhammad Abduh : défis et enjeux, thèse de doctorat, Université de Strasbourg, 2009, à la page 172. [ scd-thèses.v-strasb.fr/1958/01/Diop-Ismaila-2009 ]
- ^ Chebel, Malek, Changer l’islam. Dictionnaire des réformations musulmanes des origines à nos jours, Paris, Albin Michel, 2013.
- ^ Mayer-Jaouen, « La question féministe vue par la revue néo-salafiste al-Fath à la fin des années 1920 », dans Modernité islamique, Alep, p. 53-77.
- ^ Gallez, Édouard-Marie, Le messie et son prophète. Aux origines de l’islam, Versailles, Éd. de Paris, tome II, 2005, p. 83 à 98, 247 à 265. Le terme « mushrikûn », souvent traduit par « polythéistes », désigne « ceux qui associent » : « al-ladîna ashrakû ». Ceux qui « associent » sont les chrétiens qui vouent un culte à la trinité : le Père, le Fils, le Saint-Esprit. Dans l’islam, associer des divinités à Dieu est le pire des sacrilèges. C’est la raison pour laquelle Dieu se montre si impitoyable à l’endroit des chrétiens. Ils sont les seuls pécheurs à qui il ne pardonnera jamais leur crime de lèse-souveraineté. Non seulement leur sang est licite sur la Terre, mais les portes du Ciel leur resteront fermées : « Dieu interdit le Paradis à ceux qui lui attribuent des associés. Leur demeure sera le Feu » Cor. 5,72.
- ^ Charles Taylor, dans Avenues de la foi, 2015 : « La raison doit sortir d’elle-même et s’appuyer sur des intuitions indémontrables. »
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4 commentaires
Michel Matte Répondre
15 mai 2019Cet article est intéressant et instructif.
Mais je pense qu'il faut placer le Coran dans le contexte de conflit où il a été écrit.
La plupart des pays musulmans et des musulmans ne cherchent pas la guerre. Mais les Anglo-sionistes exploitent au maximum les factions les plus extrémistes soutenues par les Frères musulmans.
En fait la Syrie était un modèle de laïcité de l'État et de tolérance religieuse avant que l'Occident ne lui déclare la guerre. Thierry Meyssan explique dans la La société syrienne et la laïcité.
Pour vivre en paix, il faut sortir du piège que nous tend le multiculturalisme en divisant pour régner.
Me Christian Néron Répondre
24 avril 2019Toute logique sacrificielle qui s'inspire de l'Apocalypse a besoin d'établir une hiérarchie entre les hommes, de distinguer les purs des impurs, d'exorciser le mal, de le fixer sur une victime, et de le diaboliser pour justifier la violence à son endroit.
Dand le Coran, c'est Dieu qui incite expressément les croyants a s'engager sur une telle voie. Ainsi, tuer un mécréant n'est pas un meurtre, mais un sacrifice censé éradiquer le mal pour mieux purifier le monde.
Tout ça est écrit noir sur blnac dans le Coran.
Malheureusement, dans les pays occidentaux, de 40 à 50% des musulmans croient que le Coran doit être interprété à la lettre. Cette idéologie est-elle criminelle ? Évidemment, elle est criminelle et extrêmement dangereuse. Elle fera le malheur du Québec comme elle a fait le malheur de bien des pays depuis 636, année de la prise de Jérusalem.
Dans l'islan, le temps ne se mesure pas en années, mais en générations et même en siècles.
Là où l'islam met les pieds, il ne tarde pas à promouvoir sa vision du monde, à inspirer la crainte, et à affirmer son impérialisme mystique.
Marc Labelle Répondre
22 avril 2019La Sainte Trinité est la version chrétienne de l’idéologie tripartite des peuples indo-européens mise en lumière par le penseur George Dumézil. La séparation moderne des pouvoirs — le judiciaire, l’exécutif, le législatif — en découle aussi.
L’islamisme, où la politique et la religion se confondent, ne souffre pas l’opposition ni la contradiction ou une réflexion qui vaille. La division des pouvoirs, c’est-à-dire des pouvoirs arrêtés par d’autres pouvoirs, ou contre-pouvoirs, pour reprendre la formule de Montesquieu, y est donc impensable. Ainsi, un conflit existentiel irréductible oppose le mahométanisme à l’Occident.
Dans le cadre de la pensée uniformisante islamiste, le voile, qui efface la moitié de l’humanité — par intolérance de la différence entre les sexes —, a vocation à être imposé, ou réimposé s’il se produit des « dérives ». L’islamisme est donc une idéologie totalitaire et violente dont le Coran constitue la source d’inspiration.
C’est inéluctable : pour protéger notre droit à la vie et notre liberté de penser, il est nécessaire et raisonnable d’interdire le voile, la charia, le Coran et l’islam, cette doctrine criminelle et génocidaire.
Thérèse-Isabelle Saulnier Répondre
18 avril 2019Merci, Me Néron, pour cette présentation très étoffée et rigoureuse, qui donne sérieusement à réfléchir. Vous osez traiter d’un sujet tabou et mettre en évidence une réalité généralement niée, considérée comme faisant partie des «théories du complot». Pourtant, même si ce «complot» est minoritaire et sourd, il n’en est pas moins existant (l’E.I. / Daesh en est la plus belle démonstration, comme d’ailleurs certaines réactions musulmanes à l’incendie de Notre-Dame), et se voiler la face pour ne pas le voir, ni même l’entrevoir, c’est de la candeur, comme vous le dites. Une candeur qui risque de coûter cher, très cher même, un de ces jours.