Leçons d’éthique de Couillard et Power à PKP

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Les turpitudes que le PLQ tente d'oublier





Pour toutes sortes de raisons, le mépris du monde ordinaire par le monde extraordinaire continue de plus belle et sans aucune gêne. C’est une grosse farce grotesque que d’entendre parler les libéraux du Québec d’intégrité et de probité, Philippe Couillard d’éthique et de Power Corp., par le biais de ses journaux comme La Presse et Le Soleil, cogiter sur la liberté de presse des journalistes, chroniqueurs et éditorialistes. Comme il se peut que Pierre-Karl Péladeau se présente à la chefferie du Parti québécois et qu’il devienne premier ministre du Québec, c’est tout à fait normal qu’ils réagissent. Mais de là à verser dans les leçons de morale s’apparente à des clowneries.


Couillard mal placé pour s’ériger en modèle. Être à la place de Philippe Couillard, jamais je n’oserais m’aventurer à parler d’éthique et à faire la morale aux autres. J’adopterais un profil bas ou low-profil en français. Imaginez, le monsieur Couillard en question a travaillé en Arabie saoudite pour faire du gros fric non imposable qu’il s’est empressé d’investir dans un paradis fiscal. L’Arabie saoudite, une dictature qui justement bafoue depuis toujours les droits de la personne. Et puis, Philippe s’est acoquiné avec Arthur Porter, accusé au criminel, dans la firme Porter, Couillard et associés inc. Monsieur Porter est l’ex-directeur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) aujourd’hui accusé de fraude et d’abus de confiance. Pour vous divertir sur le sens d’éthique du premier ministre, puis-je vous inviter, chers amis lecteurs, à lire ces quelques articles de journaux :


-«Porter revient hanter Couillard. Le Patron du CUSM a agi dans l’illégalité en 2010 en fondant une entreprise avec l’ancien ministre de la Santé (Couillard)» (Le Devoir, 18 mars 2014);


-«Couillard ne révélera pas ses paies du régime saoudien» (Journal de Montréal, 1er avril 2014);


-«Couillard a placé des fonds dans un paradis fiscal. Le chef libéral a ouvert un compte dans l’île de Jersey quand il travaillait en Arabie saoudite» (Le Devoir, 27 mars 2014).


Oh, oh mes amis, même l’ancien ministre libéral des finances et ex-candidat à la chefferie du Parti libéral du Québec, monsieur Raymond Bachand s’est posé de sérieuses questions : «Course à la direction du PLQ. Bachand en rajoute sur l’éthique de Couillard» (La Presse, 2 septembre 2013).


Attendez, j’ai pas fini sur celui qui est ben mal placé pour parler éthique comme en fait foi le titre révélateur de ces deux articles qui vous aideront à cerner la véritable nature de monsieur Couillard :


«Ministre (de la santé), il se cherchait un emploi. Contrairement à ce qu’il prétendait, Philippe Couillard avait un contrat en poche avec PCP (Persistence Capital Partners) six semaines avant de démissionner» (Le Devoir, 18 mars 2009); « Couillard avait élargi la voie du privé (en santé) avant de démissionner» (Le Presse, 20 août 2008). PLQ, financement illégal et collusion Franchement, des députés et ministre libéraux, comme Jean-Marc Fournier, qui viennent jouer la carte de l’honnêteté et de l’éthique alors que eux ont pataugé ces dernières années dans le financement illégal, la collusion et la corruption, c’est insensé, d’autant plus que ça a coûté aux contribuables québécois entre 30 et 50 milliards$. De l’argent pigé dans les poches du monde ordinaire par l’élite économique et politique et rien à ce jour n’a été remboursé. Couillard préfère bûcher dans les services publics de la population, qu’il s’amuse à taxer afin de détaxer le monde extraordinaire qui finance son parti.


Tiens, juste pour vous amuser, j’ai pigé au hasard ces quelques articles de journaux récents :


«Le financement illégal au PLQ a fait progresser les enquêtes de l’UPAC» (La Presse, 17 juillet 2014). Au moins, ça l’a eu ça de bon.


«Commission Charbonneau. Entrepreneurs, mais aussi solliciteurs de fonds pour le PLQ» (Le Devoir, 26 juin 2014). Solliciter de l’argent en signe de reconnaissance pour services rendus par des amis politiciens, je trouve ça un beau geste de fraternité et de partage.


«Commission Charbonneau. Une facture de 500$ pour rencontrer Jean Charest» (Le Devoir, 14 juin 2014). Moi, j’appelle ça de la prostitution économique.


«Commission Charbonneau. Le PLQ demandait 100 000$ par an à Cima+, affirme son PDG» (La Presse, 7 juin 2014). Ça respectait le code de déontologie du Parti libéral. C’était peut-être pas légal, c’était «moral» selon les épitres de la bible libérale.


«Nouvelle perquisition de l’UPAC au PLQ» (La Presse, 4 juin 2014). Grands adeptes du principe d’utilisateur-payeur, le PLQ devrait payer une bonne partie du coût des enquêtes policières et de la commission Charbonneau. Ce serait le minimum à faire en termes d’éthique.


Je savais bien que ça allait vous faire rire. Dire que ce sont ceux-là mêmes qui viennent après se poser en modèle d’éthique, de morale et d’intégrité. Qu’un politicien comme Pierre-Karl Péladeau soit propriétaire ou pas de médias d’information n’empêchera certainement pas, dans le futur, les affairistes de corrompre et d’acheter des politiciens. Ça, c’est, selon moi, bien plus grave pour la santé démocratique de la province ainsi que pour la saine et la juste utilisation des fonds publics. Si on veut vraiment et honnêtement militer pour de sains principes démocratiques, faudrait en premier lieu que les libéraux s’attaquent à ces problèmes de financement illégal, de collusion et de corruption.


Power Corp. et la liberté d’expression Dans les faits, Power Corp., de la famille Desmarais, qui a de gros investissements dans les services publics «privatisés» comme les pensions, la santé, l’eau, l’électricité, etc., dans les ressources naturelles comme le pétrole, entre autres, les sables bitumineux de l’Alberta, le gaz naturel, l’éolien, etc., et aussi dans les médias écrits comme La Presse et Le Soleil, est cent plus grosse que Québecor et a nettement plus d’influence sur les politiciens et les politiques publiques que sa concurrentte. C’est Desmarais qui a invité chez lui, dans son château de Charlevoix, l’ex-premier ministre Jean Charest et sa famille (7 février 2012), qui a reçu à luncher chez lui l’actuel président de la Caisse de dépôt et placement du Québec Michael Sabia (8 avril 2009) et qui a embauché l’ancien président de la Caisse, Henri-Paul Rousseau. Je suppose qu’à son domaine, Paul Desmarais n’a pas parlé «business» avec Jean Charest? Ils n’ont fait que parler de cuisine, de sport et de jardinage selon vous?


Les journalistes, les chroniqueurs et les éditorialistes de La Presse et de ses autres quotidiens ne jouissent pas vraiment de liberté de presse quand vient le temps de parler de services publics, de ressources naturelles, de souveraineté, etc. Comme la compagnie mère Power a de gros investissements lucratifs dans, par exemple, les pensions et la santé privées, ses employés ne peuvent tout simplement pas être favorables à la santé et aux pensions publiques et doivent régulièrement parler en bien de la privatisation de ces services publics : «La Financière Power investira dans les services publics» (Le Devoir, 16 mai 1997). J’espère que le titre de cet article éveille en vous certaines questions d’ordre «éthique». Et lors du référendum tenu en 1995 : «La Presse impose le non à tous ses employés» (Le Devoir, 14 septembre 1995). Et puis, récemment, pas sur la même longueur d’ondes que Power Corp. et sa filiale Gesca (La Presse, Le Soleil, etc.) : «Un éditorialiste invité remercié par Gesca» (Le Devoir, 31 mai 2014). Tiens, ça lui apprendra à contrarier le boss.


Et quant aux politiciens énergétiques du pays, il y a l’ambassadeur américain qui s’est interrogé sur : «Jusqu’où va l’influence de Power?» (Le Devoir, 11 mai 2011. Pensez-vous toujours que Power est politiquement inoffensif?


Faut pas viser une personne, mais allez au fond des choses Il est trop facile et bien trop hypocrite de prétendre s’attaquer aux problèmes d’éthique et de liberté de presse, entre autres, en ne visant que le cas de Pierre-Karl Péladeau qui est propriétaire de Québecor.


Faudrait, selon moi, interdire aussi à de grandes multinationales comme Power, qui ont des filiales dans les ressources naturelles et les services publics (santé, pension, eau, etc.), et d’autres, de détenir en même temps des médias d’information (incluant Bell). On devrait aussi interdire à tout politicien de devenir lobbyiste par après pour le compte de gros intérêts privés. Faudrait revoir les règles de financement des partis politiques et celles touchant la collusion et la corruption.


Je le répète, il est trop facile de verser dans l’électoralisme et dans le populisme quand vient le temps de traiter d’éthique et de morale. Si on veut honnêtement améliorer les normes d’éthique et de morale en politique, faut avoir en tête une vue d’ensemble des problèmes et non seulement anecdotique en visant une personne. Enfin, avant de donner des leçons d’éthique et de morale, certains auraient intérêt à bien se regarder dans le miroir.


Qui a le plus de pouvoir? Soyons, je vous en conjure, sérieux et surtout honnête. Si PKP, ou toute autre personne d’affaires, tient vraiment à avoir plus de pouvoir politique, il restera en affaires et dépensera beaucoup de fric en finançant les partis politiques, en publiant des articles et des «nouvelles» dans les médias d’information, en embauchant beaucoup lobbyistes, en se payant de la publicité et du publi-reportage, en finançant des universitaires et en créant des chaires de recherches universitaires ou privées, etc.


Je le répète. Un entrepreneur important, comme les dirigeants de banques, de pétrolières, de mines, de pharmaceutiques, etc., a plus d’influence politique en restant en affaires plutôt que d’aller en politique. Par la force des choses ou autrement, les gens d’affaires dictent l’agenda politique. Alors si monsieur Péladeau est devenu politicien élu, ce n’est certainement pas parce qu’il cherchait plus de pouvoir.




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