Legault réagit au départ de Sylvie Roy: «C’est un drame humain»

83a64117d53eccc6e701dc67e89fafbb

Admirez la saleté du procédé qu'emploie Legault pour tenter de minimiser les effets de la démission de sa députée sur son leadership et l'image de la CAQ





Sylvie Roy a quitté la CAQ parce qu'elle ne faisait plus son travail de députée, affirme le chef François Legault, qui demande à ses adversaires de ne pas faire de politique avec «un drame humain».


«Je ne veux pas embarquer dans le pourquoi ses problèmes de comportement. Mais plusieurs de ses collègues se sont plaints. Quelles sont les causes, de ce problème, je ne suis pas médecin. On lui a offert de rencontrer un médecin, mais elle a préféré quitter», a lancé le chef caquiste lors d’une entrevue avec le Journal.


Mercredi, son conseiller en médias sociaux a affirmé sur Twitter que Mme Roy avait des problèmes de consommation d’alcool. Le message a rapidement été supprimé, mais cette dernière accuse maintenant la CAQ de faire une campagne de salissage. «S’il voulait que je parte, il m’aurait dit félicitations, on te souhaite une longue vie. Ce n’est pas crédible. Vous lui demanderez de trouver une photo de moi au parlement ou dans une activité de comté un verre de vin à la main», a lancé la députée lors d’une conférence de presse dans sa circonscription d’Arthabaska jeudi matin.


Mme Roy a dépeint François Legault comme un chef vindicatif et paniqué qui sent le tapis lui glisser sur les pieds. Elle affirme qu’il a menacé de lui faire mal. «Plus ça va, plus il est nerveux et plus ça monte», a dit Mme Roy. «François Legault m’a appelé. Il m’a dit : «tu veux faire mal à la CAQ, on va te faire mal». Ça renforce ma décision de partir. J’ai vu une gradation dans ces attaques personnelles. Il commence à paniquer», a lancé Sylvie Roy.


Legault nie tout


«Je l’ai appelée à sa demande. Elle voulait m’annoncer sa démission. Elle m’a demandé de ne pas commenter. Je lui ai dit que je devais dire la vérité aux journalistes. Elle l’a interprété comme une menace. Mais jamais je n’ai fait ça, de menacer une personne qui souffre», a affirmé M. Legault.


M. Legault croit que le départ de Mme Roy n’a rien à voir avec celui de Gérard Deltell. «Je ne vois pas ça comme un départ, mais comme un drame humain et ça me rend triste», a-t-il soutenu. Il estime qu’il était de sa responsabilité de chef de parti d’agir. «On constate que Sylvie depuis un certain temps ne remplissait pas son travail de député à Québec comme dans sa circonscription», a-t-il ajouté.


Il demande par ailleurs aux autres partis politiques de ne pas faire de politique avec un «drame humain» et de s’informer un peu plus avant d’intervenir.


Attaques partisanes


Or la situation s’envenime avec la députée Roy, un pilier de l’ADQ qui a été élue pour la première fois en 2003. Cette dernière affirme que la Coalition lance des allégations et fait une véritable campagne de salissage à son endroit. «Je m’attendais à ça. J’ai vu que M. Legault a attaqué Gérard Deltell après qu’il soit parti, et qu’il a perdu le comté de Chauveau. Il est devenu encore plus énervé. Le connaissant, je savais qu’il serait vindicatif», a dit Mme Roy.


Bonnardel, «machiste et paternaliste»


Elle a aussi dénoncé le comportement «machiste et paternaliste» du leader caquiste François Bonnardel, qui l’a rencontrée lundi. M. Bonnardel a indiqué au Journal qu’il tentait d’aider Mme Roy et lui avait demandé de faire des changements dans sa vie personnelle. Il a d’ailleurs affirmé qu’elle était régulièrement absente lors des travaux parlementaires. Le porte-parole de François Legault a parlé «incidents» et de «problèmes de comportement.»


«J’ai trouvé ça assez paternaliste, limite macho. Ça a été un déclencheur et un accélérateur de ma réflexion pour devenir indépendante. Venir me dire ce qu’il faut que je fasse dans ma vie. Qu’il s’occupe de son parti et je vais m’occuper de mes affaires», a laissé tomber Mme Roy.


Si elle n’a pas annoncé à la CAQ qu’elle quittait, c’était parce qu’elle craignait que le parti utilise ce temps pour «fourbir leurs armes.» «J’ai prévenu ma mère qu’une tempête allait souffler», a dit Mme Roy, qui croit que les Québécois vont la soutenir, tout comme ils l’avaient soutenues lorsque le libéral Norm McMillan l’avait insultée publiquement.




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé