ÉLECTIONS EN AVRIL

Legault prêt pour sa dernière bataille

Couillard veut aussi mener le combat de sa vie

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Difficile de vendre des mirages après avoir trahi

Québec — François Legault a réitéré mardi son engagement de participer au débat politique au Québec pendant dix ans, mais pas nécessairement comme chef de la Coalition avenir Québec. Le résultat des prochaines élections sera déterminant.

« Comme chef ou pas comme chef, je vais continuer pendant dix ans à essayer de convaincre les Québécois qu’on a besoin d’un virage au Québec pour laisser à nos enfants un Québec qui est en santé », a déclaré François Legault au cours d’un point de presse, alors qu’on lui demandait s’il allait démissionner de son poste advenant une défaite de son parti aux prochaines élections.

« Ce ne sera pas à moi à répondre à cette question, ce sera aux électeurs et ensuite, si c’est le cas, aux militants », a-t-il dit.

En 2011, au moment de la création de son mouvement qui allait devenir un parti politique quelques mois plus tard, François Legault s’était engagé à consacrer dix ans de sa vie à la chose politique, après quoi il se retirerait.

En dépit des sondages qui accablent la CAQ, François Legault n’entend pas baisser les bras. « Moi, je fais mon possible. Je vais livrer la bataille de ma vie pendant 35 jours pour convaincre les Québécois qu’on a besoin de faire le ménage pour réduire les taxes, on a besoin d’un plan pour relancer l’économie. J’ai même écrit un livre sur le Projet Saint-Laurent. Donc, ce sera aux Québécois de trancher. »

Alors que le dernier sondage CROP-La Presse montre que le Parti québécois formerait un gouvernement majoritaire, Philippe Couillard était dans un état d’esprit semblable à celui du chef de la CAQ : lui aussi s’apprête à livrer la bataille de sa vie. « C’est une bataille que j’ai hâte de livrer, car je la livre pour l’idéal profond qui m’anime. La raison pour laquelle je suis revenu en politique, c’est pour arrêter ce glissement vers l’appauvrissement et la division des Québécois », a affirmé le chef libéral dans un point de presse.

Mardi, la première ministre Pauline Marois a écarté la possibilité que les élections se tiennent en mars : la date du 31 mars circulait. Comme il est fort improbable que le gouvernement retourne à l’Assemblée nationale après les deux semaines de relâche scolaire qui débutent lundi prochain, deux dates pour le prochain scrutin demeurent, soit le 7 ou le 14 avril.

Réalisé auprès de 1000 internautes du 13 au 16 février, le dernier sondage CROP place le PQ à 40 % dans les intentions de vote, soit un bond de 5 points de pourcentage en un mois seulement. Le PLQ recule d’un point, à 34 %, tandis que la CAQ fait du surplace à 16 %. Québec solidaire chute de 3 points à 7 %. Chez les francophones, l’écart entre le PQ et le PLQ s’est considérablement creusé : il atteint 23 points de pourcentage, alors que le parti de Pauline Marois recueille 47 % des appuis. La satisfaction envers le gouvernement Marois s’est accrue, passant de 40 % à 42 %.

Philippe Couillard a comparé la situation actuelle avec celle qui existait au même moment de l’année en 2003, alors qu’il s’apprêtait à porter les couleurs du Parti libéral. « Je me retrouve propulsé 11 ans en arrière, en février 2003, avec la même ambiance, le même type de sondages, la même technique, d’ailleurs, avec un budget, sans le faire voter. » Le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, déposera son budget jeudi, budget qui ne sera vraisemblablement pas soumis au vote des députés avant les élections.

De son côté, François Legault voit dans la stagnation de la CAQ, que confirme le dernier sondage — le parti renoue avec les scores décevants de la défunte Action démocratique du Québec —, un effet du débat sur la charte de la laïcité, débat attisé de nouveau par l’expulsion de la députée de La Pinière, Fatima Houda-Pepin, du caucus libéral. « Dans la dernière semaine, on a beaucoup parlé de Mme Fatima, donc encore indirectement de la charte. Ça fait six mois que c’est le sujet », a-t-il souligné. À la CAQ, on s’étonne encore que le débat sur la charte de la laïcité ne se soit pas essoufflé il y a de ça plusieurs mois.

François Legault s’accroche au fait qu’à l’élection de 2012, la CAQ avait amorcé la campagne électorale à 18 % dans les sondages et qu’elle avait terminé le jour du vote avec 28 % des voix. LA CAQ avait aussi réussi à imposer ses thèmes tout au long de la campagne, a-t-il rappelé. « J’espère qu’à partir de jeudi, et pendant les 35 jours de la campagne, on va parler de l’état des finances publiques, du niveau des taxes qui sont trop élevées au Québec, de l’économie », a plaidé François Legault.


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